#13 Comment rétablir la compétitivité de l’Europe ?

[Musique] bonjour à tous et je vous remercie d’être présent à cette session je salue aussi ceux qui sont en télétransmission à travers le monde mend dit et je leur souhaite bonne bonne séance alors euh la question de l’avenir de l’Europe et de la compétitivité de l’Europe est plus que jamais une question

Urgente sans vouloir noircir trop le tableau j’aimerais quand même vous citer deux ou trois choses d’abord on sait que l’Europe est une des régions du monde les plus développées les plus inclusive socialement même s’il y a beaucoup de tension c’est une des plus ouvertes international et les plus engagé dans la

Lutte contre le dérèglement climatique mais elle est en perte de vitesse je dirais au moins depuis 1995 et l’année 2023 qui vient de s’écouler nous montre que l’Europe fait difficilement 0,5 % de croissance alors que les États-Unis sont à 2, demi donc il y a et je parle pas de la Chine bon

Qui est à 5 % au moins donc on a ce décalage qui se produit ce déclin relatif de l’Europe je dirait que si on regarde dans le détail le le panorama est pas tellement plus rassurant hein elle semble de plus en plus dépassé dans le domaine des technologies nouvelles dont l’intelligence artificielle les

Ordinateurs quantiques il y a aussi le gros problème dont on va parler sans doute de la voiture électrique où les chinois sont en train de se payer la part du Lyon et je dirais que l’Europe continue d’être dépendante énergétiquement 50 % de ces importations de ces approvisionnements viennent de

L’étranger contre 20 % pour la Chine et 0 % pour les États-Unis pourtant l’Europe dispose du plus grand marché du monde des élites scientifiques de premier niveau des moyens financiers encore considérabl mais elle demeure de fait fragmenté quels sont aujourd’hui les réponses que l’Europe peut faire à des défis notamment le défi

Américain de l’inlammation reflection Act ou du M du mid in China quelles sont les réformes à réaliser en Europe pour parvenir à renverser la tendance de ce déclin relatif alors on va commencer d’abord par parler de l’inflamation reduction Act Sébastien Jean a accepté de nous en dire quelques mot il est conseiller

Spécial du commissariat et non il je me trompe il est professeur titulaire professeur titulaire de la chair économie industrielle au knnam Sébastien tu as 10 minutes pour exposer la position de l’Europe concernant la politique américaine merci beaucoup Michel et et bon bonjour à tous merci d’être là nombreux

Euh alors bon je vais peut-être commencer par la position européenne tu as adressé un tableau je sais pas si je serais aussi négatif que toi dans le tableau que tu as tu viens de faire de l’industrie et de l’économie européenne euh je partage les préoccupations mais

Je je veux juste revenir un instant sur la façon dont on peut caractériser la performance économique de l’Europe de depuis économique et commerciale d’ailleurs depuis depuis presque 30 ans maintenant euh on est quand même dans une situation où l’Europe effectivement doit s’interroger sur sa compétitivité mais il faut aussi

Euh disons poser clairement le constat le constat aujourd’hui par exemple c’est pas un un problème de déficit commercial de l’Europe hein ça on a l’habitude d’en parler en France et c’est une réalité c’est un problème de déséquilibre interne mais l’Union européenne dans son ensemble non seulement elle est excellentaire mais elle est

Structurellement excellentaire c’est-à-dire à part l’accident entre guillemets de 2022 lié au prix de l’énergie l’Europe a toujours été et surtout si on met c surtout l’Europe à 27 parce qu’en fait le Royaume-Uni lui-ême était très déficitaire a toujours été excédentaire commercialement depuis euh 10 ans et en

Fait même beaucoup plus que ça euh donc c’est pas un problème de euh déficit commercial par ailleurs si on regarde même les positions industrielles au niveau international au niveau mondial depuis euh une trentaine d’années par exemple parmi les économies avancées l’Union européenne est la grande économie avancée qui a le mieux défendu

Ses position industrielle et commerciale par rapport au Japon aux États-Unis si vous voulez le l’ordre de grandeur depuis 2000 c’est que là où le Japon et les États-Unis ont perdu 40 % de leur part de marché initial nous on a perdu peut-être 15 %. je dis nous on est tous

Conscient ici que quand on parle euh des performance commerciale européenne les bons élèves ils sont plutôt côté Allemagne euh Pays-Bas que France d’accord mais si on parle en terme de politique européenne il faut faut faut regarder l’ensemble et faire ce constat alors et par ailleurs c’est vrai qu’il y

A un ralentissement ces dernières années de la croissance européenne par rapport à celle des États-Unis euh je trouve que j’ai lu récemment beaucoup de constats excessivement alarmiste lié par exemple à des comparaisons en terme de PIB nominal ce qui à mon avis est quand même une erreur d’analyse assez basique

C’est-à-dire que les prix ça compte c’est vrai il faut pas l’oublier complètement mais si on veut regarder en terme de perform de de création de richesse il faut regarder la croissance en PIP constant ou en terme de parité de pouvoir d’achat si on veut quand on fait

Ça on voit que il y a effectivement un petit différentiel les États-Unis ont cru un peu plus vite que l’Europe mais c’est pas du tout l’abis qu’on nous décrit parfois ce qui m’inquiète plus au fond c’est de voir l’inflexion des 5 7 dernières années où l’Europe a l’air de

Ralentir structurellement et par rapport aux États-Unis donc on n’est pas sur le même la même tendance récente de gain de productivité et de gain de de revenus alors quels sont les les et donc ça évidemment c’est inquiétant on se demande s’il y a pas une une rupture s’il y a

Pas un défi devant nous ou des des une bifurcation qu’on a mal prise quels sont les grands défis au fond pour moi ils sont de quatre ordrees principalement le premier on l’a vu récemment c’est le prix de l’énergie le prix de l’énergie dans un contexte où évidemment l’une de

Nos priorités majeures et je dirais au fond principal de de politique économique c’est d’engager notre transition écologique et l’Europe a a à juste titre une grande ambition dans à ce niveau-là dans un contexte qui a été marqué pour notre région en particulier récemment par la guerre en Ukraine euh

Cette le marché de l’énergie qui de toute façon était un enjeu important de la transition écologique est devenu d’autant plus un défi d’autant plus aigu pour l’Europe parce que ça s’est traduit par des prix de l’énergie qui étaient extraordinairement élevés euh en particulier en 2022 en comparaison de principaux partenairire par exemple un

Prix de l’électricité ou du gaz qui était 6 à 7 fois plus élevé en Europe qu’aux États-Unis hein donc pour beaucoup de secteurs c’est absolument insoutenable mais plus structurellement avec une perspective qui est d’avoir euh des prix euh euh de du du gaz notamment ou de l’électricité qui vont être deux à

Trois fois plus élevés en Europe qu’aux États-Unis probablement de façon assez structurelle sur les années à venir donc ça c’est un défi très lourd euh soit dit en passant les États-Unis c’est un peu le le l’autre le côté inverse hein c’est-à-dire que eux pour le coup ont beaucoup de ressources énergétiques

