Comment les romans de Bret Easton Ellis nous font découvrir l’économie autrement

Dans une interview sur le plateau de France 3 en 1992 le romancier Bretty Ston Ellis déclarait qu’il était très en colère au moment de l’écriture d’American Psycho une rage qui s’incarne dans la folie meurtrière de son héros Pat Batem ce golden boy New Yorkais reflète le pire de la société américaine

Des années 80 l’obsession pour les apparences le culte de l’argent la dérélition morale sespulsions sadique nous raconte la violence d’une Amérique qui se décompose pour nous accompagner dans l’univers économique de brston Elis nous avons invité Alexia Blin maîtresse de conférence en histoire et civilisation des États-Unis à l’université sort bonne

Nouvelle et Pierre goulel Mina qui est avec nous à distance auteur et traducteur de plusieurs romans de Bret Ston Ellis et notamment de son dernier les éclats une émission préparée par Diane de la Sabourin tomstock Tina Jung Léopold tievant et Ines gender [Musique] you show us you got you on the H you

Drive US drive you crazy you go Forin the part just let you [Musique] bonjour alblin et pierlmina bonjour merci beaucoup à tous les deux d’être avec nous alors j’ai voulu ouvrir cette émission avec cette chanson de Kiss musque est omniprésente dans l’œuvre de brston Elis dans la société hyper

Consumériste dans laquelle évoluent les personnages d’éis les CD sont-ils des objets de consommation comme les autres pierre goualmina pas pour bretistanis il en fait un usage extrêmement habile dans tous ses livres où les titres des chansons et le nom des groupes interviennent de manière tout à fait tout à

Fait intelligente et et significative voilà il il se sert de quelque chose qui est un un objet de consommation et il il ranime pour en faire quelque chose de de de significatif et de de d’important pour pour la narration bretisonelis qui a déclaré que le rock avait sauvé sa

Santé mental est-ce que pour ces personnages la musique peut-être un antidote à la vacuité du monde Alex si Blin oui en tout cas c’est sûr que ça c’est quelque chose qui apparaît beaucoup et de manière récurrente et qui contribue à créer un univers commun entre les différents livres puisqueon a

Des chansons qui reviennent dans différents ouvrages les titres des titres de livres qui viennent de titre de chanson et euh et ça permet de créer un système de référence et un univers commun aux différents personnages la vacuité le vided sont au cœur de ces romans en particulier de Moins que zéro

Son premier roman qui est été publié en 1985 et qui raconte cette jeunèe dorée californienne qui dans les années 80 s’ennuie écoutez j’habite muloland comme j’appuie sur la touche qui commande l’ouverture de la grille je regarde la vallée et le début d’un autre jour puis je roule doucement dans l’allée circulaire et

Gare ma voiture à côté de celle de ma mère laquelle est garée à côté d’une ferrar que je ne connais pas je reste assis sur mon siège pour écouter les dernières mesures d’une chanson quelconque puis je descends de voiture marche vers la porte d’entrée trouve ma clé et ouvre je monte

Jusqu’à ma chambre entre tourne le verrou allume une cigarette mets la télé coupe le son puis je vais dans mon cabinet de toilette et prends le flacon de valium que je cache toujours derrière une pile de chandail en cachemire je regarde quelques instants la petite pilule jaune au centre percé

Décide que je n’en ai pas vraiment besoin et la remet dans le flacon je me déshabille en remarquant que le réveil digital posé sur ma table de nuit est le même que celui de griffine je me dis que j’ai seulement quelques heures de sommeil devant moi avant le déjeuner

Avec mon père je m’assure que mon réveil est bien mis et je m’allonge en rivant mes yeux à la télé car j’ai entendu dire qu’il suffisait de regarder longtemps la télé pour pouvoir s’endormir le réveil sonne à 11h la radio diffuse une chanson intitulée insémination artificielle et j’attends

Qu’elle soit terminée pour ouvrir les yeux et me lever le soleil entre à flot dans ma chambre à travers les stores vénitiens et quand je regarde le miroir il me renvoie l’image d’un sourire démant fé je vais dans mon cabinet de toilette j’observe mon image et mon corps dans la

Glace fais une ou deux flexions me demande si je devrais aller chez le coiffeur décide que j’ai vraiment besoin d’une séance de bronzage pivote sur les talons et ouvre l’enveloppe également caché derrière les chandails je me prépare deux lignes de coke acheté à RIP hier soir les snff et me sens mieux je

Descends en bermuda bien qu’il soit déjà 11h je crois que tout le monde dort encore et je remarque que la porte de ma mer est fermée sûrement à clé je sors plonge dans la piscine fais une vingtaine de brasses rapides sors de l’eau m’essuis en entrant dans la

Cuisine prends une orange dans le réfrigérateur et l’épeluche en remontant je mange l’orange avant d’aller sous la douche et m’aperçois que je n’ai pas le temps de faire mes altères je rentre alors dans ma chambre allume MTV en mettant le son très fort me fait une autre ligne puis monte dans la voiture

Pour aller retrouver mon [Musique] père une lecture par Dian dev de l’équipe d’entendez-vous lcho branis a 21 ans au moment de la publication de Moins que zéro en 1985 c’est sa propre jeunesse qu’il dépint dans ce court récit Alexia Blin oui en effet est né en 19 en Californie il a

Grandi dans une dans une ban lieue de Los Angeles et on retrouve dans plusieurs de ces romans Le le la description de cette jeunesse qui à la fois il décrit comme idylique comme un moment de l’histoire des États-Unis où il y avait peu de menaces qui peisait

Sur sur la la population et sur le futur du pays qui apparaissait comme un plein de possibilités et en même temps voilà en même temps il y a cette insatisfac cette frustration de la jeunesse des années donc là c’est plutôt les années 70 et début des années 80 qu’il décrit

Et ça revient beaucoup donc ce qu’on a entendu dans l’extrait le l’ennui le le besoin de de consommer de la drogue le la conscience très forte de l’interchangeabilité d’un peu tout autour de lui du fait que tout est il a le même réveil que son ami mais ça ça

Revient très très souvent le fait que tout est identique et et l’incapacité de trouver de la satisfaction dans dans la consommation qui est pourtant OMN présente oui c’est vraiment une superficialité un individualisme qui apparaissent dans ce roman et qui sont critiqués par Brett Eon Elis quel rapport est-ce que il entretient avec

Cette jeunesse qui a été la sienne pierre gouglielmina c’est un un mélange justement de de critique et de fascination euh je je vais vous je vais vous raconter ce qui m’est arrivé ce matin quand je me suis réveillé je je savais absolument pas ce que j’allais vous

