Conférence “L’anthropocène est-il un poubellocène ?” – Musée de la Romanité Nîmes

[Musique] bonsoir à tous nous clôturons ce soir le cycle de conférence du cycle donc homodéritus nous avons le plaisir d’accueillir baptissement Saint-Jean donc maître de conférence sociologue pardon et maîre de conférence à l’Université de reince champagnard d’etne sur la dernière conférence donc l’anthropocè est-il un poubelle au scè

Vous aurez la dernière visite guidée si vous l’avez pas en fait qui sera dimanche au au musée également comme d’habitude on fait 1 heure de conférence on fera le passage micro à la fin sur la dernière demi-heure et si vous pouvez couper vos téléphones voilà je vous souhaite une bonne conférence et merci

Beaucoup et ben merci beaucoup Caroline merci aussi aux équipes du musée aux équipes de la ville de nîes qui m’ont proposé d’intervenir ce soir avant d’attaquer ma conférence j’aime souvent faire circuler un petit objet alors c’est à la fois pour comme un objet mystère et puis une façon de conclure à

La fin de ma conférence autour deune discussion sur ce que ça pourrait bien être donc pendant que je vais parler peut-être que vous pouvez vous passer aux uns et aux autres cet objetlà le toucher le sentir attention peut-être pas trop à le manger on en reparlera ensemble en fin de conférence

H merci aussi de m’avoir invité pour ce beau projet ce cycle homodetritus me me parle beaucoup il s’avère qu’il y a quelques années maintenant j’ai publié un livre qui s’appelle au mot des tritus aussi euh la question est de savoir de qui on parle quand on parle l’homodritus

Et et on va essayer de mettre ensemble des hypothèses peut-être ce soir ce soir je vais donc vous parler beaucoup de déchets de leur histoire de leurs impacts de leur rôle d’un peu d’archéologie d’un petit peu de géologie mais beaucoup et souvent de plastique eu ça fait 10 ans maintenant presque 15 que

Je traque que je piste que je suis en quête de de ces déchets notamment plastiqu euh et sur le fond mon travail se construit un peu en opposition à l’idée que les déchets sont un problème simplement technique à gérer à maîtriser à contrôler j’essaie de de comprendre pourquoi on s’est autant évertué à

Essayer de résoudre ce problème des déchets à coup de technologie de recyclage et de bonnes pratiqu et de bonne conscience mon mon travail consiste aussi à montrer que les déchets sont donc des matériaux politiques c’est-à-dire qu’ils sont en mesure d’animer d’organiser la vie des hommes d’orienter leurs choix leurs décision

Politiques et en même temps il constitue dès à présent des marqueurs et je crois que c’est vraiment l’esprit de ce cycle que d’y réfléchir des marqueurs de notre histoire des opérateurs critiques notamment des sociétés contemporaines h alors peut-être pour commencer une une une citation qui qui je l’espère vous

Fera un petit peu réagir jeter est la première forme indubitable de l’être parce que l’on est ce que l’on ne jette pas cette phrase là je l’ai trouvé dans un texte d’Italo Calvino qui est un écrivain romancier italien et c’est une réflexion qu’un un homme a en descendant

Ses poubelles un soir un dimanche soir et dans une sorte de méditation métaphysique il vient nous nous amener à réfléchir au fait qu’effectivement ce qu’on jette Infiné c’est finalement ce que notre corps ne conserve pas et ça cette citation là plairirait beaucoup aux biologistes puisque pour les biologistes

Tout être vivant qui est en vie produit des restes en un sens un être vivant qui ne produirait plus de reste serait mort de fait nous sommes des machines excrémentielles on produit des déchets jusqu’à en devenir un soi-même et en un sens nos déchets dessinent en creux euh

L’histoire de nos existences à ce titre-là euh je suis pas le premier à penser ça et loin de là un certain nombre d’artistes se sont intéressés à cette question et peut-être que vous connaissez cette image celle d’une d’une proposition de d’Armand cet artiste qui dans les années 50 a enfermé

Dans des boîtes en plexiglace les déchets de certains habitants et les a catégorisé en fonction de leurs origines il s’agit là des petits déchets bourgeois et on voit d’emblé à quel point euh le déchet pour Armand déjà est un matériau politique un opérateur critique du monde contemporain arpant

Armand pardon dépint la société de consommation naissante alors et euh et ces restes en un sens témoigne d’une certaine activité peut-être si on pousse l’analyse un peu plus loin on peut faire l’hypothèse d’une forme de jouissance régressive euh à l’idée de regarder ses déchets à y mettre les mains hein

Sigmund Freud avait préfacé à la fin du 19e siècle un texte de John Bourk qui s’appelle les ritthcatologiques et il expliquait ça que finalement jouer avec les restes jouer avec la merde en un sens c’est un tabou on apprend aux enfants de ne pas jouer avec arrête fais

Pas ça c’est interdit un acte de civilisation finalement que de se mettre à distance de ces déchets alors de fait on pourrait réfléchir sur le temps long à cette tradition de laquelle on hérite mais pour commencer ce soir ce que je vous propose c’est ce petit jeu j’aime

Bien faire avec mes étudiants non pas de jouer avec la merde je vous rassure mais précisément d’essayer d’y mettre les mains alors là on va plutôt essayer d’y mettre les yeux et de jouer à ce jeu auquel j’aime bien jouer qui consiste à dire montre-moi tes déchets et je te dirai qui tu

Es il s’agit là de d’une proposition artistique qui a été fait dans les années 2000 2010 par deux Paparadis Pascal rostin et et Bruno Moron en ont eu marre de se retrouver face aux grandes villas au ÉtatsUnis à Beverly Hills notamment des stars américaines qui ne pouvaient pas

Photographier en vrai alors ils ont commencé à se dire bah on va aller photographier leur pouBell ça a bien marchéel à tel point que à la suite de cette série où on avait les poubelles de Walt Disney les poubelles de d’ mimour et cetera ils sont dit B on va faire le

Tour du monde et on va aller photographier les poubelles des gens de tout un chacun alors une question maintenant que vous avez le temps de regarder cette image d’où viennent ces déchets dites-le comme ça est-ce que quelqu’un a réussi à identifier une origine géographique probable l’Asie ça me semble pas mal

Pour quelle raison Madame il y a Japan Times en lettre asiatique on entend Japan Times on peut peut-être encore plus précisé que en Asie on se situe très certainement donc au au Japon et de fait hein c’est un petit peu comme au supermarché quand on regarde ce qui se

Passe sur le le tapis roulant euh au moment de la caisse on regarde ce qu’il y a en face et on voit les couches on dit bah ceux-là ils ont eu un petit ça doit pas être facile pour la nuit là en ouvrant les poubelles on peut savoir

Précisément d’où viennent ces déchets et peut-être quel style de vie les personnes qui les ont produites peuvent avoir on retrouve des emballages de chips on retrouve un petit bol de sac qui est cassé quelques bouteille de bière et cetera là-haut un certain nombre de canettes on est bien au Japon

Alors autre exer c’était assez facile celui-ci tout de suite c’est plus compliqué c’est plus compliqué parce que en un sens on ne retrouve pas là visuellement des marqueurs peut-être hormis cet emballage et cette bouteille bien familière des marqueurs visuels des signaux qui nous permettent d’identifier l’origine géographique la source c’est

Finalement des drôles de déchets est-ce que vous avez quelque idée Afrique Afrique du Sud pourquoi l’Afrique du Sud comme ça Indonésie on on va rester plutôt du côté de l’Afrique effectivement c’est un pays riche ou un pays pauvre d’après vous pauvre pauvre parce que de fait a priori les déchets

Qui correspondent à une forme de culture de consommation sont très peu présents ces déchets ont été photographiés au Malaoui qui est l’avant-dernier PIB du monde juste avant le Sud Souan 342 dollars par an et par habitant à la différence des 55000 dollars par an et par habitant du

Japon et ceci ils vous disent quelque chose je l’ai entendu c’est la France et pourquoi c’est la France il y a de l’eau il y a de l’eau partout rassurez-moi il y a des marques qui nous sont bien familières des marques qui nous sont peut-être plus familières que

Certaines espèces d’arbres si on revient par exemple au Malaoui on n’identifiera pas l’origine de l’arbre qui a produit ces restes là en revanche du point de vue de nos imaginaires de nos connaissances empiriques on reconnaît très facilement la bouteille des viand le paquet de kellox la S Pellegrino la

Boîte de Kiri et on dit bah ça on est bien en France quand même il y a pas de problème on voit les journaux et cetera là encore du familier du familier des tritiques et là où sommesn nous la France aussi et pourquoi pas tout est rédigé en français c’est cohérent alors certains