C’est pas forcément le cas de la Chine hein en Chine le problème va se poser différemment mais enfin premier premier défi le prix d’énergie dans le contexte de la la la transition écologique le deuxième c’est évidemment la montée des tensions géopolitiques on a euh l’Europe elle a été est bâti c’est un projet

Institutionnel finalement qui essaie de discipliner les combats les luttes de puissance dans des règles euh et aujourd’hui on a un retour quand même de stratégie de rivalité de puissance qui fait qui déstabilise et qui fragilise ce cadre dans lequel l’Europe séit inscrite et qui convenait bien finalement à la

Nature interétatique de la construction européenne euh le troisième défi c’est le fait qu’on a des grands partenaires qui sont par certains côtés aussi des rivaux au moins sur le plan économique qui mènent des politiques de plus en plus interventionnistes de moins en moins cohérentes avec ce cadre fondé sur

Des règles et je pense évidemment à la Chine et à ces politiques industrielles d’une part et d’autre part aux États-Unis et et là on va y venir si j’avais mieux travaillé ma transition je vous l’aurais dit en dernier pour passer directement à l’IRA mais je vais y venir

Dans un instant dans un instant en disant qu’il y a quand même un dernier euh un dernier défi majeur c’est que on est dans une période de rupture technologique on le voit aussi bien du point de vue numérique que du point de vue de la transition écologique qui demande des ruptures technologiques et

L’Europe euh a tiré sa force depuis des décennies beaucoup plus de l’innovation incrémentale de l’amélioration de l’existant que de l’ de l’innovation de rupture l’invention de quelque chose de franchement nouveau d’accord donc évidemment c’est un un défi pour nous alors l’inflation reduction Act voté par euh les États-Unis en août 2022 en quoi

C’est un défi pour nous d’abord euh contrairement à ce qu’on a souvent commenté en Europe moi je veux souligner que c’est d’abord une bonne nouvelle l’infation reduction Act pourquoi parce que c’est la première fois que les États-Unis pr prennent une initiative politique ambitieuse pour engager leur transition écologique c’est triste à

Dire mais c’est la première dans dans ce sens donc je pense qu’il faut l’accueillir en tant que tel après ça la façon dont il s prenent nous dérange pourquoi est-ce qu’elle nous dérange parce que ils prennent des initiatives qui sont par certains côtés en rupture avec leurs engagements internationaux justement dans ce cadre

De règles ce cadre commercial multilatéral et donc de quel pourquoi est-ce que je dis ça alors par certains côtés parce que ce sont des subventions industrielles sectorielles et que il y a un cadre dans lequel normalement on doit disons limiter en tout cas éviter qu’elle puisse porter préjudice aux

Partenaire ça la limite c’est peut-être le moins grave mais aussi parce qu’il y a des dispositions dans cette loi qui sont ouvertement en rupture avec leurs engagements notamment quand ils mettent des crédits par exemple sur les véhicules électriques des crédits d’impôt qui sont ouvertement conditionnés à des clauses de contenu

Local c’est-à-dire qui ne vont bénéficier que aux produits qui seront fabriqués localement l’un des piliers du système commercial multilatéral c’est ce qu’on appelle le principe de non discrimination je traite pareil une fois qu’elles ont passé la frontière qu’elles ont passé qu’elles ont payé leurs taxes éventuellement dues à la frontière les

Taxes douignères je traite pareil les importations que les produits euh euh que fabriquer localement et là c’est une rupture avec ce ce principe de fond donc ça c’est un problème deuxième aspect après pour nous Européens est-ce que c’est déstabilisant en terme de concurrence potentiellement euh je dis potentiellement parce

Que pour l’instant en tout cas la preuve n’est pas faite qu’est-ce qu’on voit dans ce dans cette loi on voit que c’est une loi qui est fondée sur des crédits d’impôts essentiellement hein euh ça a une grande simplicité des crédits d’impôts donc c’est relatif efficace

Dans la mise en œuvre par rapport au au au projet assez lourds qu’on a l’habitude de déployer en Europe avec des appels d’offres avec beaucoup de choses comme ça eu c’est fondé sur donc des des crédit Napo qui sont à la fois la production à l’investissement à la consommation et puis sur

Essentiellement le subventionnement par ce biais là principalement à la fois des énergies renouvelables et d’un certain nombre de technologies de la verte en fait hein le le problème pour l’Europe c’est que ce que déploient les Américains c’est d’une échelle assez vaste on a beaucoup parlé au moment du

Vote de la loi du montant évalué par les services du Congrès qui était 360 369 milliards d’euros milliards de dollars pardon euh dont il faut bien comprendre que c’était une évaluation euh qui est vraiment une hypothèse de travail parce que c’est un dichet ouvert en fait cette

Loi l’IRA l’in reduction Act et donc le montant qui va véritablement être mis sur la table par les Américains au travers de cette loi va dépendre du succès de ces guichets et selon certaines estimations il pourrait aller jusqu’à 1000 ou 2000 milliards de dollars donc là on se dit effectivement

C’est énorme c’est énorme mais il y a un peu un effet d’optique parce que c’est sur 10 ans voire plus sur certaines dispositions euh et puis s y a l’échelle de l’économie américaine qui est énorme hein et donc quand on quand on regarde les choses un peu plus précisément quand

On les ramène au revenus annuel des États-Unis le PIB ce qui est quand même préférable pour essayer de voir les choses clairement on voit que l’ordre de grandeur c’est 02 03 % du PIB par an de cette aide donc c’est quelque chose qui est euh qui peut être potentiellement très important mais

C’est pas non plus au niveau macro-économique hors de proportion avec ce qu’on peut connaître en France par exemple avec enfin en Europe je veux dire ou par exemple en France avec le plan France 2030 qui déploie 54 milliards d’euros sur 5 ans pour la seule économie française qui est plus

D’un demi- pointo de PIB par an d’accord donc voilà il y a il y a eu enfin je pense qu’il faut quand même remettre les chiffres en en perspective mais dans le même temps reconnaître que potentiellement ce qui est sur la table côté américain ce sont des subventions

Qui seront très importantes qui peuvent changer la donne qui peuvent par exemple faire en sorte que la production de panneaux solaires ou d’éolienne aux États-Unis soit la moins chère au monde une fois considérer ces crédits d’impôt donc ce que je vous dis là vous paraît peut-être un peu paradoxal mais c’est

Lié au fait aussi que les secteurs d’appui au niveau macroéconomique sont relativement ciblé et donc la question évidemment pour l’Europe est de savoir si ça n’est pas euh quelque chose qui va être à l’origine de perturbation de concurrence et si on va pas subir une concurrence un peu finalement déloyale

Parce que lourdement subventionné des États-Unis sur les secteurs les plus étroitement concernés je veux pas être plus long que ça pour obéir au chef du temps merci Sébastien bon tu as bien fait de rétablir un peu de mettre un peu de rose dans le une présentation que