Raconter il y a tellement de choses à dire et puis tout à coup j’étais encore un peu endormi je me suis demandé quel était le titre de l’émission à laquelle j’allait participer j’ai regardé j’ai découvert entendez-vous l’cho c’est seulement à ce moment-là que j’ai su ce que j’allais vous dire l’émission en

Remontant à sa source ça allait être nécessairement une conversation entre echo et Narcisse ce ce narcisse de brestonalis enfin presque puisque echo on sait qu’elle ne fait que répéter les derniers mot qu’ qu’elle vient d’entendre et et donc et le tiers exclu de de la conversation dans le myth c’est néméis

La déesse de la vengeance ou du du juste ressentiment comme on voudra qui qui punit Narcisse pour avoir repoussé écho néméis vient du verbe némen qui veut dire répartir distribuer donc la répartition la distribution ce qui sont des catégories économiques fondamentales aujourd’hui c’est avec cet écho là que

La conversation va avoir lieu j’imagine et vous allez voir qu’il est question de énormément de questions de miroir dans dans l’œeuvre de bretionis et oui vous avez raison de parler de distribution puisque les inégalités sont extrêmement forte et elle se renforce encore dans les années 80 dans cette Amérique de

Rean on va en parler peut-être un mot sur le succès qu’a connu ce premier roman Alexia Blin c’est un succès immédiat qui va ensuite permettre à brettiston Elis d’écrire les suivants oui en effet c’est un succès très très important et inattendu en tout cas tel qu’il le raconte lui le livre peré en

1985 c’est un un Besteller immédiat et il va être propulsé donc il est encore en train de faire ses études dans dans une petite université du Vermont et et il VO il est propulsé la au sommet de la de la pyramide de la hiérarchie littéraire américaine et il devient très

Vite une célébrité et très riche et en fait ça c’est intéressant parce que ça il en parle à plusieurs reprises notamment le le début de de Lunar Park qui est un roman qui paraît en 2005 euh il revient il fait une un récit rétrospectif de sa carrière littéraire

Et il explique ce que ça a changé pour lui voilà de devenir une star du jour au lendemain et de devenir riche et ce que ça a modifié dans son rapport à l’argent et en fait je pense que c’est une des raisons pour lesquelles c’est c’est intéressant de lire Brad Ston Elis quand

On s’intéresse à l’économie des États-Unis c’est que lui-même se crée un personnage il devient de plus en plus un personnage de ses livres à travers la richesse et la célébrité qu’il a connu à la suite de la publication de son premier roman et son père d’ailleurs je crois voulez qu’il

Étudie l’économie mais lui préfère la la littitérature alors c’est ce qu’il raconte encore une fois dans lunner Park c’est difficile de savoir ce qui est vrai ou pas mais il raconte que effectivement il a une relation très conflictuelle avec son père lorsqu’il est adolescent et que son père le le

Pousse à faire l’école de commerce de UCLA donc grande école de commerce il ajoute que il avait pas les notes mais que son père avait les relations pour le faire rentrer et que un peu par défi il décide d’aller dans un une université où on enseigne les arts et la littérature

Non pas sur la côte ouest mais sur la côte l’ la côte est et il ajoute une université où on ignait pas l’économie et donc il a l’idée qu’il va se détourner de l’économie et pourtant c’est là qu’il va écrire son roman et pourtant c’est là qu’il va devenir riche

Et prendre en quelque sorte sa revanche sur son père à ce et il situe ce roman dans un moment économique particulier qu’on va détailler justement est-ce qu’il il faut aussi voir cela comme une émancipation le fait qu’il décide après Moins que zéro après les lois de l’attraction de situer donc son troisème

Roman American Psycho à New York plutôt qu’en Californie Alexia Blin alors je sais pas si c’est une émancipation en fait ça décrit lui-même à ce moment-là vie sur la côest et passe du temps vie à New York une partie du temps il me semble et donc c’est en fait une en

Partie son mode de vie même si c’est pas il n’est pas Patrick Bitman il n’a pas été trader travaillit dans la finance mais le mode de vie de consommation au tentatoire très luxueuse dans le New York des années 80 il l’a connu de première main et je disais que son

Premier roman lui permet d’écrire tous les EAU ça lui donne une liberté inouie c’est-à-dire que je crois qu’il a reçu une avance de 300000 dollars de la part de son éditeur Simon anchester pour écrire American Psycho c’est ça oui alors c’est ass bon les deux romans les deux premiers romans se succèdent assez

Rapidement puce qu’il y il y a c’est 1985 pour moins que 0 et 87 pour les lois de l’attraction au début il écrit il écrit assez rapidement les lois de l’attraction sont un succès moindre mais on lui continue quand même de lui faire confiance il reste cette star notamment

Parce que il est en même temps qu’un écrivain une figure publique il est dans les tabloïdes il est il voilà il met en scène beaucoup sa personne et donc il il reste très célèbre et effectivement il reçoit une avance très importante et ensuite il va se permettre de dééloigner

Un peu la publication de ses romans il va publier moins fréquemment mais et gagner en fait toujours beaucoup d’argent à certain moment il se décrit en fait il décrit même si ces livres se vendent pas beaucoup il continue à générer quand même de l’argent et que c’est pour ça

Que même si il fait un peu n’importe quoi même s’il se drogue même s’il est pas fiable ça raconte ça également dans Lunar par et qu’il arrive pas vraiment àner l’assurer les tournées de promo de ces livres B c’est pas grave il continue à recevoir de l’argent l’argent continue

D’arriver quoi oui il dit que même s’il publiait ses notes de cours cela marcherait ça serait un un succès ça deviendrait un bestseller alors intéressons-nous à American Psycho qui est son roman le plus connu et qui raconte l’histoire donc de Patrick Bitman un golden boy obsédé par les

Apparences et la richéie de matériel j’habite au 11e étage de la tour American Gardens sur la 81e rue wouest je m’appelle Patrick betman et j’ai 27 ans je prends grand soin de moi en mangeant léger et en faisant de l’exercice chaque jour au réveil si je suis légèrement

Bouffi j’applique des sachets de glace sur mon visage pendant mes abdos du matin je peux en faire 1000 après avoir ôté le sachet de glace j’applique une lotion désincrustantes puis sous la douche j’utilise tout d’abord un gel moussant puis un gommage corps au miel et aux amandes et un gommage pour le