Me disent la Belgique non non non je crois que la piste de la France est pas idiote du tout et pourquoi je vous montre la France et la France qu’est-ce qui selon vous distingue ces deux images l’origine sociale en regardant nos déchets en face et vous avez pas

Fait de cours de rudologie rassurez-moi avant de venir vous n’êtes pas spécialiste de la collecte d’informations autour des déchets par l’intuition précisément vous avez pu identifier l’origine géographique du pays et précisément les classes sociales depuis lesquelles sont produit de ces déchets là d’une façon assez intéressante hein c’est comme une

Sociologie portative on est en mesure tous de faire cet exercice là et je vous assure qu’on le fait tous au supermarché déjà que de regarder un peu comment vivent les uns et les autres qu’on a juste devant nous pour patienter en un sens à la caisse de supermarché alors

Effectivement cet exercice il est il est à la fois intéressant mais il désigne une mécanique que beaucoup d’économistes ont déjà identifié c’est que en un sens plus on est riche plus on produit de déchets pensez au Malaoui et au Japon plus on est riche plus on produit de

Déchets mais de fait on pourrait réfléchir aussi à la citation d’Italo Calvino hein jeter la première forme indubitable de lettre parce que l’on est ce que l’on ne jette pas on pourrait en un sens si on tirait un peu l’exercice aller du côté de Descartes les Méditations Métaphysiques Italo Calvino il descend ses

Escaliers le cogito je pense donc je suis non non non non non je jette donc je suis oui les déchets sont un marqueur identitaire un marqueur même de notre existence pensez au biologiste je produis des excréments je produis des restes donc je suis vivant si on pousse

Là encore la logique un peu on la tire un peu par les cheveux on peut même remonter à la question des appartenances chez un anthropologue qui s’appelle Lucien Lév brûle qui beaucoup étudié les pratiques notamment dans les peuples premiers en Amazonie lié à ces sécrétions aux cheveux aux ongles aux

Ronurs de de corps et cetera et il s’est intéressé à ces pratiques dans les tribus amazoniennes considérant notamment que dans ces tribus on faisait une porter une très très grande attention à la façon dont on s’occupait de ces restes là nous en général quand on change un onle on glisse sous la

Table la crotte de nez non à l’inverse il a observé la façon dont précisément ses appartenances ces continuités de nous-mêmes doivent être conservé protégé puisque elles sont en un sens une prolongation de notre identité et que quiconque mettrait la main dessus nous mettrait au danger des pouvoirs magiques

Qu’on pourrait avoir dessus penser en un sens au chamanisme penser aussi au vaudou la façon donc précisément on peut à partir des restes des excréments des excrétat corporels d’un tiers prendre pouvoir sur lui pour revenir à Descartes il pose non seulement cette réflexion sur le kogito alors je triche

Un peu avec une vieille blague de philosophe cette idée du du du je jette donc je suis mais des cartes m’intéressent aussi parce qu’il pose les bases de notre cosmologie comme l’appelle Philippe Descola notre cosmologie naturaliste il pose dans ce thème naturaliste le thème de la maîtrise de la rencontre d’une nature

Créée par Dieu mais désordonné et de l’homme ce sujet puissant qui est le seul capable de reconnaître et d’organiser cette nature Descartes affirme notamment que l’homme doit se rendre comme maître et possesseur de la nature précisément l’homme doit cesser d’être esclave de de celle-ci il doit rendre la nature utile

Aux hommes en améliorant ses connaissances de la nature et avec ce geste-là il fond dans un sens les sciences modernes les sciences modernes elles ont pas attendu des cartes pour réfléchir à cette question du déchet loin de là et puisque vous avez certainement suivi des éléments de de ce cycle sur l’homodritus

Eu de fait dans cette logique d’une réflexion sur le déchet comme marqueur identitaire comme marqueur de l’histoire comme matériaux même de la production de notre passé et notre histoire archéologique nos restes les restes d’hier sont des indices pour comprendre les civilisations disparues et tous les archéologues que vous avez dû entendre à

Ma place ont dû de fait expliquer exp expliquer ça bien mieux que moi les déchets sont un sens des matières premières de la Fabrique de l’Histoire en exhumant ces restes on trouve des indices pour écrire l’histoire des hommes un anthropologue s’appelle André le roi Gourand a même pu dater le moment

Ce passage entre le paléolithique et le néolithique à partir d’antique tadordure il explique que ce rustre de Néandertal vivait entouré de ses déchets au fond de sa caverne et cetera et dès lors qu’on retrouve à l’entrée des cavernes des amonellement des amas organique bien souvent fossilisé alors là on peut dater

Le moment de la sédentarisation le passage de nandertal à sapiens et de fait ce moment de cette bascule entre le paléolithique et le néolithique cette thèseel de le roi gouran a été largement débatue mais elle sert aussi pour réfléchir à C façon dont ces pratiques de mise au rebut de production

Excrémentielle constituent de fait un marqueur de l’histoire et de la civilisation parfois c’est on sait même pas qu’on marche sur denti d’ordure précisément là vous reconnaissez peut-être le mont testao à Rome le mont sain et le Mont sain est de fait une une colline qui a été constituée par l’agglomération l’accumulation d’enfor

Dans l’époque antique et qui de fait aujourd’hui constitue un élément du paysage élément du paysage les déchets constituent des marqueurs non seulement notre histoire mais maintenant des éléments constitutifs irréversibles de notre paysage je pourrais citer d’autres exemples je vous propose là quatre quatre exemples un peu différents c’est

Un tel en haut à gauche en Syrie près de Hama agglomération aussi de déchets organiques qui ont été quasiment fossilisés la tourelle du Jardin des Plantes peut-être que vous la connaissez à Paris en dessous de laquelle se situe une des plus vieilles voiries de Paris

En bas à gauche vous avez la rue de Ménil montant aujourd’hui ou presque et hier à minilmtin il y avait une grande voirie un lieu de stockage temporaire de déchets notamment organique qui a été totalement recouverte par de fait le le l’urbanisation actuelle et une image plutôt pour représenter les

Valallonnements des grands boulevards parisiens qui eux aussi hein si vous vous baladez dans Paris sur ces grands boulevards vous voyez qu’on passe de creux en colline et ces collineslà sont elles aussi des agglomérations des tas d’antiques tas d’ordure avec Marie Douglas qui est une des premières anthropologues à set

Intéresser justement à cette logique du déchet de la souillure on comprend que le fait de s’occuper de ses restes que le fait de produire des restes n’est pas en soi un signe d’indignité un problème à l’inverse la saleté est une offense contre l’ordre en l’éliminant en la mettant étymologiquement au seuil de nos

Espaces de vie nous n’accomplissons pas un geste négatif au contraire nous nous efforçons positivement d’organiser notre milieu on on s’efforce positivement d’organiser son milieu le fait de prendre soin de son milieu de son foyer de son quartier de son village passe souvent par ce processus d’élimination de mise au seuil

Précisément en d’autres termes si on repense au au tas d’ordure du néolithique ce dont parle André leoi Gourand la gestion des restes est un acte de civilisation en faisant des restes en séparant ce qui doit être conservé de ce dont on souhaite se débarrasser c’est on organise notre

Milieu de vie on dessine des frontières aussi symboliques que réelles entre un dedans et un dehors un chez moi et un ailleurs un à moi et un à part soi cette logique là c’est celle que j’essaie d’établir de réfléchir à la fonction politique en un sens de norest

À la fonction anthropologique de norest à partir d’une tradition que beaucoup de mes collègues rudologues puisque c’est comme ça qu’on s’appelle maintenant dans dans le le champ des sciences sociales qui s’intéressent aux déchets euh on s’est beaucoup inspiré notamment d’un certain Marcel MOS que peut-être vous connaissez qui s’avère être le

Neveu d’Émile durkem un des pères fondateurs de la sociologie Marcel Moss il est connu pour avoir fondé en France l’ethnologie célèbre aussi parce que on sait que Marcel MOS n’a jamais vraiment quitté Paris hein il a beaucoup passé de temps dans sa bibliothèque à lire des

Livres il en a pas écrit beaucoup mais il a donné beaucoup de cours notamment aux apprentis archéologues et ce texte que j’ai inscrit là sur ce sur ce ce diapositif est en un sens un élément un cri commun pour tous ceux et celles qui s’intéressent aux déchets aujourd’hui

Les objets les objets les plus communs sont ceux qui nous apprennent le plus sur notre civilisation une boîte de conserve par exemple caractérise mieux nos sociétés que le bijou le plus somptueux ou que le timbre le plus rare il faut donc il ne faut donc pas craindre de recueillir les