J’avais faite ça fait du bien bon cela dit les problèm il sont pas toujours résolus et et le problèm de la panne de productivité en Europe c’est quand même quelque chose qui qui peut poser euh problème à l’avenir je voudrais aussi dire à ceux qui ont envie qui souhaitent

Poser des questions qui peuvent le faire en utilisant le site hashtag printemps de l’économie ou printemps de l’écho c’est printemps de l’écho je crois voilà merci d’avance pour vos questions bon maintenant on va aborder euh le deuxème euh aspect de cette session c’est le défi chinois en

Quelque sortein on a vu que la Chine dans un certain nombre de secteurs ne se contente pas comme Sébastien l’a dit d’être d’améliorer les technologies occidentales comme un peu comme le faisait un peu le Japon ou l’Allemagne sur le plan industriel c’était pas des innovations de rupture avec la Chine on

A un gouvernement un qui a choisi délibérément de chois de de de de privilégier des technologies de rupture de façon àer break into the market et on voit déjà dans les automobiles électriques que le premier producteur mondial de voiture électrique c’est une entreprise chinoise qui s’apprête et qui est en

Train de pénétrer le marché français BYD je crois donc Sarah Guillou qui est responsable euh alors voilà directrice du département de recherche innovation et concurrence à l’OFCE Sarah c’est à toi merci Michel merci à tous d’êre là oui le défi chinois il existe vraiment pour l’Union européenne si on replace

Historiquement au 21e siècle la première décennie a vu la Chine devenir l’usine du monde elle est passée de 3 % de la production de manufacturière mondiale à 33 % et aujourd’hui donc on a le tiers de la production manufacturière mondiale c’est la Chine les États-Unis et l’Europe c’est 15 % chacun voilà comment

Se répartit la production manufacturière et au cours de la deuxème alors ça elle peut-être je peux je peux quand même préciser que la Chine a réussi à devenir l’usine du monde avec l’aide des Occidentaux et des pays riches qui sont qui qui ont voulu profiter du marché

Chinois à la fois de du potentiel de main d’œuvre et aussi de ce marché considérable que représente la Chine et bah les gouvernement chinois a aussi fait tout son possible pour attirer les investissements étrangers pour venir produire en Chine donc on a beaucoup de producteurs étrangers qui produisent en

Chine c’est important pour la suite pour la question du du marché des des véhicules électriques donc ça c’est la première décennie cours de la deuxème décennie du 21e siècle la Chine non contente d’être l’usine du monde a décidé de aussi de de de de les pays riches sur le plan

Technologique et d’ effectivement de pénétrer des marchés sur lesquels on l’attendait pas à coût d’investissement dans la recherche et développement mais aussi avec des des des contraintes de transfert de technologie vis-à-vis de ceux qui investissaient en Chine qui lu ont permis de rattraper mais aussi de dépasser dans un certain nombre de

Technologie bah les les les concurrents qu’elle pouvait avoir en Europe et et aux États-Unis donc ça ça s’est fait dans un aussi avec un volonté très forte du gouvernement chinois de devenir avec le plan qui a été lancé en 2015 pour 2025 donc on y cet horizon 2025 qui

Était made in China en désignant 10 secteurs clés dont les semiconducteurs mais aussi les batteries les véhicules électriques comme étant des secteurs dans la dans lesquels la Chine voulait devenir une une puissance économique dominante et elle a réussi dans les batteries et les véhicules électriques pas partout

Mais donc au cours de cette décennie là on voit que la Chine concurrence très fortement non seulement les États-Unis mais aussi l’Union européenne et ça s’est fait avec une volonté forte du gouvernement chinois et qui a subventionné ces entreprises aider via des prêts participatifs et donc toutes les modalité d’intervention du gouvernement

Des gouvernements général la Chine les a adopté pour soutenir et se propulser dans une économie du 21e siècle avec des positions technologiques extrêmement concurrent de des États-Unis et et de l’Union européenne donc voilà où où on en est en fait et et fortement ça a fortement affecté la la position concurrentielle

La position compétitive de l’Union européenne dans les marchés mondiaux bon il n reste pas moins comm me l’a rappelé Sébastien que l’Union européenne reste une puissance commerciale qui qui est la deuxème au monde après la Chine donc c’est deuxème plus grand pôle exportateur ça reste l’Union européenne et puis parmi les puissances

Exportatrices on compte parmi les 10 premières on compte 5 États membres de l’Union européenne donc l’Union européenne reste une puissance exportatrice de premier plan dans plein de domaines qui qui sont les domaines du commerce international de marchandis et est au premier plan et au premier rang pour ce qui concerne les les

Exportations de services commerciaux cependant elle est quand même défiée si je veux pas dire challengé sur un certain nombre de marchés par la Chine eu sur lequel elle avait des positions euh extrêmement confortable et un vrai avantage comparatif et notamment dans l’industrie automobile qui reste quand même le cœur

De la spécialisation industrielle de de de l’Union européenne et comme l’Union européenne a décidé euh vous le savez cet objectif 2035 de faire en sorte qu’on ait plus de production et de vente de véhicules à dont les moteurs sont combustion on va passer à l’électrique

En tout cas dans la production et là on a un nouveau concurrent qui est effectivement la Chine la Chine elle produit 75 % des batteries y on lithium alors c’est un certain type de batterie mais c’est les batteries qui sont dominantes sur le marché des batteries et elle est extrêmement positionné avec

D’autres partenaires chinois comme le Japon et la Corée sur tout ce qui sont les les premiers composants de de de de batterie que qu’on nomme la cathode et l’anode et là la Chine elle en produit plus enfin avec le Japon et la Corée ils sont détenteurs de 80 plus de 90 % du

Marché donc euh bah oui les batteries se produisent en Asie et les batteries on en a besoin pour les véhicules électriques alors en en Europe on a des constructeurs automobiles qui savent produire des des véhicules électriques mais on importe euh à peu près 20 % euh des véhicules

Électriques viennent de Chine et il est prévu que l’année prochaine ce sera 25 % euh alors l’Union européenne répond elle a lancé une enquête pour savoir si euh les subventions qui étaient versées par le gouvernement chinois étaient de et pouvait être qualifié de telle manière est- ce que ce serait jugé comme

Euh un défaut de concurrence loyale et très probablement que l’issue de cette enquête ce sera de poser un un tarif douanier sur les véhicules chinois mais nombreux sont sont sont experts nous disent bah ça suffira pas ça suffira pas pour la bonne et simple raison que bah ces importations qui viennent de Chine

Bah en partie elles sont produites par des constructeurs européens qui dans une certaine mesure aussi financent leur développement européen par leur revenus du marché chinois donc cela il pourrait être également frappé par les tarifs et puis aussi parce que les constructeurs chinois ont acquis des positions dominantes juste c’est symbolique mais