Visage j’utilise toujours un aftercheap sans alcool ou avec très peu d’alcool parce que ça hrite et dessèche la peau alors vous vieillissez plus vite il existe une image de Patrick betman une sorte d’abstraction mais je n’existe pas vraiment ce n’est qu’une entité quelque chose d’illusoire et bien

Que je puisse cacher mon regard froid et que vous puissiez me serrer la main et sentir ma chair s’agripé à la vôtre vous pourriez vous dire que nos vies sont comparables mais je ne suis tout simplement pas là un extrait d’American Psycho le film de Marie Aaron réalisé en

2000 avec Christian Bale dans le rôle de Patrick Bitman Jaret lo et Willem dafo ce que traduit ce roman c’est d’abord le triomphe de l’argent à l’air du réganisme Alexia Blin oui ça décrit une période particulière dans l’histoire économique des États-Unis donc qui est le le le tournant des années 80 donc le

Le roman est publié en 1991 mais il décrit il se situe dans la fin des années 1980 et il arrête pas de mentionner enfin Rean est mentionné plusieurs fois dans dans l’ouvrage et lui-même quand il parle du livre il estime qu’il a voulu décrire à la fois

Dans Moins que zéro et dans American psycoo les années Reagan euh et qu’est-ce que ça veut dire ça veut dire la période où le les États-Unis euh font la transition d’une économie industrielle vers une économie financière où euh progressivement le la part de la finance dans le le paysb

Américain et dans l’économie va grossir ce qui a continué à se produire encore jusqu’à aujourd’hui avec un secteur financier qui devient non seulement plus important mais plus influent c’est-à-dire qu’il va déterminer l’orientation de l’économie américaine avec des produits financiers de plus en plus complexes alors ça c’est une une

Des en effet une des conséquences ce qui se passe dans les années 80 c’est en particulier grâce à cause des politiques de dérégulation de l’administration Rean mais qui en réalité avait déjà commencé dans les années 1970 sous carter qui est donc de permettre à la à la bourse de multiplier

Les opérations enfin et aux opérateurs boursiers avec effectivement des instruments financiers nouveaux de plus en plus compliqués de plus en plus sophistiqués par exemple ce qu’on appelle des produits dérivés où on va mettre des options sur des des futurs achats d’option où on va euh avoir des des mécanismes d’assurance

Sur des opérations financières qui se sont pas encore déroulé et les banques se livrent à des opérations de plus en plus risquées dans ces années 1980 et de moins en moins encadré en fait les régulateurs auxquels on a qu’on a désarmé en fait c’est ce qui se passe sous l’administration Rean en

Particulier sont de moins en moins à même de toute façon de contrôler ce qui se passe et donc ça c’est des problèmes qui vont apparaître un peu plus tard en fait avec les scandales financiers des années 2000 et 2010 on en a moins conscience dans les années 80 et 90 même

S’il y a des craqus boursiers assez fréquents et donc ces outils ils sont en plus soustendus et il fonctionnent avec des outils informatiques de plus en plus compliqué et des modèles mathématisés qui qui rendent la finance difficile à comprendre en réalité et ça c’est quelque chose qui apparaît en fait en en

Toile de fond d’American Psycho oui Brett Ston Elis veut raconter les années Regan mais il faut rappeler qu’en R cette déréglementation elle s’est poursuivie dans les années 90 sous les démocrates Alexia Blin ah oui oui ça s’arrête c’est pas quelque chose qui est spécifique à aux administrations républicaines donc je l’ai dit ça

Commence sous carter dans les années 70 qui était un démocrate et ça continue effectivement tambour battant sous l’administration Clinton dans les années 90 c’est par exemple à la fin du deuxè mandat de Clinton que va être aboli la grande loi du New Deal le GL le glassle Act qui permettait de séparer les

Opérations des banques de dépôts et des banques investissement et de faire en sorte que en gros le les dépôts des Américains moyens soient protégés et soient pas utilisés dans des opérations financières risquées et donc ça c’est aboli en 1999 donc sous sous Clinton mais c’est en fait l’aboutissement d’

D’un processus que engageit bien avant et alors dans American Psycho Pat beitman travaille dans la société fictive Pierce and Pierce il fait de la fusion acquisition comment la finance apparaît-elle dans le roman Alexia Blin alors il y a je dirais qu’il y a deux manières de de voir la finance dans le

Moment il y a un une manière enfin il y a un portrait mais qui est finalement assez assez vague en fait il y a peu de déjà on le voit on voit pas Patrick Beckman travailler Patrick beman ne travaille jamais il est il y a deux scènes de deux chapitres qui concernent

Vraiment son travail un qui s’appelle au bureau et l’autrees qui s’appelle réunion d’affaires dans lesquel en fait il ne travaille pas il donne des ordres à sa secrétaire il lit les journaux il fait les mots croisés mais en VO il organise des dîners il organise des

Soirées il plus le roman avance moins il va il rend à son travail et même donc au début il s’en va à 3 4 He de l’après-midi finalement il arrive en retard et à la fin il y va plus du tout donc il y a cette impression un peu

Magique du fait que l’argent coule sur lui mais on ne sait pas vraiment comment comment il le gagne il y a quelques petites références à des à des produits financiers au métiers que font les uns et les autres par exemple mais c’est c’est vraiment très ténu il y a il y a

Un moment assez drôle où il où il passe des coups de fil anonyme à des jeunes filles en essayant de les effrayer parce que il essaie de se distraire de son quotidien qui l’ennuie et il dit voilà pour les effrayer il dit je suis repreneur de société je fais des opéas

Sauvages donc voilà et c’est c’est c’est un peu le les seuls moments où on voit et il y a d’autres voilà très rares moment où on voit des termes qui apparaissent mais en fait pour moi la manière plus intéressante dont la finance apparaît c’est à travers son le

La forme du livre et le style où on voit comment breston Elis essae de saisir le mystère et l’abstraction de la finance en le rendant à travers le le le du roman c’est-à-dire que comme la finance devient à cause des outils notamment dont on a parlé tout à l’heure

Des nouveaux instruments financiers de plus en plus abstrait de plus en plus difficile à comprendre de plus en plus imprévisible et bien lui il construit un personnage de la même manière abstrait on l’a vu avec l’extrait du film il dit même je suis une sorte d’abstraction je

N’existe pas cruel comme peut être la finance imprévisible comme peut être la finance et les meurtres sont en fait une au bout du compte une sorte de métaphore de la violence financière de la Société des années 80 alors que il y a par exemple ce qui s’appelle les corporate