Choses même les plus humbles et les plus méprisées un objet ne peut rien valoir à nos yeux non plus qu’X yeux de l’indigène et être une indépassable source de renseignement en fouillant un tas d’ordure on peut reconstituer la vie pardon on peut reconstituer toute la vie d’une

Société prenant au pied de la lettre cette hypothèse cette idée de M consistant à dire mieux vaut s’intéresser aux boîtes de conserve au rebut aux éléments les plus mineurs des pratiques quotidiennes plutôt qu’au bijoux les plus précieux on reconstituera les pratiques les habitudes la façon de faire en un sens des civilisations

Passé des auteurs dans les années 70 se sont dit bah pourquoi pas utiliser cette logique on applique très largement à la pratique archéologique au présent et donc je vais vous parler très rapidement de deux archéologues anthropologues sociologue aux États-Unis finalement cette différence disciplinaire elle a un petit peu sauté autour de l’archéologie

Du déchef c’est William radge et CEN Murphy qui en 1973 à tucon au Texas entame un programme d’archéologie des décharges ils vont utiliser les méthodes de la fouille archéologique pour aller fouiller des décharges mais pour le coup qui ont quelques dizaines d’années tout au plus en France cette idéelà elle a germé

Dans la tête d’un géographe Jean gouiller qui dans les années 80 a fondé ce dont je vous parle depuis tout à l’heure la rudologie la science des poubelles et de fait aujourd’hui encore ce mouvement est assez vivace et on embarque des cortèges d’étudiant à la rencontre de tas d’ordure de déchetterie

Pour essayer précisément non seulement de comprendre les mécanismes les dispositifs les façons dont on produit ses déchets mais aussi pour essayer d’en reconstituer comme avec un un miroir en négatif un négatif photographique les modes de vie que camoufle ou que cache ou que révèle en un sens c’est c’est adoru

Alors là on remonte en 2009 pour moi je suis un jeune doctorant qui m’intéresse au déchets de façon un peu abstraite et je me dis bah voilà moi aussi j’ai envie d’aller d’aller voir ce que sont ces déchets et en bon doctorant je commence par ce qu’il y a

De plus évident pour moi je vais sur google et je tape déch et je tombe là-dessus est-ce que vous reconnaissez cette image là on n’est pas très très loin d’ici quelques dizaines centaines de kilomètres un peu plus au sud pardon non on est à Marseille un peu à

Côté de Marseille à côté de l’étandber à entreesang qui est réputé être une des plus grandes décharges d’Europe c’est le site que qui a fait beaucoup parler de lui autour de problème d’incinération notamment mais si on regarde bien si on regarde précisément bah on se rend

Compte qu’il y a pas grand-chose à voir il y a plus de 70 ans de déchets qui sont stockés dans cette décharge qui a été euh officiellement fermé mais qui continue à fonctionner encore aujourd’hui autre exemple autre continent toujours sur Google bien sûr c’est plus facile là encore bien instruit celui qui

Serait reconnaître ici la décharge de fresh kills à New York une décharge qui a été fermée en 2001 qui est réputé être la plus grande décharge du monde soitd en passant dès qu’on parle de décharge beaucoup aiment dire pour une raison qui m’échappe encore que ils ont la plus

Grande bon en l’occurrence freskill est une des grandes décharges du monde qui a été officiellement fermée en 2001 mais qui a été réouverte pour y accueillir aujourd’hui encore les débris du World Trade Center une chose intéressante à freskill on est à quelques kilomètres de New York la décharge ne peut plus accueillir de

Déch elle sature littéralement et désormais un projet urbanistique est en train de voir le jour un parc de loisirs un poumon de verdure va bientôt s’ouvrir en s’installant sur près d’un siècle de déchet enfoui et oublié un Européen produit en moyenne 600 kg de déchet par jour là où un

Américain en produit 700 kg par an un habitant d’une grande ville d’un pays émergent en produit en général 150 à 200 kg par an plus on est riche plus on produit de déchets ça je vous l’ai dit tout à l’heure mais j’ajouterai bien volontiers que

Plus on est riche plus on cache mieux on cache ces déchets mieux on les relègue au seuil de ces espaces de vie alors pour essayer de comprendre de les rencontrer d’y mettre les mains littéralement en 2009 cette même allée là j’ai décidé d’aller à la rencontre des déchets à l’époque on parlait d’un

Agglomérate déchet plastique en mer que il y avait un continent de plastique comme ça dans le Pacifique et beaucoup disaient s’il y en a dans le Pacifique ça veut dire qu’il y en a ailleurs alors avec une bande d’amis on a monté un projet une ONG et on est parti à la

Rencontre à la découverte d’un nouveau continent non pas dans le Pacifique mais dans l’Atlantique Nord et ça m’a permis pendant près d’un an d’aller à la rencontre des habitants des îles aussi de naviguer un petit peu de collecter des déchets plastiques vous le verrez tout à l’heure mais d’essayer de

Comprendre finalement s’il était possible en partant au milieu de la nature au grand large de rencontrer ces déchc je ne parvenais pas à voir ni sur google ni en un sens au coin de ma rue alors voilà on on regarde mes photos de vacances si vous voulez 5 minutes

Ensemble là on est au Cap Vert vous reconnaissez le Cap Vert vous voyez peut-être au fond une une barre d’immeuble c’est l’île de s l’île de SLE qui est une des îles les plus touristiques du Cap Vert cette bar d’immeuble ce sont les hôtels qui donnent vue sur la belle plage de l’île

De SLE une plage de sable fin bleu turquoise et cetera immaculé là on est sur l’île où les touristes ne vont pas l’île où précisément les hôteliers déversent leurs déchets parce qu’il n’existe pas sur l’île de SLE de système technique de gestion des déchets mais par contre que les touristes qui y

Viennent sur l’île de salle eux continue et souhaite consommer la fameuse en bouteille parce qu’elle est plus propre que celle du robinet sur l’île de SLE il préfèrent continuer à consommer les sachets en plastique pour manger des chips et autre chosees et donc ils ont besoin en un sens de trouver un

Exuttoire un dehors et à l’île de s à l’époque c’était l’île qui était caché des touristes cell qui étaient sous le vent qui servaiit d’ potoir on voit là donc des déchets sauvage comme le dit très bien un anthropologue qui s’appelle Denis blot sur cette photo vous reconnaissez peut-être

Dakar là je suis à humbebus humbebus qui est une très grande décharge là encore la décharge principale de la région de Dakar à 11 km du centre-ville là j’ai pris cette photo en 2009 très exactement il y avait à l’époque 400 personnes qui travaillaient quotidiennement sur cette décharge euh aujourd’hui j’ai des

Collègues qui sont retournés alors cette décharge elle est officiellement fermée là encore hein c’est c’est toujours un peu la même histoire depuis une dizaine d’années mais elle est fermée mais elle fonctionne encore le lac que vous voyez de derrière ces personnes qui collectent derrière cette grosse machine les

Déchets qui les tri et qui en tire un un un un petit revenu de subsistance ce là a totalement disparu il est totalement recouvert maintenant par par des déchets vous reconnaissez ANOÏ au Vietnam on viendra ANOÏ tout à l’heure cette image là elle est très impressionnante visuellement il y a

Quelque chose d’esthétique presque je l’utilise de façon un peu frontal comme ça pour raconter l’histoire du gestionnaire de la décharge que j’ai rencontrée et qui m’explique que cette décharge a été ouverte je l’ai rencontré en 2017 elle av été ouverte en 2009 elle était censée fonctionner pour 20 ans 5

Ans plus tard la décharge était saturée il a fallu racheter les risières voisines pour l’agrandir et à l’époque où je passais il me dit on a plus de solution foncière la décharge peut plus s’étendre à l’infini la seule solution qu’on a c’est d’accepter les sous du développement les sous du développement

C’est notamment ceux du Japon qui ont proposé au Vietnam une coopération en disant on installe dans votre décharge un incinérateur qui va vous permettre de réduire la taille de vos déchets le volume qu’il prennent l’espace foncier qu’il prennent en contrepartie de laquelle on vous enverra quelques

Déchets on part un peu plus loin encore on est sur la voie d’approche de l’ vra ça c’est pas moi qui ai pris la photo sur la voie d’approche de de l’eververest il y a quelques années on a identifié plus de 5 tonnes de déchets notamment des déchets liés au bouteille

D’oxygène que les marcheurs utilisaient pour aller de fait accomplir une sorte d’exploit personnel d’explit personnel qui marque en un sens aussi une présence humaine dans les endroits même pour ainsi dire les plus reculés et là c’est des photos de moi on est au milieu de l’Atlantique à quelques