Jusqu’à présent le sponsor de de l’UEFA la Champions League c’était Volkswagen et puis depuis je crois l’année dernière c’est devenu BYD le le producteur chinois qui a remporté le marché qui c’est un symbole mais ça en dit long sur la pénétration effectivement des constructeurs chinois alors c’est pas le seul domaine où les

Chinois son sont sont menacent la compétitivité européenne menace les positions concurrentielles c’est un nouvel acteur dans la concurrence mondiale alors il y a des limites je sais pas si je comp continue on en reparle après je sais pas si tu veux refer un tour euh il faut effectivement la Chine

Est-ce qu’elle a tous les atouts bah pas forcément non plus parce qu’elle elle fait face comme ailleurs à un déclin de sa productivité un fort ralentissement de sa productivité et donc elle risque d’être moins compétitive qu’elle ne l’a été ou en tout cas croître moins vite elle a un vrai problème aussi

Démographique sa population est vieillit beaucoup plus qu’ailleurs elle risque d’avoir la plus grande part de de personnes âgées dans les années à venir et donc ça elle va devoir le gérer et elle le gère pas si bien avec son conflit entre les villes et les campagnes sachant qu’il y

A il y a l’emploi les services de santé l’éducation sont de préférence bien bien mieux doté dans les villes et qu’ y a une régulation des flux villes campagne qui est extrêmement contrainte en Chine et par ailleurs elle a aussi un système financier qui laisse à désirer alors juste pour conclure dans

Les années 80 la menace cétait le Japon et à l’époque il y avait un un un auteur Ezra vogen qui avait écrit un livre sur dis Japan number one et qui qui qui cristallisait en tout cas qui décrivait toutes les inquiétudes des Européens et des des Américains à l’égard du Japon et

De la capacité du Japon à venir justement concurrencer les entreprises européennes et américaines 10 ans plus tard le Japon rentrait dans cette période de crise immobilière qui allait euh conclure qu’ qui c’était la décennie perdue pour le Japon et c’était lié à son système immobilier avec cette forte crise

Immobilière et son système financier alors la Chine elle est pas à l’abri non plus parce qu’elle est extrêmement endettée elle est pas à l’abri aussi d’avoir un ralentissement qui sera un ralentissement d’ordre macro-économique qui euh altérerait ses positions euh concurrentielles euh dans les dans de des marchés technologiques aujourd’hui euh

Important merci beaucoup Sarah j’ajouterai à ce que tu as dit euh l’idée que au fond le l’avenir l’industrie automobile a été le cœur du développement économique de l’Allemagne et du Japon hein et donc le fait que ces deux pays soi euh face à la concurrence chinoise sur le leur pôle de

Compétitivité principale c’est tout de même un bouleversement qu’il va falloir gérer dans les années à venir mais l’avantage avec les années 80 c’est qu’il y a un entreemêlement une intégration de la Chine dans l’économie mondiale qui était et qui est dans les deux sens c’està-dire que beaucoup d’investisseurs

Américains et européens sont présents en Chine donc on a des on a un schéma qui est beaucoup plus compliqué que ce qu’il était dans les années 80 merci voilà voilà alors l’intervention suivante est celle de Vincent ou qui est conseiller spécial du Commissariat général à France stratégie alors il

A écrit un article dans Le Monde d’ d’avantiè je crois qui est tout à fait remarquable je vous conseille de le lire économie française comment atteindre l’objectif européen de décarbonation sans perte de compétitivité c’est un sacret défi mais je crois que Vincent a une solution à nous proposer Vincent

Oui parce que c’est le défi majeur absolument en ce moment bien évidemment de l’Union européenne puisque nous sommes à juste titre la région du monde qui a le plus de mesures proactives notamment pour la décarbonation mais malheureusement ces mesures se concentrent essentiellement sur les producteurs locaux et du coup

Nous avons un gros risque d’une de d’avoir un scénario comme la France l’a connu au début des années 2000 lorsque ces coûts de production ont augmenté bien plus que pour les les autres pays voisins l’écart de fiscalité également et du coup la France a été un des pays qui s’est le plus

Désindustrialisé et bien évidemment perdre la la la base industrielle c’est un gros enjeu parce que on sait bien que c’est le le vecteur majeur de la productivité de l’innovation des capacités de réponse aux enjeux technologiques et que bien évidemment ça a des conséquences sur les secteurs les autres secteur sur l’emploi

D’ailleurs il y a une publication de de France stratégie qui montre que quand les sites de production se ferme euh les conséquences sur l’emploi dans les secteurs des services restent pendant longtemps très déterminant sur le territoire en question et clairement l’Union européenne là avec les mesures de décarbonation qui se concentre

Essentiellement sur les producteurs locaux euh a un gros risque de plomber sa compétitivité encore plus et donc de perdre sa base industrielle on voit bien aujourd’hui euh la euh la dynamique que connaît l’Allemagne par exemple qui est très inquiétante et on sait bien que la perte de performance

De la base industrielle allemande a des conséquences négatives aussi pour la base industrielle française puisque beaucoup d’entreprises industrielles françaises exportent vers l’Allemagne qui elle fait les produits finis qui ensuite sont exportés dans le reste du monde et clairement c’est un c’est un enjeu fondamental si euh la base industriel au niveau de l’Union

Européenne se dégrade on perdra en capacité d’innovation bien évidemment en en en taux de croissance en perte de productivité et et donc on sera de plus en plus dépendant et en perte donc de souveraineté et bien évidemment de moins en moins à la frontière technologique et

Donc à la avoir de moins en moins de capacité de réponse aux enjeux sociétaux ça serait une un un scénario totalement catastrophique euh qui marginaliserait l’Union européenne bien évidemment par rapport aux autres région du monde et c’est un c’est un enjeu absolument fondamental et là-dessus un des points fondamentaux euh parce que clairement

Euh j’imagine que vous avez en tête que les études récentes du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières donc qui la mesure qui essaie de préserver la compétitivité euh ne corrige pas l’ensemble de la perte de compétitivité comme c’est indiqué dans le rapport de jean-pisaniféri et Selma mafous ça ne les le le mécanisme

D’ajustement carbone aux frontières ne pourra corriger que 40 % des fuites carbon puisqu’il faut avoir en tête qu’en ce moment euh il y a bien une baisse des émissions carbone en Europe mais pas une baisse vraiment fondamentale de l’empreinte carbone parce qu’en fait on consomme de plus en plus de produits importés fortement

Carbonés comme les voitures électriques chinoises par exemple et que clairement euh donc la ça n’est on est on n’est pas sur un scénario de ralentissement du changement climatique même si l’Union européenne arrive à arriver à sa neutralité carbone euh si euh clairement c’est en fait ça se traduit

Par comme c’est c’est le cas là par plus de fuite carbone et donc plus de production dans des pays carbonés et donc une empreinte carbone donc notre consommation de plus en plus carboné ça c’est vraiment problématique et euh le le mécanisme d’ajustement carbone alors enfin le la Commission européenne évalue