Raids qui se qui se développe dans les années 80 c’est-à-dire la prise de contrôle de certaines entreprises qui ensuite pour pouvoir enrichir les actionnaires vont être démembrés donc comme ces entreprises sont démembré fréquemment dans les années 80 Patrick betman démembre ses victimes pierre googel Mina oui non je je je voulais

Intervenir pour pour essayer de donner quelques quelques dates puisque bristanellis écrit entre 1985 et et 2023 son son dernier roman date de 2023 et mais mais j’aimerais j’aimerais essayer de d’élargir un petit peu le le spectre euh à la date de 1941 c’est c’est la date à laquelle Jack

Kerwek écrit un petit texte il a 19 ans il écrit un petit texte qui s’appelle CRÉO et euh euh qui est une sorte de déclaration universelle des droits du Narcisse c’est c’est-à-dire que tout à coup Jack kerwak euh a a envie de de d’exprimer d’exprimer ce qu’il éprouve à ce

Moment-là et euh il se met en face d’un miroir et il il récite il récite ce texte qui est comme je le disais une Déclaration Universelle des Droits du Narcisse et bratisan s’inspire de kerrois que Pierre c’est ça que vous VZ nous dire bien sûr oui oui il y a il y a

Une inspiration tout à fait tout à fait déclarée euh et et pourquoi fait-il ça parce que en 1941 c’est per larbour et donc à ce moment-là on a une sorte de mobilisation générale de des États-Unis qui devient une mobilisation mondiale et et comment réagit la lum la littérature par rapport

À ça c’est-à-dire que par rapport à cette mobilisation générale d’une sociéé société entière et du et d’un d’un monde entier la la la seule la seule réponse en quelque sorte que la littérature trouve à ce moment-là c’est c’est précisément de se replier sur une position narcissique c’est-à-dire

Où on s’observe qui qui est une expression à la fois à la fois poétique et imaginaire qui qui incarne le le refus de de cette société industrielle et et financière et donc c’est le cas dans les années 80 les personnages de sur eu même face à la violence de la

Société bien sûr bien sûr le le personnage desélice moi je je je crois que l’argent pour ice n’a aucune importance d’abord parce qu’il était il était riche quand il est quand il était quand il était enfant son son père était un promoteur immobilier qui avait beaucoup de succès donc le la question

De l’argent n’est pas vraiment centrale pour pour elice sauf comme comme sujet pour pour lui pour lui et c’est c’est pour ça que c’est un observateur absolument exceptionnel de de de cette affaire c’est que il il n’a pas il n’a pas il n’y a pas d’enjeu pour lui et et c’est

Pour ça qu’il a cette position extrêmement lucide sur sur sur cette question sur cette affaire d’argent et et de et de puissance économique France Culture je pensais que c’était un livre expérimental qui serait Luu par 5000 personnes il lisible avec des détails des détails de restaurants de vêtements

De nourriture j’ai aimé l’écrire mais je l’ai considéré comme étant un livre pour un public très très restreint et c’est le livre qui s’est vendu le plus de tous mes romans entendez-vous l’cho c’est celui pour lequel je suis plus célèbre bah un écrivain ne sait jamais ce qui se

Passe un écrivain ne sait pas quel est son meilleur livre ti de roini nous continuons à explorer l’économie selon brston et elice avec Alexia Blin et Pierre gouliel Mina alors Pat bitem héros d’American Psycho est un archétype des youi c’est young urban professionals qui sont-ils Alexia Blin et surtout quel

Est le leur mode de vie qui est si bien retranscrit dans American Psycho effectivement donc Patrick Bitman c’est un des une des incarnations du yupi euh donc ce terme il apparaît dans les années 1980 en fait c’est vraiment un un condensé il apparaît et il représente il disparaît assez vite ensuite et ça

Désigne donc ces jeunes urbains riches blancs éduqués qui vivent dans dans les non seulement ils sont urbain mais VI dans des grandes villes qui travaillent généralement dans dans le secteur des services en particulier dans la finance et dans l’immobilier euh et qui ont un mode de vie luxueux et une consommation ostentatoire

Qui prennent très soin de leur physique hein comme on a pu entendre avec l’extrait de d’American Psycho c’est c’est très extrait du film et c’est très présent dans le dans le livre également il passe beaucoup de temps au salon de massage à la à faire du sport et à

Plusieurs reprises dans le roman il explique à quel point le fait de d’être bien que son corps soit bien entretenu c’est une expression de son statut social un moment il va dans un salon de massage et la la la jeune femme qui prend soin de lui lui dit ah là là vous

Avez le visage tellement Liss tellement parfait et il dit enfin lui répond pas mais on entend ses pensées il dit bah bien sûr c’est c’est c’est la manière de montrer que je vis pas dans un camping-car et que je mange pas de des travers de port au barbecue et on a

Vraiment cette cette idée là donc l’apparence physique qui traduit le statue social et donc euh ce terme il est très en voue début des années 80 je crois que c’est en 19 84 que le magazine news Newsweek déclare que c’est l’année des upes et il devient en fait assez

Vite négatif ça devient stigmatisant en particulier dans le contexte de la transformation des villes il deviennent associé à la gentrification et au fait que les villes chassent chasse les pauvres et euh dans le roman on voit en fait c’est ce ce changement de sens c’est parce que

Elice lui-même il est il est il a une petite distance vis-à-vis de ça à la fois c’est son mode de vie à lui d’une certaine manière il a une certaine n pas pour ces personnages et en même temps il les tourne quand même en ridicule c’est ça ils sont caricaturés quand ils

Échangent des cartes de visite qu’il les comparent pendant des heure il y a cette obsession pour la façon de se vêtir pour les costumes pour la haute couture c’est c’est un mode de vie et un univers tel que le décrit brtis stanellis où on peut avoir une crise de nerf parce qu’on n

Pas obtenu une réservation dans un restaurant alexblin tout à fait ça c’est quelque chose qui est très présent à la fois dans American Psycho et dans d’autres romans Le la frustration créée par par ce mode de vie luxueux qui peut très vite amener des des très souvent les

Personnages sont au bord des larmes c’est une expression qui revient beaucoup sont en train de de de paniquer parce que voilà ils peuvent pas rentrer dans le restaurant où ils veulent parce que quelqu’un Patrick Batman par exemple est très très angoissé par le fait d’avoir de pouvoir montrer qu’il a une

Carte American Express platine et fait des crises d’angoisse quand il voit d’autres personnages qui qui en ont une également et ça se cette cette fascination pour le up à la fois positive et négative on la voit aussi à travers la figure de Trump qui donc Donald Trump dans les années 80 et pas