1000 marins de notre tour après un an de voyage à travers le monde on a eu beaucoup collecté de petites particules de plastique mais on s’est dit on va revenir à terre et et on n pas de déchet on en a vu pourtant tout au du voyage

Flottant ici et là mais on a pas de déchet alors ça serait peut-être bien parce qu’il va y avoir des médias bon faudrait qu’on leur montre qu’on a fait quelque chose visuellement il faut que ça parle alors on s’est dit bon voilà on prend 2 heures là et puis on on prend ce

Qu’il y a et puis ça ira bien en 2 heur on a collecté deux sacs de 100 l de déchet on est entre les assors et bellî en Bretagne 2h 200 l de déchet de ce type là j’aime beaucoup cette image là de cette bouteille qui a été colonisée

En un sens par des coquillages c’est intéressant parce que là de fait on se rend compte de ce phénomène d’hybridation de nidification là en l’occurrence hein le le le plastique devient un support de vie pour ces coquillages de fait les déchets et plus singulièrement les déchets plastiques

Sont pas partout et il marque notre paysage mais en un sens comme on l’a compris ça n’est pas nouveau au bilan je vous lirai bien cette citation de Michel ser qui est un philosophe historien des sciences et un peu marin qui disait dans ce texte le

Mal propre qui fait suite à un de ces bouquins qui s’appelle le contrat naturel dans lequel il essaie de refondre le Contrat social de Rousseau qui réfléchit justement au déchets et au mal propre qu’ appppelle comme ça le tigre pisse aux limites de sa niche le

Lion est le chien aussi bien comme ces mammifères carnaciers beaucoup d’animaux nos cousins marquent leur territoire de leur urine dur puante et de leurs abois ou de leurs chansons douces comme pinçons et rosignoles marqué ce verbe a pour origine la marque du pas laissé sur la terre par le pied les

D’Alexandrie jadis avaient coutume dit-on de ciseler en négatif leurs initiales sous la semelle de leurs sandales pour que les lisant imprimés sur le sable de la plage le client éventuel reconnaisse la personne désirée en même temps que la direction de sa couche la conclusion de Michel ser est fabuleuse les présidents des grandes

Marques reproduites par les publicitaires sur les affiches des villes et je rajouterait sur les déchets qu’on a vu jusqu’ici jouiront sans doute ensemble d’apprendre qu’ils descendent en droite ligne comme de bons fils de ces là alors il y a quelques Mours chez misselser mais précisément on revoit cette idée du déchet comme

Marqueur marqueur aussi au sens premier du terme une marque qui renvoie à l’histoire politique nous avons éparpillé nos restes partout en un sens la preuve n’est plus à faire et on pourrait pousser là encore un peu plus un peu plus loin cette cette idée là jeev arrière parce que nous sapience avons

Colonisé la terre jusqu’à ses confins avec nos restes déchets comme en polluant notre environnement comme le tigre comme le lion nous nous sommes littéralement appropriés le monde un peu comme le disait descart nous nous sommes rendus comme maître et possesseur de la nature par ce mécanisme même d’appropriation et bien l’événement

Anthropocène cette probable improbable nouvelle ère géologique l’âge des hommes semble indiquer que nous sommes parvenus à nous rendre comme prophé disait Descartes comme maître et processeur de la nature précisément nous avons achevé cette promesse de la modernité à travers notre capacité à répandre nos restes partout

Alors c’est un peu la question de cette conférence est-ce que les déchets notamment les déchets plastiques sont bel et bien des marqueurs de l’anthropocène la réponse je la donne tout de suite elle est non d’abord et avant tout parce que l’anthropocène n’est pas une nouvelle géologique ça ça

A été acté il y a quelques jours seulement par la commission internationale de stratigraphie les géologues qui prennent beaucoup de temps pour prendre des décisions là ont pris 15 ans pour réfléchir au statut d’ géologique ou non de l’anthropocène cette prétendu âge de l’homme les géologues ont dit bon il ne s’agit

Pas d’une nouvelle ère géologique on n pas quitté l’olocène en revanche l’anthropocène est bel et bien un événement on ne niit pas de fait que les hommes ont marqué de façon irréversible leur milieu mais de fait les marqueur de l’anthropocène sont compliqués à établir on avait notamment identifié le lacrofor

De Canada comme un lieu potentiel pour dater le début de l’anthropoccène autour de des années 50 c’est pas assez vieux pour des géologues les années 50 c’est hier d’autant plus que les marqueurs de l’anthropocène nos déchets les plastiques en l’occurrence c’est pas des bons marqueurs du tout là c’est aussi

Une étude qui date d’ y a quelques semaines même quelques jours qui démontre que les plastiques sont un très mauvais marqueur de l’anthropocène puisque précisément ils ont tendance à migrer des couches sédimentaires supérieures vers les couches sédimentaires inférieures en l’occurrence on a retrouvé des traces de polymères de plastique de synthèse dans

Les couches stratigraphi qui correspondent en gros au début du 18e siècle époque à laquelle les plastiques n’existaient pas ce qui veut dire cette tendance à migrer des plastiques constitue en tant que tel la preuve que les plastiques c’est pas du tout une bonne façon de marquer l’époque géologique qui correspond à à se

Présenter anthropocè mais il n’en demor pas moins que les activités humaines ont modifié de façon irréversible le monde c’est aussi ce que clam les géologues en disant de fait l’anthropocène pour nous ne constitue pas une nouvelle ère mais il s’agit bel et bien d’un événement et d’un événement qu’il s’agit de

Documenter de caractériser alors pour la poursuite de cette conférence je vais vous montrer une façon justement dont nous avons marqué de façon inversible nos environnements voilà une façon d’avoir modifié le monde avec nos déchets il s’agit de trois images que j’utilise assez souvent puisqu’elles sont de trois sources très très

Différentes en haut vous avez may West peut-être que vous connaissez may West qui est le nom d’une comédienne américaine chanteuse des années 50 qui était connue pour sa taille de guê c’est une petite tortue qui a été récoltée par par un un capitaine responsable d’une fondation qui s’appelle algalit Marine Research

Foundation Charles Moore cette petite tortue a été alors elle est pas très grande puisque ce qui lui fait sa taille de guêp à cette petite tortue c’est une canule de bouteille de bouteille plastique elle a grandi littéralement enserré par cette petite canule il s’agit donc d’une image de propagande d’une

ONG peut se dire là c’est une sorte d’image qui sert justement à saisir et à alerter l’opinion elle est là pour faire peur oui bon si ce n’est que ici vous avez une image qui a été la page de couverture du programme des nations- Unies en 2011 pour sensibiliser à cette

Question de la pollution plastique comme enjeu du Millénaire enjeu là encore du 21e siècle un enjeu prioritaire précisément pour montrer à quel point ces polymères ces plastiques étaient désormais des éléments à proprement parler de notre environnement et qui avait tendance à poser un certain nombre de problèmes à la faune faune transformé

En une sorte de sentinelle de la catastrophe là encore cette image en bas est plus du tout du mêmord c’est une image d’artiste un photographe Chris Jordan qui a photographié en 2010 cet Albatros sur un Atol au milieu du Pacifique dans là où précisément Charles Moore le fondateur de cette fondation

Avait dit qu’il existait un continent de plastique à proximité de ce continent de plastique il y a un Atol la tole de Midway où Chris Jordan raconte avoir rencontré cette Albatros éventré sur le sol qu’ a ement époué autour les quelques brindies qu’il y avait pour rendre l’image plus esthétique mais que

Oui cet Albatros est bien mort étouffé par la consommation d’artefacts en plastique qu’il a pris pour des aliments des coquillages bon on voit là comment les plastiques constituent des marqueurs et viennent perturber en un sens l’équilibre avec la faune mais sur un plan mécanique ces images sont peut-être

Moins éloquante mais pour moi quand j’ai commencé à les voir en 2018 elles ont commencé à me poser un certain nombre de questions il s’agit d’une série de photographie qui est issu d’un article qui a démontré en 2018 que un certain nombre de particules de plastique de micro voir de nanoparticules de

Plastique n’étaient plus simplement des éléments qui étaient mécaniquement présents dans les voies intestinales ou dans les voies respiratoires des animaux mais que pour ce qui est le cas de l’huîre de ces huîres ils ont inséré dedans des MICR part partic de plastique phosphorescente et ils sont rendu compte

Que non le plastique là n’était pas simplement un extérieur mais il s’était synthétisé il s’était hybridé avec la chair de l’hure et donc en un sens que nos huîres celles-ci en tous les cas en 2018 se sont plastifié encore on peut réfléchir à la logique de chaîne alimentaire on mange