Que c’est de 20 à 30 % de la baisse des émissions carbone en Europe qui sont des fuites carbone mais clairement quand on devra faire augmenter le prix du du du des des quotas de carbone pour être sur le scénario de neutralité carbone on aura un taux de fuite carbone encore

Plus important parce que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières ne ne pourra corriger que de l’ordre de 40 % des fuites carbone et donc 60 % des fuites carbone continuent à a existé et clairement il faudrait des mesures complémentaires et la mesure de ce point

De vue euh comme la on l’a on l’a vu notamment sur les les batteries les voitures électriques euh outre des des une politique de subvention et cetera un enjeu fondamental du développement de la de la production des batteries et des voitures électriques en Chine ça a été

Que la Chine a fait le une capacité de bien orienter sa demande locale vers les les les véhicules électrique avant même qu’il y ait une vraie demande mondiale là-dessus clairement alors que en Europe nous étions leader il y a a plusieurs décennies sur les voitures électriques là où la Chine a pu

Vraiment devenir le leader mondial ça a été notamment en s’appuyant d’abord euh sur euh une demande locale qui a été très dynamique comme vous avez probablement en tête euh les euh euh les deux roues euh à Pékin euh à moteur thermique ont été interdit et euh ça a

Été euh donc au développement euh des euh de roues d’abord électrique qui se sont beaucoup euh développé euh et ça a bien entendu euh fortement développé euh l’industrie locale et qui s’est étendu aux voitures et et aussi donc à l’ensemble des domaines donc notamment de batterie et cetera et clairement nous

Avons un enjeu fondamental en Europe de mieux orienter la demande vers les produits moins carbonés serait très positif à la fois parce que clairement nous avons quand même un mix énergétique moins carboné donc ça sera plus incitatif pour les entreprises de produire en EUR Europe de manière moins

Carbonée et donc ça sera un facteur à la fois plus positif de compétitivité d’attractivité notamment du sites industriel et clair et des autres domaines clairement ça sera un enjeu à condition de traiter bien évidemment le contenu carbone des produits pour les produits locaux et les produits importés de la même façon euh

Et donc là de ce point de vue-là euh de mettre un système de taxe carbone sur les produits finis euh comme une TVA verte en quelque sorte euh qui sera du coup plus plus avantageux pour les produits locaux donc qui avantagera la base productive du coup ça c’est

Beaucoup plus euh positif pour les finances publiques également puisque bien évidemment plus d’emplois euh plus de croissance en lien avec les gains de productivité la base productive et plus de euh donc moins besoin aussi de de subvention aux entreprise pour les inciter à décarboner puisque ça c’est un

Vecteur majeur quand on quand la demande finale s’oriente vers des produits qui ont la caractéristique d’être moins carbonés clairement il euh on a le les les investissements dans la décarbonation par les entreprises deviendront beaucoup plus euh rentables alors qu’aujourd’hui c’est un gros enjeu ils sont ils ne sont pas suffisamment

Rentables du coup euh beaucoup d’entreprises qui pourrai se décarboner ne le font pas parce qu’ell ell n’y on pas d’intérêt et par ailleurs euh des euh euh on est obligé de mobiliser pour les inciter énormément de subventions et là-dessus il faut avoir en tête que le sujet euh subvention euh bien évidemment

Nous mobilisons déjà beaucoup de subventions euh comme les États-Unis alors clairement on aurait un enjeu de les rendre de manière plus efficace mais en même temps il faut bien avoir en tête que augmenter encore beaucoup les subventions comme étant la mesure de d’incitation à la décarbonation ça serait également négatif pour la

Compétitivité puisque il faut bien avoir en tête que les subventions il faut les financer par des prélèvements obligatoires et que si on les finance par juste par de la dette il faut avoir en tête que par exemple euh aujourd’hui la gestion de notre dette en France 50 milliards d’euros c’est le

Premier dépenses publi et clairement c’est c’est un gros enjeu donc ça ne peut pas être la la stratégie bien évidemment pour accélérer la décarbonation et clairement les le système de cota carbone même avec le système de mécanisme d’ajustement carbone aux frontières n’est pas suffisamment euh

Euh ne traite pas de la même manière les produits importés euh clairement euh ça a un impact sur les quand la hausse des prix de l’acier de l’aluminium du verre des engrais de l’électricité et cetera bien évidemment ça a des impacts sur les produits finis qui ne seront pas traités par le MCF

Avant bien longtemps et et même d’ailleurs de traiter l’ensemble des produits importés par le mécanisme carbone au frontières serait quelque chose de très compliqué puisque euh ça ser c’est une mesure aux frontières euh et donc ça sera perçu comme une mesure protectionniste alors qu’une taxe intérieure euh sur la consommation est

Beaucoup plus euh beaucoup mieux disons moins perçu comme protectionniste parce qu’elle traite de la même manière les produits locaux et importés alors que et par ailleurs euh bien évidemment en faisant d’abord monter euh les les revenus des ménages pour pas perdre de pouvoir d’achat et même ça peut leur

Faire gagner du pouvoir d’achat puisque la compensation c’est comme lorsque il continueent à acheter des produits carbonés mais les produits moins carbonés étant moins cher ils pourront facilement aller acheter des produits moins carbonés et du coup leur compensation sera supplémentaire au surcût des produits carbonés clairement

Euh je sais pas si vous avez en tête que les produits euh chacun des produits ont des écarts de contenu carbone très importants par exemple quand vous achetez des pommes suivant comment elles sont produites euh voilà bon ben je vais je vais m’arrêter là mais et clairement

C’est c’est un enjeu qui qui qui permettra de d’avoir des bonnes des bonnes solutions euh et de répondre à à ces enjeux justement merci Vincent alors je crois qu’à la fois tu nous as fait un exposé inquiétant sur le fait que la façon dont aujourd’hui on mène des politiques en faveur de la

Décarbonation et que ça serait c’est très P comment dirais-je c’est très négatif pour les production nationale alors l’idée d’un étiquetage carbone excusez-moi étiquetage carbone qui aille jusque aux composants les plus les plus fins le problème est de savoir qui va être capable hein problème de faisabilité est-ce que c’est très

Compliqué de savoir de mesurer les fuites carbone comme tu as comme tu les a appelé et ensuite de les faire payer de faire payer celles qui sont intenses en carbone plus que celles qui sont sobres voilà on on en reparlera tout à l’heure bien merci donc je voudrais

Maintenant passer la parole à Jacques CR président de la commission économie et finances du conseil qui nous accueille aujourd’hui et je vousavais posé la question de savoir est-ce que mais est-ce que vous allez répondre à cela est-ce que le modèle social européen s’il y a un modèle social européen n’est

Pas une partie de l’explication de la perte de compétitivité par rapport à des pays qui sont moins généreux en matière sociale merci beaucoup bonjour à tous d’habitude le dernier intervenant a l’avantage d’être dans une situation dans laquelle tout a été dit avant là vous remarquerez que le mot social n’a