Du tout le personnage qu’on connaît aujourd’hui mais était cet homme d’affa à succès un peu de mauvais goût voilà mais quand même qui représentait ce Yi et c’est c’est l’idole de patri c’est l’le de Patrick Bitman il est mentionné lui ou les membres de sa famille ou les ou

La la la tour Trump une quarantaine de fois dans le roman et c’est une obsession qui est un peu tourné en ridicule c’est-à-dire que les personnages arrêtent pas de dire à Patrick bman mais enfin c’est ridicule cette obsession pour Trump ah j’ai vu ton héros dans la rue alors il est très

Jaloux il a il a qu’une envie c’est de se faire inviter au nouvel an chez Trump ça revient ça revient beaucoup sachant que Trump c’est peut-être un peu la figure du père puisqu’il travaille dans l’immobilier ouais il y a peut-être il y a peut-être ça

Et et il parle même du livre de Trump que que Trump a publié en 1987 qui le un des livres qui l’a rendu célèbre qui s’appelle l’art des affair don dit art of the deal ù et donc il est mentionné dans le livre en disant qu’il l’a lu

Qu’il a trouvé ça intéressant et je crois que dans white mais Pierre Gua qui a traduit le livre saura sûrement mieux le dire il revient sur le rapport de Trump et de et de Patrick Bitman en s’imaginant ce que Batman aurait pu devenir aujourd’hui avec en sousexte l’idée qu’il aurait pu devenir comme

Trump peut-être président des États-Unis pierelmuna euh je je crois qu’on on on perd de vue le le fait que the American Psycho est à la fois est à la fois un trader mais aussi un sérial qui euh c’est c’est un aspect très important du roman c’est-à-dire c’est cette ce ce

Vacillement cette oscillation du du du personnage entre entre une une figure socialement acceptable du du trader et et puis cette cette cette position absolument abjecte du du tueur en série donc c’est c’est c’est c’est cet aspect là qui est qui est très important et et

Qui à mon sens est le la clé la clé la clé du livre et qu’ il faudrait faudrait quand même peut-être pas oublier bien sûr et je vous propose justement d’écouter un extrait du roman American [Musique] po un type qui ressemble tout à fait à

Jason Taylor me fait un signe de tête en passant sous un réverbère et je baisse le son de mon walkman juste à temps pour l’entendre dire hello Kevin et sans m’arrêter je me retourne sur l’homme qui ressemble à Taylor et manque de trébucher sur une clocharde allongée sur

Sur le sol vteré sur le seuil d’un restaurant abandonné elle est noire et elle a l’air bonne à enfermer répétant sans cesse de l’argent s’il vous plaît aidez-moi monsieur de l’argent s’il vous plaît aidez-moi monsieur comme une espèce de prière bouddhiste je tente de lui expliquer l’avantage qu’elle

Trouverait à prendre un emploi quelque part dans un Cinéplex Odéon par exemple dis-je avec une grande civilité n’arrivant pas à décider si je vais ouvrir la taché case si je vais entirer le couteau ou le revolver mais elle m’apparaît soudain comme une cible trop facile pour être réellement gratifiante

Et je lui dis d’aller au diable et monte le son du Walkman je poursuis ma route m’arrêtant à un distributeur automatique pour tirer 300 dollars sans raison particulière 15 billets de vin tout frais craquant que je range délicatement dans mon portefeuille en pot de gazelle pour ne pas les froisser à Colombus ccle

Un jongleur vêtu d’un trenchco et d’un haut de forme un type qui se fait appeler stretchman et qui se tient généralement ici l’après-midi fait son numéro devant un petit groupe de gens qui s’ennuient l’envie de le tuer me démange et il ne mériterait pas mieux mais je passe mon chemin à la recherche

D’une proie moins voyante quoique s’il avait été MIM il serait vraisemblablement déjà [Musique] mort voilà l’apparence de gendre idéal de bitem cach en réalité un psychopathe qui prend plaisir à torturer des femmes et des SDF Bateman et ses amis croisent en effet très régulièrement des sens abri dans American Psycho parce que les

Années 80 Alexia Blin c’est une époque où s’est vit une crise du logement à New York et puis aussi l’épidémie de craque oui effectivement ça c’est un des une des parties réalistes en quelque sorte de de d’American Psychro c’est la l’omniprésence des sansabriis dès le tout début du

Roman dans dans le le paysage urbain et en fait effectivement les années 80 sont une année enfin des années une décennie où les il y a une crise des sansabris à New York qui sont son extrêmement visibles dans l’espace de la ville et en particulier en raison donc de de

De la hausse des prix du logement du fait que les familles arrivent plus donc c’estàd également des sens-abris qui sont pas que des fous et des drogués parce qu’il y a cette cette épidémie de craque en effet mais aussi juste des familles qui arrivent plus à se loger

Dans la ville de New York qui est en grande transformation avec les les classes ouvrières qui sont vraiment chassé chassé de la ville et dans le roman donc il Batem le voit c’estes sans abri alors au début il les compte ensuite il a il y a il y a tout un

Passage du livre où il les humilie il y a une il y a une violence symbolique très forte vis-à-vis des sans-abris où il va agiter des des billets sous leur nez où il va leur demander s’ils prennent la carte américaine Express leur expliquer qu’il faudrait qu’il trouve un travail qu’il fallait qui

Doivent s’intégrer et puis ensuite on passe effectivement à la violence physique puisque une partie de ces anabris sont assassinés euh de manière très violente et là on revient je pense à la violence physique aussi comme métaphore de la violence économique hein c’est-à-dire euh le le le le poids de

Cette économie financière qui qui grandit et qui écrase y compris jusqu’à les tuer une partie de la population américaine oui ce sont des scènes de meurtres et de tortures qui sont particulièrement insoutables les actes sadiic de bitem sont décrits de façon clinique pourquoi cela selon vous pierre gougliel Mina

Parce que comme le dit Alexia blan ça traduit la violence économique sociale qui caractérise cette Amérique des années 80 non je je crois que ça c’est c’est à mettre sur le compte de de l’humour de l’humour euh très noir de brestanis euh ce qu’il essaie ce qu’il essaie de de

Mettre en en lumière c’est à la fois l’imposture et la corruption généralisée de la la société décrite dans dans le roman euh et et qui ne seront jamais considérés comme tel C c’est c’est c’est ça qui était c’est qui est extraordinaire c’est que en dépit des des efforts et des exagérations qu’il