Des huîes on mange des poissons et nous alors et nous là encore on est dans l’actualité on est en 2020 2 ans plus tard des scientifiques ont mis en place un protocole pour justement identifier la présence de microparticulle de plastique dans l’organisme humain on a la technique et je peux vous

Dire que depuis 4 ans il y a un à deux papiers scientifiques révolutionnaires par semaine qui sort pour caractériser cette problématique des polymères de synthèse et de la santé humaine il y a une un dynamisme scientifique bon qui excite un certain nombre de mes collègues en biologie médicale mais qui

Est de fait assez si ce n’est inquiétant du moins un peu vertigineux on a par exemple estimer la masse de microparticules de plastique très peu de temps après cette première trouvaille que l’on ingérait chaque semaine alors la marge de manœuvre elle est importante la marge d’erreur hein on estime qu’il s’agit

Entre 5 microg et 5 mg de plastique par semaine 5 mg de plastique par semaine c’est l’équivalent d’une carte de crédit on l’a entendu dans les médias on ingère chaque semaine l’équival une carte de crédit en fonction des zones géographiques dans lesquelles on se situe et ben oui tout le monde en ingère

Mais dans les proportions plus ou moins importante on sait aussi que les microplastiques ont un effet sur le système microbi intestinal pas forcément de façon négative notamment pour les enfants manger du plastique c’est pas si mal enfin comme on le fait tous pour les petits nourrissons le fait d’avoir des

Microparticules de plas dans leur système intestinal ça permet précisément aux microbiotes de se développer jusqu’à 2 3 ans après c’est plus du tout la même chose et puis j’en passe un certain nombre de nouvelles sont arrivées notamment la question des nanoparticules de plastique dans l’air là encore c’est

Une façon de dresser le décor et de montrer que cette façon d’avoir en un sens pissé partout elle a eu pour conséquence d’aller même jusqu’à hybrider à transformer jusque à nos corps et que cette hypothèse que les plastiques restent en un sens au seuil de nos espaces de vie preuve forcé de

Constater pardon que maintenant nous nous sommes littéralement plastifié nous sommes en cours de plastification alors bon face à cette espèce de portrait si ce n’est catastrophique on pourrait se demander si dans le fond nous ne sommes pas devenus des homodétritus Infiné alors l’homodéritus tel que je l’entends he c’est plutôt

Celui qui par culpabilité par nécessité morale de réparer en un sens ce monde pollué ce cet héritage de sapiens se se verrait invité à nettoyer les traces que que nos ancêtres ont éparpillé aux quatre coins du globe en un sens des individus j’allais dire les les effets miroirs de l’homoeconomicus

Qui sont amenés à bien jeté dans la bonne poubelle la question c’est c’est aussi cette question du nous qui est l’Anthropos de l’anthropoccène qui sont les hommes qui en un sens sont à l’origine de ces basculements et précisément de cette intrusion dans les espaces vivants notamment de ces déchets et donc de de

De de ces problématiques est-ce que c’est vraiment nous tous les hommes est-ce que c’est cette grande famille des hommes comme l’ironie d’hier et d’aujourd’hui non ce qui est certain c’est que les habitants de la Rome antique n’ont pas grand chose à voir ni les habitants du Sud syrien n’ont pas

Grand chose à voir avec les déchets qui sont aujourd’hui devenus des marqueurs de l’anthropoccène j’ai bien mal nommé âge ou événement des hommes alors c’est pour ça que je propose comme d’autres ont proposé de parler du capital ocè pour qualifier les origines liées au développement du capitalisme comme l’accélérateur de ces formes de

Dispersion dans les espaces naturels de pollution de plantation no scè pour envoyer à l’histoire coloniale moi je propose de parler de poubelle au scè parce que c’est une finé bel et bien nos déchets qui sont ces marqueurs en un sens aujourd’hui de cette transition de cet événement événement géologique majeur qu’on nomme

Anthropoccène et si l’anthropoccène est bel et bien un événement c’est parce qu’il s’agit d’en faire l’histoire d’en documenter notamment les sources les origines les raisons les choix qui nous ont amené à ce genre de cette situation alors là encore et puisque le temps commence à être compté euh je vais pas pouvoir

Développer ce que je voudrais qu’on qu’on pointe c’est que cette notion de déchet elle est fondamentalement historique que le déchet tel qu’on le définit aujourd’hui n’a pas grand-chose à voir avec la façon dont on produisait des restes avant la modernité pour le dire très simplement avant la fin du 19e

Siècle les déchets n’existaient pas en tous les cas les déchets dans l’acception qu’on en a aujourd’hui il existait bien des choses jetées des pratiques de mise au rebut mais on ne peut pas encore parler de choses abandonnées les productions résiduelles des grandes villes dans les villes européennes notamment elles sont en perpétuelle

Circulation elles sont même en synergie avec les activités périe urbaine on pense au tas de matières organiques qui sont entassées dans les voiries à mil montant ou dans les grands boulevards qui vont être systématiquement récupéré par les paysans de l’agriculture péurbaine et qui vont servir d’engrais qu’on appellerait des engrais

Biologiques aujourd’hui pour nourrir les sols et nourrir la ville on pense aussi aux EAU on pense aussi au salpètre qui va servir dans les villes à produire un un certain nombre de ressources productives pour la ville en un sens ces excrétat urbains appartiennent en plein

À la ville et à ses habitants ils sont des éléments constitutifs de leur identité repensons à des cartes les déchets sont alors un à soi un marqueur identitaire de la ville pour illustrer ça c’est une image d’un chiffonnier qui participe en plein à cette mise en circulation des restes

Jusqu’à la toute fin du 19e siècle dans un second temps il y a un moment moderne du déchet où apparaît cette acception contemp celle que la loi tardive de 1975 va associer au produit d’un abandon pour la loi le déchet est le produit d’un abandon c’est cette définition retenue

Par le législateur qui se constitue au moment où apparaissent dans les grande ville européenne une invention bien française qu’on nomme la poubelle du nom du préfet de Paris qui va imposer ça aux habitants de Paris non pas pour les embêter mais pour précisément domestiquer cette part du salale qui va

Être accusée par les les hygiénistes à l’époque d’être à l’origine des grandes épidémies hein on a des à faire des épidémies de choléra notamment et la poubelle va fondamentalement servir à domestiquer et à banaliser un geste devenu très familier pour tous aujourd’hui consistant à dire je mets

Dans la poubelle je ferme le couvercle et je n’y pense plus cette phrase fermez le couvercle et n’y pensez plus on l’attribue au préfet Poubelle à tort puisque le préfet Poubelle lui n’avait pas pensé au couvercle c’est quelques années plus tard qu’on a inventé le couvercle de la poubelle ce qui est

Intéressant c’est que dans ce moment moderne du déchet il s’agit désormais de maîtriser d’éliminer de faire disparaître des espaces habités par les hommes ces quantités de matières et on retrouve là bel et bien l’arrivée notamment des décharges des décharges contrôlées qu’on va chercher à mettre à distance des

Zones habité et parfois recouvrir d’un parc comme aux États-Unis on passe d’un déchet à soi marqueur de l’identité à un déchet à part soi en un sens la dernière période sur laquelle je passe bien sûr trop rapidement et de façon trop caricaturale c’est la période contemporaine celle

Qu’on va faire partir autour des années 70 on a parlé dans les années 70 d’un éveil écologique ou d’un tournant environnemental et en matière de déchets ça a été assez marqué à partir des années 70 apparaît une législation dévolu au déchets et les collectivités territoriel vont être amenés à améliorer rationaliser moderniser leur

Mode de gestion des déchets au lieu de remplir des trous jusqu’à saturation comme on l’a fait pendant toute la période du 20e siècle tout au trou on cherche à mettre en place des systèmes Perm permettant d’éviter de remplir ces trous qui de fait aujourd’hui encore sature alors on met en place notamment

Des grandes usines ça c’est une une image qui que j’ai pris alors que j’étais encore parisien non loin de de chez moi à côté du périphérique il s’agit du l’incinérateur du syom qui est un des plus gros incinérateurs européens qui traitent plusieurs centaines de milliers de tonnes de déchets par an et

Les transforment en un petit peu d’électricité et un petit peu de chaleur unee façon assez intéressante si j’insiste sur cette image là c’est qu’avec l’apparition de ces grands systèmes techniques les déchets changent de nature d’un déchet marqueur de l’identité un déchet à par soi qui caractérise les frontières par exemple