Jamais été prononcé quand on parle de compétitivité depuis le début de cette heure euh c’est peut-être pas un hasard effectivement c’est une question importante de savoir si notre modèle social aujourd’hui est encore possible dans un une Europe qui régresse en tout cas par rapport aux autres alors d’abord

Qu’est-ce quand on parle de modèle social européen de quoi on parle on parle d’une chose qui est au cœur de l’Europe au départ il faut bien voir que dans le modèle issu du chancelier rart en Allemagne et autres le social était déjà marqué notamment dès le traité de Rome comme un élément totalement

Essentiel hein quand vous prenez les textes on voit bien qu’il y avait un équilibre entre l’économique et le social ceci a été un peu abandonné par la suite puis ensuite revisité par Jacques delur à partir des années 85 avec quelque chose d’extrêmement important dans lequel on a essayé de

Faire une politique sociale européenne je rappelle que nous avons au niveau européen depuis notamment le traité de mastrich quelque chose d’assez essentiel dans lequel quand les partenaires sociaux veulent faire quelque chose en matière sociale et bien automatiquement tous les autres pouvoirs s’arrêtent puisque le Parlement n’a pas le droit de

Légiférer sur le sujet le Conseil européen pendant 9 mois ne peut plus rien faire et si jamais un accord est passé entre les partenaires sociaux automatiquement celui-ci est soit intégralement transposé soit au contraire complètement annulé purement et simplement donc on est dans un système dans lequel la démocratie

Sociale au niveau européen est un élément très important il y a eu plein de d’histoires on n pas le temps de de raconter tout ça mais on voit bien que le sommet de Lisbonne en 2000 a posé toute une série de règles et d’objectifs globaux un objectif d’ailleurs de

Croissance de 3 % faut s’en souvenir en 2000 mais aussi des objectifs en matière de taux d’emploi en matière de taux de peté en matière de taux de formation qui étaient les trois éléments essentiels puis il y a eu toute une série d’éléments sur le nombre d’heures maximum qui pouvait être travaillé dans

Une semaine l’âge à partir duquel on pouvait travailler donc il y a une construction sociale qui s’est mise en place progressivement depuis l’origine de de l’Europe qui aboutit à ce qu’il y a une forme de modèle social qui est autour de ces ces éléments minima puis ensuite en matière de protection sociale

En matière d’assurance chômage qui est quand même un élément assez fondamental de l’identité sociale européenne et puis en matière d’emploi et de formation voilà tout ceci progressivement est en fait en train de se détricoter un peu quand on regarde d’abord parce que la politique sociale européenne cher de

L’ORS elle s’est arrêté il y a plus aucun accord il y a plus rien c’est un de temps en temps il y a quelques initiatives qui peuvent exister mais on voit bien qu’aujourd’hui quelques soclcles quelques chartes qui peuvent être signées mais en réalité ce dialogue social européen s’est arrêté

Deuxièmement les écarts et je vais y revenir pour les conséquences que ça sur la compétitivité ce sont des écarts sociaux qui restent extrêmement importants en Europe quand vous prenez les écarts en matière de Smic de salaire minimum ils vont de 1 à 6 à 1 à 7 en

Europe quand vous prenez preneait les écarts de taux de chômage une autre illustration par rapport aux objectifs de Lisbonne on est là aussi dans des écarts de 1 à 6 et donc naturellement on a du coup une situation interne à l’Europe qui devient de plus en plus fragmentée globalement et ceci complique

Les choses on a par ailleurs une situation dans laquelle l’Europe elle-même dans son dernier rapport sur la compétitivité elle liste toute une série de critères elle ne parle même plus de social c’est assez frappant al rapport de février qui est sorti donc il y a 2 mois on est regarde

Tous les sujets comment l’Europe se classe par rapport aux autres on parle plus du tout de ce sujet alors est-ce que c’est un boulet est-ce que c’est un atout au départ c’était considéré comme un atout et très franchement pendant très longtemps l’exemple de l’Allemagne on estillustration on pouvait à la fois

Avoir un pays très compétitif avec un niveau de protection sociale très élevé aujourd’hui on voit bien que c’est très compliqué et c’est compliqué pas seulement à des problèmes de compétitivité relatif mais d’abord et avant tout parce que nous n’avons plus la croissance c’est ce qui était dit

Tout à l’heure et cette croissance elle se traduit non seulement par une faible compétitivité mais elle se traduit aussi par un marché intérieur qui lui-même est en régression forte si on prend simplement la démographie la démographie le solde naturel de l’Europe est négatif depuis 2012 ça fait 12 ans donc nous

Sommes et même le solde total immigration comprise est un solde négatif on est donc dans un marché qui devient un marché de plus en plus faible mon métier principal qui est d’être patron de la fédération du commerce je suis en même temps président de la Fédération Mondiale du Commerce et donc

Je vois un peu ce qui se passe dans dans le monde sur tout ça B c’est pas compliqué ça veut dire que quand la démographie diminue vous avees moins en moins de clients mois en moins de consommateurs et quand vous rajoutez à ça ce qui était dit sur l’évolution du

PIB par habitant c’est quand même très frappant de voir que le revenu par habitant aujourd’hui est quasiment double aux États-Unis de l’Europe euh et si on enlève tout les naturellement les taux de change et autres on a quand même eu depuis 2008 une progression deux fois plus élevé aux États-Unis qu’ qu’en

Europe globalement même chose quand on regarde la productivité qui était évoquée tout à l’heure on est dans des évolutions qui vont vraiment quasiment de 1 à 2 entre l’Europe et et les États-Unis donc on est dans un système dans lequel progressivement nous n’avons plus les moyens de nous payer finalement

Cette politique sociale extrêmement développée et en même temps on n’ pas tellement les moyens non plus de la remettre totalement en cause qu’est-ce qui va qu’est-ce qui se en quoi est ceci est naturellement fondamental d’abord parce que ça n donne plus les moyens effectivement de de poursuivre mais

Aussi parce que ça détruit un peu l’Europe de l’Intérieur jeis juste terminer par ça ce qui est très frappant c’est de voir qu’aujourd’hui Enrico la est en train de travailler sur ce sujet euh euh de manière forte ça conduit à démemrer progressivement un peu l’idée de marché unique quand on regarde la

Crise agricole récente quand on regarde toute une série d’éléments qu’on peut avoir de de crise de ce type là en réalité un des gros problèmes c’est que la compétitivité d’un pays par rapport à l’autre n’est plus assurée et donc on cherche à mettre en place des systèmes protectionnistes à l’intérieur de

L’Europe qui sont des systèmes qui aboutissent progressivement à remettre en cause le principe même qui fait la supériorité de l’Europe du point de vue économique qui est l’existence de ce marché unique c’est ça pour moi qui est extrêmement inquiétant c’est que ce problème finalement de remise en cause