Peut qu’il peut qu’il peut commettre avec ce ce personnage alors que les viols les meurtres qui sont décrits dans le même roman seront eux imputés à éliis qui qui qui fera l’objet d’une campagne d’une campagne de de de à la fois de dénigrement et de et de menace

Absolument phénoménal oui il a reçu des des menus des menaces de mort en effet mais alors est-ce que vous considérez pierre Goual que Patrick Bitman est un un alterg de bratistonellis bien sûr il le dit à l’époque Patrick Bitman c’est moi c’est c’est le il reprend il reprend

La formule de Flaubert avec Madame bovar et il dit Patrick betman c’est moi et c’est pas pour rien d’ailleurs qu’il reprend la formule de flauert je crois qu’il admire énormément les romanciers réalistes naturalistes c’est un c’est un un très très grand lecteur ice elce est est un un altterego Dey war

C’est c’est c’est quelqu’un qui a qui a énormément appris de Andy warol et qui donc en apparence est d’une d’une neutralité et d’une d’une d’une comment dire impossible impossible à définir oui euh mais mais il a il a des lectures il a des lectures absolument extraordinaires c’est c’est quelqu’un

C’est quelqu’un qui lit qui lit sans arrêt euh il y a une scène une scène d’anglamorama extraordinaire où on découvre on découvre dans un perdu au fond d’un sac hermè un exemplaire des commentaires sur la société du spectacle de guideabord ou c’est l’ironie de ironie c’est une ironie une ironie

Extrêmement mordante et et c’est c’est le c’est l’essentiel de de son travail de son travail d’écrivain je voudrais je voudrais qu’on on insiste là-dessus c’est important justement j’allais demander à Alexia Blin importance la place qui a cette ironie dans dans l’œuvre de bretston Hellis oui alors c’est sûr que il y a

Beaucoup d’humour et en fait c’est effectivement des romans qui peuvent être difficiles à lire à cause de la violence très forte moi-même là pour les jours précédents l’émission j’en ai relu plusieurs c’est parfois un petit peu intense quand on en lit plusieurs d’affilés mais en même temps c’est aussi

Très drôle il y a aussi effectivement des des des prises de distance de sa part voilà on va avoir comme on parlait tout à l’heure des des personnages qui qui qui qui partent qui tombent en Lambo parce que ils peuvent pas accéder à au type de consommation qu’il veulent mais

Aussi moi je voulais revenir sur la violence le rapport de la violence à l’argent je pense pas que ce soit uniquement de l’ironie je pense qu’il y a quand même quelque chose d’assez enfin qu’ y a un lien très fort qui qu’ le fait entre le fait d’être riche et la la

Possibilité d’être violent euh jusqu’à tuer des gens en fait c’est pass donc il y a cette violence métaphorique mais il y a aussi le fait que l’argent permet tout donc c’est ça rejoint un peu ce que disait pierre g le fait que le il dénonce la corruption des classes

Supérieures avec l’idée que l’argent peut tout permettre euh et euh et il y a une scène dans American Psycho qui reflète un peu ça où c’est il est dans un zoo il se promène dans un zoo c’est il a commencé vraiment à à tuer il tue

De plus en plus hein dans le roman et euh et il a il tue un peu tout les n’importe tout le monde est n’importe qui et là il se promène aux EAU et il voit un petit panneau où il y a marqué euh l’argent peut tuer attention il faut

Pas jeter de pièces de monnaie au foc alors bien sûr qu’est-ce qu’il fait il jette des pièces de monnaie au foc et ensuite il va tuer un petit garçon au qui se promène aux eos et il tranche la gorge et en fait cet argent peut tuer il

A il a deux sens à mon avis c’est le fait que c’est une menace ça c’est très très très présent dans les différents romans de brston Elis le fait que l’argent c’est menaçant qu’on sait pas à quoi ça peut mener mais ça offre aussi une licence voilà exactement et l’argent

Peut tuer et et en fait il tue cet ENF vraiment devant tout le monde et en plus il il va encore plus loin dans la provocation puisqu’il se permet de prétendre qu’il est médecin en disant poussez-vous je suis médecin de prendre l’enfant dans ses bras et de regarder la

M désespérée et et et donc il y a vraiment cette idée là l’argent l’argent peut tuer dans le sens où il donne la possibilité de le faire et oui la perversion est toujours va toujours plus loin vous parliez de cette lecture intense elle effectivement éprouvante la lecture des romans de braston Elis en

Particulierier celle d’American Psycho parce que la plupart de ces narrateurs sont des des antihéros et ce qui est intéressant c’est que et c’est la marque de fabrique de de breetston his c’est que ces narrateurs sans rien divulgâé se révèle souvent assez peu fiable Alex Chabin ah oui al ça c’est une

Caractéristique très très importante effectivement en particulier dans American Psycho également dans Lunar Park également dans Glamorama le fait que on peut pas avoir confiance dans ce qu’ nous disent et là je pense qu’il y a aussi quelque chose d’assez important à faire dans le parallèle avec la finance

Encore une fois c’est quelque chose d’ myux qui peux nous mentir quoi Pier GOOG Mina venir euh oui je je sur ce sujet il y a une phrase extraordinaire de de American Psycho qui est qui est la suivante le livre était digne de confiance et je ne l’étais pas oui tout

Est dit tout est dit exactement une citation est placée en exerg du roman American Psycho andersing fell AP nobody paid much attention une chose s’effondra personne n’y fit vraiment attention c’est un extrait d’une chanson des Talking Heads nothing but [Musique] flowers like [Musique] anfall [Musique] love so beautiful and birds in the

Trees smiling up them from the Ag the dinosas gasoline where have they gone now nothing but [Musique] flowers now MS and rivers got you got now got [Musique] Forner now all cover withowers got [Musique] gotise [Musique] I was an angry young man and I pretend that I was a [Musique] bbard standing

Tall by the side of the road I fell in love [Musique] [Applaudissements] vous écoutez France Culture entendez-vous les nous continuons à parler de l’économie selon le romancier américain BR Ston le traducteur pierre et la maîtresse de conférence en civilisation américaine Alexia blanc sont toujours avec nous dans cette émission réalisée par Françoise lefloc

Avec l’aide de Denis forger mise en N aujourd’hui par Anthony Thomasson pierre Google Mina vous avez traduit quatre romans de brettis tonellis dans son dernier les éclats sur lesquels on va revenir mais d’abord arrêtons-nous quelques instants sur Glamorama qui est paru en 1998 c’est un roman dans lequel Elis