De l’espace de vie le déchet devient là un déchet pour la technique en un sens on peut se demander si comme en Suède par exemple pour faire tourner l’incinérateur de déchets qui permet à la ville de constituer un réseau de chaleur de se chauffer et cetera s en a

Un sens pour faire tourner ces machines on ne doit pas nous produire son carburant continuer à produire des déchets et qu’en a un sens l’arrivée de ces machines souscouvertes d’envir environnmentalisme sous couvert d’arguments environnementaux va en un sens pour de bon instituer le principe même de l’abandon le banaliser le

Naturaliser là encore je vais aller un peu vite et par bien des aspects tout cela est un peu caricatural mais ce que je ce sur quoi je veux insister avec vous ce soir c’est qu’il serait trompeur de considérer le déchet tout comme le fait de jeter comme des invariant

Anthropologiqu de tout temps les hommes ont produit des déchets et puis aujourd’hui ce qui nous arrive c’est le fatal c’est une sorte de fatal alité le moment moderne du déchet cette bascule l’arrivée de la poubelle notamment est un moment décisif pour comprendre comment la question du déchet a été aborderé comme une problématique

Autonome c’està-dire dissocier des problématiques de consommation et de production il existe une rupture fondamentale entre Lestat d’ordure décrit par André Leroi Gourand et qui lui permet de dater l’origine de la sédentarisation humaine et ceux qui font aujourd’hui l’anthropocène au cours de cette période d’industrialisation hormis le fait qu’apparaisse de nouveaux matériaux et

Que les quantités de choses mises au Robus sont de plus en plus impressionnante le fait de produire des déchets devient une des conséquences structurelles des systèmes économiques fondés sur une quête de croissance économique illimitée depuis qu’on mesure à l’échelle globale la production de déchets celle-ci reste strictement

Corrélée à la courbe de la croissance économique plus on est riche plus on produit de déchets pour se faire il a été nécessaire d’apprendre à jeter mettre quelque chose à la poubelle qui pouvait être réparé n’allait pas de soi mettre quelque chose à la poubelle qui avait encore une valeur affective

N’allait pas de soi après guerre notamment pendant ce que l’on a appelé les TR glorieuses et ça c’est très très bien documenter des efforts considérables sont mis en œuvre du côté des producteurs de biens de consommation mais aussi du côté des pouvoirs publics pour associer le fait même de jeter à un

Acte libératoire presque jouissif vous avez ici une représentation qu’on retrouve dans le magazine live dans les années 50 magazine live qui est un peu notre je pas par match aujourd’hui et et qui nous dit les objets qui volent dans l’air auraient pris 40 he à nettoyer sauf que cette ménagère n’a pas

À s’en embêter puisqu’il suffit qu’elle les mette à la poubelle après usage qu’elle est heureuse qu’elle est qu’elle est qu’elle est pardon chanceuse chanceuse cette ménagère l’idée d’un acte et du jetable comm un acte libératoire comm un acte de libération aussi des tâches ménagères va être très très largement utilisé comme une forme

De modernité qui aussi s’associe à des une culture de l’hygiène contemporaine hygiène contemporaine qui est largement débatue aujourd’hui précisément par les effets qu’on sait autour des plastiques autrement dit il faut en convenir il serait inexact de considérer que les sociétés industrielles ne prennent conscience des problèmes li à leur production monumentale de déchetsà

Partir des années 70 le tournant environnemental ne constitue en rien une rupture avec le paradigme productiviste du déchet moderne donc qui s’initie plutôt au 19e siècle sous couvert de développement durable le verdissement du déchet a été l’occasion de prolonger ce mouvement moderniste consistant à associer le déchet à une

Menace à gérer à maîtriser à faire disparaître encore une des occurrences peut-être les plus marquantes de cette de ce continuum on le trouve aujourd’hui autour de ce qu’on appelle la société du recyclage ou peut-être de façon plus plus connue encore l’économie circulaire on parle aujourd’hui beaucoup comme réponse à cette problématique du trop

Plein de déchets de la saturation du fait que bah oui on va mettre en place des systèmes de recyclage permettant en un sens de boucler la boucle et d’arrêter de polluer nos environnements alors là encore sans pouvoir rentrer trop dans les détails et si vous le voulez dans la discussion on

Pourra très largement abonder sur cette réflexion sur ce que l’économie circulaire cache en un sens des problématiques fondamentales de consommation et de production je voudrais vous parler rapidement de l’effet rebond lié au recyclage c’est quelque chose que peu de gens connaissent finalement l’ffet rebond peut-être que vous connaissez ce dont il

S’agit c’est c’est un économiste britannique stanl jeevons qui au début du 19e siècle montre que quand on améliore un système technique il pensait notamment à la machine à vapeur quand on on peut par exemple faire tourner une heure une machine à vapeur avec un peu moins de charbon on nserve pas une

Réduction de la consommation de charbon mais une multiplication des machines à vapeur il y a un effet rebond donc paradoxalement si on améliore les dispositifs techniques là en l’occurrence la machine à vapeur et bien plutôt que de réduire notre impact sur les ressources en terme de consommation

On va avoir tendance à les augmenter puisqu’il est moins cher de faire tourner sa son sa machine peur alors avec le recyclage c’est un petit peu pareil ce qui se passe vous avez ici une carte qui a été produite par mes collègues géographe Mathieu Duran un

Rudologue s’il en est qui nous montre là encore c’est un peu daté c’est 2015 le taux de recyclage des déchets en Europe avec les bons élèves que sont notamment les Suédois les Allemands et cetera et cetera on parle de bons élèves à l’échelle européenne pour dire c’est les

C’est ceux qui réussissent le mieux àycler leur déchets en Suède hein notamment on recycle 99 % des déchets notamment parce qu’en Suède le recyclage c’est l’incinération ah oui pour les Suédois le fait de créer un réseau de chaleur c’est une forme de recyclage ce qui n’est pas ne correspond pas à la

Réglementation européenne mais dans la loi suédoise oui brûler des déchets c’est les recycler donc on peut arriver à des taux formidables de recyclage or si on compare cette carte des meilleurs élèves du recyclage à celle des plus gros producteur de déchets et dans le temps on se rend compte qu’il

S’agit plus ou moins de la même chose que paradoxalement mieux on recycle plus on produit de déchets c’est étonnant je vous parle du cas de la Suède j’ai une collègue à malmeux au sud de la Suède qui essae depuis des années avec les politiques locaux de travailler à des

Politiques de réduction des déchets c’estàdire que les gens arrêtent de jeter des trucs arrêtent de consommer de l’emballage et mêtenant dit je suis confronté à un vrai problème pour le Suédois pour l’habitant de malmeux quand je jette mon déchet dans la poubelle dans la bonne poubelle bah ça va être

Utile parce que ça va lui permettre de dégeler les routes bah oui les réseaux de chaleur en suite ils sont installés sous les routes notamment les piscyclable et permettent au vélo en hiver de circuler sans se péter la gueule si j’arrête de produire des déchets mes routes ne pourront plus être

Dégelées quel intérêt j’ai moi à arrêter de produire des déchets recyclage et effet rebond cette conception de l’économie circulaire fondé donc sur le recyclage notamment comme promesse d’infini repousse toujours plus loin ce projet Simp de bon sens de la réduction du faire moins tout ceci en un sens vient nier

L’existence même des limites planétaires alors en guise de conclusion mais peut-être surtout pour commencer à ouvrir la discussion je voudrais d’abord revenir à Michel vous l’z compris je l’aime bien il a la question de la séparation entre la nature et la culture cette cosmologie naturaliste descolienne depuis plusieurs

Générations nous vivons et nous pensions en Occident comme si nous devions la nature d du et les cultures dites douces d’un côté les orages les tsunamis privés d’intention de l’autre les institutions et les dialogues humains et conventionnel d’un côté les forces de l’autre côté les codes avons-nous commis

En séparant ainsi nature et culture une erreur de jugement induisant un crime mortel contre nous-même et le monde inerte et vivant en effet nous ne savons traiter de la pollution qu’en terme physique quantitatif bref qu’au moyen de science dur non il s’agit bien aussi de nos intentions de nos de nos décisions

Pardon de nos conventions bref de nos cultures pour Michel ser cette séparation entre nature et culture est particulièrement prignante dans le champ scientifique il nomme cette séparation le passage du Nord-Ouest peut-être que vous le connaissez le passage du Nord-Ouest c’est un passage maritime célèbre qui s’ouvrait à certains moment

De l’année entre l’Atlantique et le Pacifique par le nord il s’avère que depuis quelques années maintenant le passage du Nord-Ouest est ouvert en permanence c’est-à-dire que cette séparation paradoxalement dans la métaphore qu’en fait Michel ser elle est plus vivace que jamais ce que j’essaie de penser moi