De notre modèle social ce problème de compétitivité extrêmement différente à l’intérieur de l’Europe conduit progressivement à remettre en cause le mécanisme même qui a été fondé il y a bien longtemps aujourd’hui et qui est quand même a eu des résultats et continue à avoir des résultats tout à fait remarquables merci beaucoup voilà

Donc on a fait un tour rapide de la question enfin et très partiel de la question de la compétitivité de l’Europe et j’aurais quelques questions à poser à nos intervenants à Sébastien en fait quand on regarde le problème de la révolution numérique on s’aperçoit que les géants du numérique

Sont tous américains ou ou chinois éventuellement et on se demande un peu pour quelle raison euh l’Europe a manqué cette cette révolution cette évolution voilà bien sûr c’est effectivement un des facteur de d’inquiétude qu’on a aujourd’hui en Europe de constater qu’on a pas de géants mondiaux de la tech on a

Pas de Gafa européen et que en plus ça risque de de jouer encore plus sur l’intelligence artificielle euh les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle même si on a des entreprises teus en France et en Europe effectivement ils sont principalement aujourd’hui aux États-Unis dans une moindre mesure en Chine effectivement ça pose ça fait

Partie des des des préoccupations majeures aujourd’hui en Europe j’y vois au moins deux éléments de d’explication importants le premier parce que c’est que il y a pas de marché unique des services en Europe les services sont le domaine dans lequel le marché unique est le moins avancé si vous voulez faire

Aujourd’hui si Amazon avait voulu se développer en Europe il aurait dû se développer dans 27 ou 28 avant paysages réglementaires différents ça aurait été un cauchemar administratif pour eux en tout cas au moins au début dire maintenant ils ont largement la la la les ressources pour traiter ça et

Mais je veux dire par là que la fragmentation de l’espace des services en Europe a été un vrai handicap dans ces domaines qui sont quand même avant tout des domaines de service hein et ça fait des années qu’on parle de défragmenter enfin de de oui de défragmenter de de casser un peu les

Barrières sur les les marchés même du numérique en Europe des services et du numérique donc ça c’est je pense un premier aspect le deuxième et je l’ai mentionné tout à l’heure c’est le fait que en Europe on l’innovation de rupture c’est pas ce qu’on fait le mieux et

L’une des explications de ça c’est que on a enfin il y en a beaucoup c’est un problème profond mais notamment on na pas un bon modèle de financement du risque et le développement de ces technologies de rupture c’est des des développements qui sont extrêmement risqués qu’on peut

Pas développé sur la base de financement bancaire par exemple ça peut être que des financements en fond propre ça demande un un système un peu différent après on peut invoquer les différences culturelles et cetera mais j’essaie de me focaliser sur ce qui est plus du ressort de la politique économique et du

Ressort disons des choses qu’on peut espérer faire évoluer par des décisions de politique publiquaccord dans terme merci pour pour Sarah je dirais on a beaucoup parlé de l’Airbus des batteries donc l’une des réponses européennes c’est souvent dire on va faire un Airbus de ceci un Airbus de cela et puis là il

Y avait l’Airbus des batteries est-ce qu’il y a aussi d’autres Airbus dans l’industrie automobile possible euh oui c’est un projet alors c’est vrai que souvent on essaie de répliquer ce qui est ce qui est considéré comme un fluron de l’Union européenne à savoir la réussite d’Airbus dans l’aéronautique

Sachant que Airbus c’est quand même pas proprement parler un projet européen c’est d’abord un projet d’État membre qui avait des industries aéronautiques qui décid de en des entreprises en particulier dans lesquelles les états étaient actionnaires plus ou moins et qui le sont en partie resté et qui

Décide de de de contrer les États-Unis donc notre concurrent à ce momentl c’est pas la Chine ce sont les États-Unis et c’est une réussite parce qu’on voit les aujourd’hui on voit les difficultés de Boeing on voit le fait que Airbus a racheté la compagnie canadienne que que

Airbus fustigé bon c’est une V réussite airbus est dans l’aéronautique européen et puis c’est aussi une entreprise de la défense donc quelque part c’est aussi important pour l’Europe mais est-ce qu’on peut répliquer cela dans d’autres domaines c’est plus compliqué parce que la particularité du marché européen c’est d’avoir des entreprises qui sont

Plus substituable que complémentaire c’est toute la difficulté de créer des champions européens et aussi parce que vous avez beaucoup de sensibilité patriotique à à l’égard de ces champions et quand il s’agit de fusionner par exemple les Chantiers de l’Atlantique avec fin cantieri l’italien pour créer un Airbus de la construction

Navale ben que ce soit le gouvernement français ou le gouvernement italien ça frotte un peu et ils sont un peu réticents à à à céder voilà cette espèce de de de symbole que représentent les les compagnies nationales donc c’est compliqué de fabriquer les arbustes il faut vraiment qu’il y a des volontés à

L’intérieur des entreprises parce que c’est quand même les l’effet c’est économie d’échelle est quand même important dans un certain nombre d’industries dont on parle et si on narrive pas à créer des géant européen le risque est d’être en fin de compte fondamental et c’est vrai que l’économie du futur

L’économie de main c’est une économie qui est scalable c’est une économie qui qui est fondée sur les rendements croissants qui dit rendement croissant dit qu’il faut que vous éteigniez une certaine échelle pour être compétitif pour être productif pour être profitable et c’est c’est vraiment le propre des technologies des de l’économie numérique

En général et c’est toute la difficulté de l’absence du marché intégré dont parlait Sébastien c’est que si vous avez justement pas la capacité d’atteindre cette échelle efficace bah Vous vous êtes moins performant que les autres donc le mais c’est là où le marché européen est très important pour les

Entreprises c’est là où l’union des forces pour des entreprises est très importante parce que c’est le seul moyen de pouvoir engager les investissements nécessaires en recherche et développement qui vont permettre des innovations de rupture ou des innovations incrémentables qui vont vous conférer de la compétitivité ou de la domination dans certains marchés donc

Oui cette notion de rendementel est très importante au point même que je pense que on devrait même contester la loi des rendement décroissant vous savez normalement le modèle de Solo vous dit qu’à partir d’un certain niveau de capital le rendement du capital il décroit euh mais sauf que dans certains secteurs

Et notamment dans les secteurs numériques qui sembleraient que continuer à investir euh c’est c’est tout le modèle des plateformes vous savez une fois que vous avez atteint un certain niveau de de de d’usager bah le coout marginal il est faible et donc dans l’économie numérique en fait bah à

Un certain niveau de capital investi ben le rendement du capital augmente et c’est ça donne tout l’avantage à ceux qui sont rentrés en premier et notamment aux Américains alors les chinois sont forts sur les plateformes aussi mais ils concurrencent pas vraiment ils sont pas entrés sur le marché européen très bien