Continue à explorer les thèmes de la célébrité et de l’aliénation dans la société moderne oui euh c’est c’est même c’est même à mon à mon sens encore plus poussé encore plus poussé que américan psycho c’est un c’est un roman encore plus radical qu’American psycho euh le le personnage le personnage principal

Victor Ward étant à la fois un un patron de boîte de nuit et et un terroriste euh donc ce qui est très intéressant dans Glamorama c’est que le c’est que le l’univers d’action s’étend à la à la planète entière puisque puisque Victor Ward circule entre entre New York Paris

Milan le Japon donc on a on a on a un un comment dire un spectre en quelque sorte élargi euh qui correspond assez bien à la à la situation à la situation historique donc de ce point de vue-là Glamorama est un est un roman magistral à mon sens et

C’est un roman dont la narration est fragmentée et cela pour refléter le chaos la confusion du monde contemporain piergogalmina alors j’ai j’ai une sorte de petite théorie sur sur sur cette affaire c’est que c’est que le le miroir le miroir est un élément est un élément dramatique essentiel de de l’œuvre de bretisonis

Puisque dans dans Moins que zéro on avait une affiche sur Sunset Boulevard qui disait disparaître ici et cette cette cette affiche tout à coup se transfère dans les romans suivants sur une sur une glace de salle de bain et et c’est un c’est un transfert évidemment très intéressant puisque comme dit warol

S’ un miroir regarde un autre miroir que peut-il bien voir évidemment le le le néant euh donc donc ou l’infini c’est selon selon selon l’humeur l’humeur du jour et c’est cette c’est cet aspect c’est cet aspect là qui qui détermine en quelque sorte la la la progression parce que c’est une œuvre

Très pensée qui est écrite avec avec le temps le temps qu’il faut et qui est qui est très concerté de de la part d’élice les les les romans se se succèdent les uns aux autres et et ce ce miroir en quelque sorte évolue dans dans dans la dans la dramaturgie

Délice pour finir dans les éclats c’est-à-dire que le le miroir le miroir est explosé en quelque sorte pourquoi selon vous Alexia Blin breettisonéellis explore-t-il ainsi cette thématique de la célébrité dans Glamorama ouis c’est un autre un autre secteur de la de la richesse américaine quoi un des intérêts de brtis stonellis c’est effectivement

Qui décrit le mode de vie de des riches américains des années 80 90 en particulier donc dans la on a dans dans Moins que zéro les enfants de des de l’industrie du cinéma de Californie dans on a les traders et le monde de la finance dans American Psycho et on a ce

Monde voilà des boîtes de nuit et du manquina en gros dans dans dans Glamorama c’est une autre une autre facette du monde du luxe de la consommation au stentatoire euh qu’ l’explore effectivement la la spécificité de Glamorama c’est cette cet ancrage internationale alors que les autres romans sont très très ancrés soit

À Los Angeles soit soit à New York là il va un peu plus loin mais euh la mondialisation elle était déjà un peu présente dans des romans dans des romans précédents notamment avec la figure très toujours très inquiétante du Japon dans dans dans American Psycho Patrick Bitman

Déteste le Japon et les Japonais et notamment à cause de la la riv valité économique qui apparaît à ce moment-là entre le Japon et les et et les États-Unis dans dans un recueil de nouvelles qu’il a publié en 1994 qui s’appelle zombie il y

A aussi ce il y a y a une nouvelle qui se situe au Japon avec un une rockstar qui va faire une tournée au Japon et ça se passe très mal et il y a y a une espèce d’inquiétude et donc là le cadre international on le retrouve dans

Glamorama dans le contexte de de d’une organisation terroriste internationale particulièrement inquiétante également dans l’œuvre de bretston Eliss Domi l’ennui et la désillusion c’est le cas dans un autre de ces romans qui est paru en 2005 Lunard parc que vous avez traduit à Pierre Gouel Mina extrait l’aventurier sexuel beau et vif

Avait été remplacé par un ringar approchant la quarantaine dévoué à ma femme comme un esclave c’était le résultat inévitable d’un vieillissement précoce et de l’ennui et du fait d’avoir une belle femme après avoir dit au revoir aux enfants Roby était vré devant l’écran plasma géant et nous a à peine

Remarqué tandis que Sarah étudiait le profil d’une œuvre de Sa Majesté des mouches Jane et moi nous sommes retrouvés dans les elziner Lane et pendant notre bref trajet elle m’a patiemment rappelé qui était qui et ce que chacun faisait puisque je semblais toujours oubli ce qui dans ce cercle

D’Amine ne se faisait pas mitchelle appartenait comme par hasard à la communauté des banquiers d’affaires tandis dit que Marc Huntington faisait construire des terrains de golf un petit groupe de bons pères de famille tout simplement vivant dans l’atmosphère dou et rêvé de la richesse que nous avions

Tous créé en compagnie de nos épouses d’une beauté générique essayant d’assurer la parfaite ascension de nos enfant dans le monde [Musique] Alexia Blin avec Lunar Park Bronis explore un thème classique de la littérature états-uni la désillusion du rêve américain oui et en particulier de la vie dans les banlieux parce que donc

Là il est plus il vit plus dans une grande métropole mais il s’est installé dans une banlieu avec avec sa femme et un fils qui qu’il s’invente parce que donc la particularité de Lunar Park c’est qu’il se met en scène lui-même le personnage est BR stonellis le roman

Commence on l’ dit tout à l’heur par une un retour sur sa carrière littéraire et ensuite bascule dans la fiction à un moment difficile à détermineron et il vit donc dans dans cette banlieue où au départ il présente ça comme une espèce de salut de la vie agitée qu’il menait

Avant par rapport à la vie agitée qu’il menait avant et finalement ça va tourner au cauchemar d’abord par l’ un ennui très fort et puis per bien comme d’habitude une série de meurtres très violents mais là dans dans l’extrait que vous avez lu il y a il y a plusieurs

Choses qui sont très significative le un en fait c’est une scène qui précède un dîner qui va avoir lieu avec les voisins où BR stonis va va s’ennuyer à mourir et il a un regard donc très critique sur cette vie très conformiste il parle de la beauté générique des femmes de du fait

Que tout le monde est préoccupé par l’ascension des enfants dans cette scène il va parler du fait que il est outré par le fait que les parents attendent un retour sur investissement il enloi cette expression de de l’éducation des enfants et en fait ça pour le coup c’est