Dans mon travail et que j’arrive pas toujours à faire c’est précisément comment on dépasse cette séparation naturaliste cette position de laquelle j’hérite d’être un héritier de l’Occident de cette pensée séparent nature et culture d’essayer de penser comme le dirait Philippe Descola par de la nature et culture et àra qui arrive

Pas vraiment pour illustrer cette affaire et et je m’arrêterai là-dessus je voudrais vous emmener au Vietnam au Vietnam à quelques kilomè de Hanoï dans un village qui s’appelle minhai minhai c’est un ancien village de producteur de pommes de terre qui au début des années 2000 comptait quelques

Petites usines de C de là mais surtout et avant tout de la production de pommes de terre et des risières on voit la différence entre les deux années quelque chose s’est passé quelque chose s’est passé et qui est très clairement lié à nos histoires de déchets avec une équipe de l’université d’architecture de

Hanoï on a pu filmer notamment vu du ciel le développement alors ça grise un peu le développement de tout un tas de petites entreprises de traitement de déchets de traitement de déchets on est en 2017 là sur ces images là des déchets qui arrivent de plus en plus abondamment par bateau depuis le

Port voisin de hafong vous avez sur cette image qui me plaît beaucoup une grande usine plus moderne que celle des petites entreprises familiales qu’on voit au pied qui est une entreprise qui s’appelle la vie la vie c’est une marque de Danon qui fabrique des bouteille en plastique dans ce village de milrail on

S’est spécialisé dans la transformation des déchets plastiques à l’entrée du village vous avez un grand une grande avenue sur lequelle s’accumulent des balles de polyéthylène notamment des balles de films plastiqu qui toutes viennent des pays du Nord pas que de France he mais qui VI VI du Japon qui viennent des

États-Unis qui viennent de Singapour pour partie et qui s’accumulle dans ce village là on est en 2017 la date est importante puisque c’est l’année à partir de laquelle la Chine a décidé de fermer ses frontières au déchets plastiqu alors de le fermer oui non jusque dans les années 2017 c’était la

Chine qui concentrait près de 80 % des flux internationaux de recyclage des plastiques en 2017 ils ont dit ça suffit il y a trop d’images dans les médias qui dénonce les conditions de travail de nos travailleurs le sousdéveloppement de la Chine on arrête ça on arrête ça visiblement alors ils ont commencé à

Acheter tout un tas de petites entreprises notamment au Vietnam et ont développé leurs activités de façon délocalisé au portes même de leur pays là on est à 70 80 km de la frontière chinoise à l’E de ce village balles de plastique s’acumule vous avez un fleuve

Qui passe non loin au milieu des des risières les rières qui ont de fait été bouffé par les stockage de déchets plastique qui vous le voyez est un peu est un peu encombré et puis cet après-midi-là je l’ai passé euh un de ces jours où que j’ai passé à mineril je

L’ai passé avec cette charmante dame avec son sourire qu’on voit derrière son masque qui était invraisemblablement souriante cette dame elle gagne l’équivalent de 2 dollars par jour son travail consiste à découper à la chaîne toute la journée durant quelques centimètres carrés de film en plastique les film en plastique

Dont il s’agit sont les films qui entourent les palettes vous savez dans les supermarchés pour le transport c’est du film en polyétile sur lequel il y a simplement un petit flash code qui a été mis là pour qu’on puisse que les machines puissent suivre la destination

De tel ou tel objet or si on laisse ce petit flash code qui est en noir sur ces films en polyéthylène quand on le fait rentrer dans la machine de recyclage et bien ça sallit donc il faut le découper à la main avec des ciseaux et cette

Femme sourit à travaillé 8h par jour pour 2 dollars à découper des films plastiques mais je comprends pas je vais t’expliquer mais s’il te plaît d’abord promets-moi une chose tu ne parles pas de ce qu’on fait ici en tout cas non parle pas aux autorités n’en parle pas

Trop dans les médias moi je veux continuer ce travail là mais comment ça bah tu vois l’immeuble à côté alors je l’ai pas mis sur cette photo mais il y a effectivement juste derrière elle un immeuble c’était là où je travaillais avant cet hôtel c’est un hôtel de passe

Un hôtel de passe où précisément les camionneurs passant entre aong le port et hanoil s’arrêtent au passage ce métier-là l’arrivée des plastiques dans ce village qui génère des problématiques environnementales graves vis-à-vis de de laquelle moi innocemment je pensais aider les gens en venant et en disant bah on va trouver des solutions pour

Faire autre chose si on leur enlève ça le risque en un sens c’est que quelque chose d’autre se remette en place et pour elle il était hors de question de quitter cette activité là alors voilà je me suis retrouvé un peu comme un imbécile de petit mec blanc avec plein

De bonnes intentions mais qui se retrouvait confronté à une réalité qui était autre alors au retour de ce voyage j’ai conservé ce ce petit objet vous l’avez eu entre les mains tout à l’heure alors j’aimerais peut-être savoir ce que ce que vous pensez que c’est ce petit objet

Là ce petit objet là c’est pas exactement le même mais je vous raconterai pourquoi un agrégat de plastique qui a été brûlé qui a été chauffé effectivement de façon volontaire ou non selon vous uncertain quel genre de plastique vous pensez qu’il s’agit de quel genre de plastique c’est un peu

Technique hein mais là encore les plastiques nous entourent ils sont omniprésents peut-être c’est difficile de distinguer un polyéthylène d’un polyéthylène terpalade d’un polypropylène d’un polyyrène ouais ça pourrait être un polycarbonate je vois très bien ce don vous parlez non mais vous avez raison c’est effectivement du plastique qui a été comme

Carbonisé cet objet là alors bon il se ressemble pas tout à fait mais c’est vraiment au même endroit que jeai je l’ai collecté en revenant en France je l’avais sur le coin de ma table et il y avait quelque chose qui je sais pas comme une espèce de vibration un truc

Que je m’explique pas encore tout à fait cette objet là je me suis dit il faut que je comprenne ce que c’est alors je travaillais à l’époque avec un centre de recherche qui s’appelle le C2 RMF qui est le centre de recherche et de restauration des musées de France et

Figurez-vous qu’ils ont des chimistes très très fins là-bas notamment qui s’intéresse à la nature des matériaux et notamment des matériaux contemporains hein on pense à l’archéologie du futur oui conserver les collections d’arts contemporains c’est aussi beaucoup conserver du plastique donc ils étaient en mesure de me dire quel genre de

Plastique c’était ils ont g ça avec un spectromètre ils m’ont dit c’est de la merde pardon c’est un mélange infamme de truc de Bidul de machin c’est des des polyéthylènes des polypropylènes il y a rien à faire avec ça on pourrait pas le recycler c’est ça sert à rien ces deux objets

Celui-ci et celui que vous avez eu entre les mains je les ai collectés dans cet atelier là précisément qui est pas exactement à minai mais qui est à torou tou qui est encore plus proche de la du centrreville de Hanoï on est dans un atelier recyclage informel dans des conditions de travail

Invraisemblables et cet oblè l’ai collecté au pied de cette machine là une extrudeuse à plastique qui fabriquait ses petites balles en fait une sorte de technoexcrément la machine qui fait tomber à intervalle régulier des morceaux de plastique j’ai demandé à l’ouvrier qui était là mais à quoi ça

Sert j’ai jamais vu ce machin là on dit bah nous c’est comme ça qu’on les transporte les plastiques on les transporte parce que quand c’est c’est en petit pet quand c’est en des toutes petites particules dans les sacs sur les routes vietnamiennes quand les sacs rebondissent bah ils se percent et puis

Ça sort alors que là c’est des gros bouts et c’est plus facile à transporter à transporter mais il y a absolument rien à faire cet objet là il faudra le rebroyer on pourra pas le recycler alors j’étais avec cette espèce d’objet au bord de ma table et puis comm

Dans une espèce de résonance je suis tombé sur un un bouquin de d’archéologie précisément et et je suis retombé sur cette Vénus de hfels la Vénus de hfels elle a été trouvée euh en Bavière dans un endroit où on sait que deux espèces de familles de l’humanité ont cohabité

Pendant un certain temps néanderta et sapiens hein vous vous rappelez le rustre et puis le le civilisé on sait pas qui de sapience ou Néandertal a façonné la Vénus deau de Fels on ne sait pas qui de l’humain ou de la machine a façonné la Vénus de

Turou ce qu’on peut imaginer c’est que cette Vénus de torou un peu à l’image de la Vénus de hfels elle caractérise cette époque cet événement cet anthropocène où peut-être on habitaé deux formes d’humain des sapiens peut-être des dritus certainement peut-être des habitants de l’anthropocène peut-être aussi des habitants de l’écoscène ceux