Merci Vincent moi j’avais alors à la fois tu nous as promis que cet étiquetage permettrait de résoudre mou de problèm moi je me pose la question de la faisabilité de cet étiquetage est-ce que ça va pas être une nouvelle usine à gaz telle que l’Europe les aime alors non

C’est quelque chose qui ne sera pas compliqué dans un premier temps alors parce qu’on est sur les produits finis bien entendu en tenant compte du contenu carbone sur l’ensemble de la chaîne de production mais il existe déjà des étiquetages qui sont mis en place cette année notamment sur le textile et puis

Sur l’alimentaire et clairement alors les bases de données actuelles qui sont mobilisées ne sont pas suffisamment bonnes et suffisamment précise et robuste mais justement ça sera une bonne incitation une première bonne incitation pour que les entreprises puissent mieux mesurer leur impact carbone parce que aujourd’hui les bilans carbon

Les méthodes ne sont pas bien établies donc du coup les bilans carbon des entreprises puisque vous savez que avec le CESR c’est obligatoire pour les entreprises de plus de 200 salariés maintenant mais le problème c’est que les méthodes de bilan carbone actuell ne sont pas bien établies et ne sont pas du

Coup comparable alors que là avec l’étiquetage carbone du coup ça sera sur les produits finis ça sera une une l’indication c’est que les entreprises qui voudraient argumenter que leurs produits sont moins carbonés que ce que donnent les bases de données actuelles elles pourront le faire à condition de

Mettre en place une comptabilité carbone euh qui du coup euh permettra vraiment de faire une mesure beaucoup plus précise et beaucoup plus comparable parce que c’est une méthode bien établie et d’ailleurs là le le bon avantage aussi c’est que il y a a un collectif qui a développé euh une une

Méthode le collectif carbone sur facture euh qui en fait est très peu coûteux pour les entreprises pour le mettre en place pour un comptable qui fait la comptabilité financière de son entreprise euh faire en parallèle la comptabilité carbone ça ne lui prend que 2 à 3 heures de plus par an donc c’est

Très peu coû de et par ailleurs bien évidemment la puissance publique pourra aider à développer des bases de données et des logiciels et ça ça serait très peu coûteux pour la puissance publique de le d’aider à le faire en comparaison de quand on quand on voit les milliards d’euros les dizaines de milliards

D’euros qu’on doit donner en terme de subvention pour inciter à la décarbonation alors que là ce serait juste quelques centaines de millions d’euros pour mettre en place une vraie bonne mesure en en terme de comptabilité carbone qui bien évidemment contenu du de l’étiquetage carbone sera vraiment bien incité y

Compris pour les entreprises étrangères qui voudraient argumenter que elles sont moins carbonées et du coup après 2 3 ans même s’il y a que 2 à 3 % des entreprises qui auront mis en place leur comptabilité carbone on aura une mesure beaucoup plus précise beaucoup plus rigoureuse euh du contenu carbone

Des produits finis sur l’ensemble de la chaîne de production et du coup c’est à ce moment-là que on pourra passer à la contribution carbone bien évidemment en faisant monter d’abord le revenu des ménages en baissant les prélèvements obligatoires et et ça sera positif pour les finances publiques contenu de gagner

En attractivité en compétitivité donc d’avoir plus de croissance et donc plus d’emplois et donc une amélioration de la situation sociale puisque ça c’est c’est fondamental euh bien évidemment on sait bien que pour améliorer notsre situation sociale le mieux c’est quand même d’avoir une un développement de notre base productive qui génère plus de

Finances et par ailleurs ça ça fait baisser les dépenses sociales notamment le chômage et par ailleurs en plus la contribution carbone pourra contribuer à faire réduire les inégalité puisque ça c’est un enjeu fondamental c’est que aujourd’hui les mesures de décarbonation sont surtout négatives sur les ménages les moins aisés alors que là cette

Mesure là ça serait l’inverse merci Vincent excuse-moi de t’interrompre mais c’était très tu m’as presque convaincu de la faisabilité de l’étitage carbone Jacques fris je me demandais si c’est une question aussi qui nous a été posée est-ce que la fragmentation européenne c’est-à-dire en fait la diversité des situations économiques des pays membres

De l’Europe n’est-il pas aussi un avantage puisque on peut voir que les pays les moins avancés ont tendance à rattraper les plus avancés donc ça donne de la croissance supplémentaire à l’ensemble de l’Europe ça permet aussi à l’intérieur de l’Europe de disposer de lieux de production où les coûts

Salariaux sont moins élevés et cetera et cetera donc il y a une possibilité de de plus grande convergence intraurop euré est-ce que c’est pas un objectif à rechercher en matière notamment en matière de compétitivité en matière sociale je sais pas si c’est un objectif à rechercher ce

Qui est certain c’est que ça peut être effectivement un avantage à condition que le marché unique fonctionne le problème aujourd’hui c’est qu’on est de plus en plus dans un marché unique qui ne fonctionne pas pour prendre faire le lien avec ce qui vient d’être dit sur lequel on travaille beaucoup et je suis

Extrêmement optimiste sur tout ça un sujet comme le nutriscore par exemple le nutriscore dont tout le monde sait en France que c’est quelque chose d’important qui a eu des effets sur la qualité des produits vous avez des des pays en Europe comme la Roumanie aujourd’hui ou l’Italie qui interdisent

Les produits sur lesquels il y a du nutriscore en disant que et qui font que les produits fabriqués en France ne peuvent plus être exportés de la même façon que le reste donc on voit bien qu’on est effectivement quand la concurrence est saine elle est bonne quand la concurrence est faussée parce

Que il y a des règles qui interdit cette concurrence et malheureusement la fragmentation conduit à des à un peu de protectionnisme d’une manière ou d’une autre là par contre c’est mauvais merci beaucoup pour conclure j’aimerais remercier ceux qui sont à l’extérieur de ce site qui nous ont suivi j’espère avec

Beaucoup d’intérêt notamment le lokidi la salle à Nant le lycée George de l tour à Nancy le lycée Sigfried à Paris linra à renes le lycée lursa à Toulouse la Fondation Santé des étudiants de France Paris- 13 l’Institut de préparation à l’administration générale et cetera et cetera je va pas les citer

Tous hein mais bienvenue merci à tous d’avoir été d’avoir participé à cette session

Session Les Economiques, conçue par Michel Fouquin, Conseiller au CEPII, membre du conseil scientifique du Printemps de l’économie
Intervenants :
Vincent Aussilloux, Conseiller spécial du Commissaire général, France Stratégie
Jacques Creyssel, DG de la Fédération du Commerce et de la Distribution. Membre du Bureau du Medef. Co-Président de la Commission Économie, Compétitivité du MEDEF, Président de la Commission Économie et Finances du CESE
Sébastien Jean, Professeur titulaire de la Chaire Économie industrielle, Cnam
Sarah Guillou, Directrice du Département de Recherche Innovation et Concurrence (DRIC), OFCE
Modérateur : Michel Fouquin, Conseiller, CEPII

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