Peut-être ce qui a moins original par rapport au au aux autres ouvrages dont on a parlé précédemment il y a beaucoup de livres de beaucoup d’auteurs qui ont critiquer depuis les années 1920 en fait la vie on peut penser à Saint-Clair Lewis dans avec babit dans les années

1920 qui critique le conformisme de la vie des banlieux donc mais bien sûr il y a pas que ça dans Lunar par mais cet aspect là il est il est finalement moins or simplement on s’attend pas forcément à le voir chezice ou pas sous cette forme spécifique et c’est un roman qui

Est intéressant quand on connaît un petit peu bretison Elis puisque il évoque son rapport à sa propre richesse et son succès dans Lunar Park pierre glel min je suis pas du tout d’accord avec avec la vision développée je crois que leunard parc c’est une c’est une variation très très très subtile sur

Hamelette euh de Shakespeare Elsy Norlin est est une est une indication elsinor Elser on voit on voit très bien Vard et je crois que c’est un c’est un un livre sur la fin de la famille nucléaire euh je crois je crois que il y a une il y a une série de décompositions

Qu’observe euh qu’observe is la fin de la famille nucléaire euh la fin de la société patriarcale dans suite impériale et puis la les éclats c’est la fin du narcissisme en quelque sorte donc donc cette C c’est très élaboré c’est très pensé et je je je crois que les

Les le génie de le génie d’élice c’est c’est c’est c’est évidemment son génie de la de la dissimulation il faut il faut passer beaucoup de temps sur sur les livres contrairement contrairement à ce qu’on pourrait penser c’est pas du tout une une une littérature de la consommation facile il

Faut il faut passer du temps sur HCE parce que parce que il y a énormément de choses cachées qui qui ne qui n’apparaissent que qu’à la qu’à la lecture et à la relecture du des livres et à la relecture vous avez raison parce qu’en effet ces personnages sont extrêmement ambivalents on ne sait

Jamais si on peut leur faire confiance et on retrouve cela dans son 8e roman les éclats qui a été publié aux États-Unis en 2021 tellement de gens le considèrent comme étant un sleur de tuur en série comme un livre de mystère comme un un roman policier et cet aspect bien sûr c’est

Lié au drame des adolescents le drame de ma propre vie parce que tellement de ce livre est autobiographique il y a tellement de ce livre c’est être un adolescent en 80 dans un c’est prestigieux avec tous ses copains de Beverly Hills il pense qu’il est ciblé par un

Tueur en série qui est en fait ce très bel étudiant qui vient à l’école moi je suis intéressé par cet aspect parce que ce livre c’est un livre sur l’obsession Bret le narrateur est obsédé par ce nouvel étudiant et Bret crée des récits à ce sujet je crois que c’est une image

D’un Los Angeles perdu de 1981 que ce ne serait un roman policier ou un roman sur un tu en série mais c’est ça qui excite les gens au sujet du livre moi je suis beaucoup plus enthousiasmé par le sexe des adolescents hein de décrire ça mais

Ça c’est moi hein j’ai 59 ans bretstonis au micro d’Olivia gesber bienvenue au club sur France Culture le 5 avril 2023 on arrive au terme de cette discussion les éclats pierre C Mina c’est Moins que zéro qui rencontre American Psycho oui oui c’est un retour c’est un

Retour la date de 1981 qui qui apparemment est une une date clé pour bretisonellis c’est-à-dire que quelque chose quelque chose bascule dans dans l’histoire américaine en 1981 pour lui et il revient sur cette sur cette période pour pour décrire quelque chose qu’il n’avait pas vu à ce moment-là et

Qui qui est précisément ce que ce que j’ai appelé la fin du narcissis c’est-à-dire c’est c’est cette c’est ce ce ce miroir qui éclate et et et qui fait que plus personne ne peut ne peut se reconnaître et s’identifier dans un miroir c’est c’est l’aspect essentiel à

Mon sens du du roman et c’est un roman absolument fascinant peut-être un tout dernier mot Alex chabelin sur ce que l’œuvre de brettison elellis nous apprend sur l’économie américaine bah je pense qu’on on a déjà dit beaucoup de choses peut-être c’est intéressant de voir qu’il revient à

19801 à la fin dans le dans le dernier roman parce que 1981 c’est l’arrivée au pouvoir de Ronald Rean également et ça on voit que ça c’est c’est un personnage quand même en toile de fond dans American Psycho il il y a une citation où il dit Ronald Rean était toujours à

La télévision et il y a cette je pense ce bruit de fond des années 80 et de la financiarisation qui est qui est permanent et bon certes c’est pas c’est pas le thème des éclats mais mais on on reste dans ce contexte quand même très profondément et sur ce que cette

Décennie des années 80 a Pruit et et a fait à la société et l’économie américaine merci beaucoup à tous les deux c’était passionnant Alexia Blin et Pierre goualmina je renvoie les les auditeurs et bien au roman de branis qui sont absolument fascinants en particulier effectivement les éclats et

Lunar Park he vous nous conseiller Alexia blanc et puis je précise que vous êtes l’autrice d’une thèse intitulée politiser l’entre prise une histoire des coopératives dans le Wisconsin années 1870 1930 en grand merci [Musique] [Musique] encore [Musique] back R your strength [Musique] is this is it’s no creation this

Is it’s time to go to [Musique] makees the [Musique] c’est la fin d’entendez-vous l’cho un grand merci à tous d’avoir été avec nous comme chaque jour on se quitte avec une découverte musicale aujourd’hui c’est Monaco le nouveau titre du groupe britannique ride demain Ali tovine recevra Guillaume Allègre pour son essai

Comment verser de l’argent au pauvre dépasser les dilemmes de la justice sociale paru au presse universitaire de France puis elle reviendra sur la vuln des cargot et la menace que cette fragilité fait peser sur le commerce international avec Isabelle Méjan et Antoine Frémont d’ici là vous pouvez retrouver toutes nos émissions sur notre

Site franceculture.fr et sur l’appli Radio France on vous attend également sur X sur le compte d’entendez-vous l’cho et en vidéo sur YouTube

À travers ses romans, Bret Easton Ellis offre une plongée vertigineuse dans les abysses de la société de consommation américaine, explorant les excès d’une génération avide de luxe et de privilèges, tout en dévoilant les fissures béantes de cette façade dorée.

Pour en parler, Tiphaine de Rocquigny reçoit deux invités :
🎙️ Alexia Blin, maîtresse de Conférences en Histoire et Civilisation des États-Unis
🎙️ Pierre Guglielmina, écrivain et traducteur de Bret Easton Ellis

#breteastonellis #economie #luxe
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