Qui pensent l’événement qui arrivera après le moment où précisément on aura arrêté d’en éparpiller partout alors pour la dernière petite histoire cette Vénus je l’ai pas avec moi aujourd’hui parce que cette histoire je la raconte régulièrement depuis quelques temps et elle a bien plu et l’année dernière elle

A été exposée dans un musée à Bruxelles le musée européen de l’histoire musée de l’histoire européenne pardon et désormais cette petite Vénus ce petit débris ce déchet plastique n’en est plus tout à fait un c’est devenu une pièce de musée il a été désormais rentré dans les collections du musée de l’histoire

Européenne et d’une façon assez amusante pour moi ce qui était là une espèce de d’objet bizarroïde devient aujourd’hui un objet du patrimoine qui s’agit de conserver pour les ité et là encore ça pose aant de questions je vous remercie beaucoup pour votre attention est-ce qu’il y a des

Questions de question écoutez je vous remercie merci beaucoup Baptiste merci à vous on peut on peut aussi discuter de façon plus informelle peut-être que la forme j’allais dire très magist comme ça elle est impressionnante je est-ce que je peux vous donner le micro simplement parce que ça permet d’avoir les questions pour

Avoir ensuite les réponses sur l’enregistrement si ça vous dérange pas alors finalement le recyclage des déchets c’est une industrie à part entière le stockage le l’incinération ou le ou le ou le recyclage donc ça c’est c’est industrie qui va ne faire que croître puisque on peut prévoir une

Abondance enfin un nombre croissant de déchet au f à mesure que que l’humanité évolue on peut pas imaginer qu’il y en ait moins peut-être voilà qu’est-ce que vous pensez de ça et ben c’est c’est un peu tout le paradoxe c’est que justement il y a avec l’idée du recyclage moderne

En tous les cas quelque chose d’un fantasme d’une promesse d’infini d’immortalité en un sens le déchet renvoie hein et ça c’est je vraiment pas le premier à raconter à cette idée de la fin de toute chose bon poussière tu r deveviend la poussière et cetera et que

La promesse du recyclage c’est de dire qu’avec la poussière on fait de la vie quoi de façon infinie or ce que on sait tous aussi c’est que le recyclage s’en fuite d’une part ça n’existe pas le recyclage ça génère en un sens tout un tas de pollution ça demande aussi

Beaucoup d’énergie et bien souvent dans la façon don c’est produit aujourd’hui ça se fait sur des distance telle hein le déchet la bouteille d’eau qui va être mise dans la poubelle ici à nî se retrouve dans un camion qui va partir au centre de surt à quelques kilomètres

D’ici va partir dans un centre probablement d’export du côté du Havre dans ce centre d’export on va parfois aller jusqu’à Rotterdam et puis de Rotterdam ça va partir très certainement en Asie du Sud-Est ou en Inde pour revenir par le truchement d’objets de consommation made in China ou parfois même sous la forme

De P en France alors il y a de fait quelque chose d’un peu absurde dans cette espèce de promesse que contient en tant que tel l’expression économie circulaire c’est que précisément c’est comme si on allait pouvoir maintenir pour l’éternité cette espèce de promesse d’infini or ça

Permet ça évite de poser la question qui fche c’est comment est-ce qu’on fait un peu moins comment est-ce que justement on parvient à maintenir quelque chose des acquis de la civilisation de la modernité qui s’agit pas de dénier à laquelle il s’agit pas de renoncer mais dans l’espace qui nous imposé parce

Qu’on nomme aujourd’hui les limites planétaires or on sait aujourd’hui que du point de vue des produits qu’on qu’on produit des biens qu’on met sur le marché on a très très très largement dépassé ces limites planétaires là encore pour pour gloser un tout petit peu il y a 3 4 ans il y a

Une équipe de de chercheurs suédois l’équipe de Johan rockstrum qui travaille sur cette notion de limite planétaire qui peut-être vous l’avez vu c’est un camambbert hein avec la question climatique la question de la biodiversité est-ce qu’on est dans la zone sauve j’allais dire de fonctionnement de l’humanité où est-ce

Qu’on a déjà débordé il a quelques années ils ont ils ont posé la question des entités nouvelles les entités nouvelles c’est toutes les productions de synthèse de l’homme qui rentent dans l’environnement au premier rang desquels rentrent très largement les produits chimiques et les plastiques la question

Pour qui se posait pour eux c’est est-ce que on sait la quantité de matière qu’on a fait rentrer dans l’environnement depuis qu’on produit ces entités nouvelles alors des gens très très sérieux beaucoup plus malins que moi ave des grosses calculatrices ils étaient une centaine quand même de chercheurs à

Travailler là-dessus pendant 5 ans ils ont travaillé à ça et puiss ont sorté un papier au bout de ces 5 ans de travail en disant B on arrête on a essayer de comptabiliser de regarder on sait qu’on a dépassé mais de très très loin ces limit planétair pour une raison très

Simple c’est que ça fait plus de 20 ans plus de 30 ans qu’on est absolument infoutu de mesurer les quantités de production tout simplement ce qu’on produit nous les humains on est absolument infoutu de même évaluer à la louche les quantités de matières qu’on produit on parle là du

Briss donc je veux dire même si on réussissait à tout recycler on est bien au-delà de ce dont on est en mesure ce ce dont on est en mesure de gérer B alors parfois euh dans dans les conférences que je peux faire ça plombe un peu l’ambiance alors on se dit

Celui-là nos futurs alors j’ai deux enfants par exemple pour vous en parler et et et j’ai des étudiants et je sais pas si vous voyez j’ai tendance à être très souriant parce que moi je suis convaincu d’une chose c’est que on va y arriver on va y arriver il y a pas d’aut

On a pas d’autre solution en un sens que de fondamentalement changer ces trajectoires qui sont en jeu et et une des raisons pour lesquelles passe beaucoup de temps à aller à la rencontre de tout un chacun soit dans les médias le monde politique le monde industriel c’est aussi pour poser cette espèce

D’évidence on n pas le choix et il me semble assez raisonnable d’y croire [Musique] ce serit ça voudrait dire renoncer aux emballages plastiques au plastique comme emballage ou trouver des alternatives qui se fait beaucoup plus recyclaable Sion peut dire que le plastique qui qui demeure don don il

Demeure toujours des agrégats alors je vais même aller plus loin d’une façon assez intéressante il faudrait une autre conférence pour vous en parler les emballages plastiques dont vous parlez très justement qui correspondent à en gros 40 % de la masse des déchets plastiques qu’on retrouve dans les environnements naturels et dans des

Déchets tout courts en plastique 40 % de nos déchets plastiques sont des emballages qui ont une durée d’usage de quelques secondes hein un emballage de Madeleine c’est quelques secondes un pot de yaourt c’est une minute 30 le temps de le manger et cetera ces emballages plus que le problème du matériau on

Pourrait dire on va tout substituer avec du papier des bioplastiques tiens des plastiques biosourcés qui seraient vraiment biodégradabl et cetera oui le problème il est pas tant sur la substitution qui va générer là encore des pollutions c’est sur le fait que le plastique a rendu possible nos modes de consommation d’aujourd’hui d’une façon

Assez décisive c’est grâce au plastique que nos chaînes de distribution de consommation de production sont rendus possibles donc renoncer au plastique ne suffirait pas à modifier les choses non ce qu’il faut changer c’est j’allais dire c’est cette culture c’est dou ma citationcience de Michel ser tout à l’heure l’enjeu il est moins technique

Il est moins lié à des processus de substitution en un sens un changement d’économie du désir d’économie de la projection vers d’autres choses changer le monde c’est pas tant changer la matière que changer la façon dont on le perçoit quoi et ça c’est l’uvre de plusieurs génération qui

S’engage mais je suis assez convaincu que les choses sont lancées que c’est irréversible aussi de ce point de vue décidément j’ très conclusif ce soir je vous remercie merci très bonne [Applaudissements] [Musique] soirée

Mercredi 27 mars – 18h30

Par Baptiste MONSAINGEON, sociologue et maître de conférences, laboratoire REGARDS, université de Reims Champagne-Ardennes

Partant du constat de l’omniprésence actuelle des déchets, notamment plastiques, dans les milieux naturels, il s’agira de réfléchir à la façon dont les sociétés contemporaines œuvrent malgré elles à la production d’un futur archéologique qui pourrait s’avérer inhabitable. Pour autant, est-il seulement souhaitable d’aspirer à un monde ‘sans déchets’.

Comments are closed.