Artus : mais que fait la BCE ?
Évidemment, une politique de hausse
des taux longs, c’est pas bon pour l’investissement soit des États, soit des
entreprises. A La fin de l’année prochaine, on sera pas loin de 5 % sur le taux d’intérêt
à 10 ans aux États-Unis. Il y a aucune monnaie aujourd’hui qui peut remplacer le dollar.
L’euro est segmenté, le yen, c’est trop petit et le renminbi (yuan) n’est pas convertible, il y
aura pas d’effondrement de l’économie américaine. Avant de commencer cette interview, n’oubliez
pas de vous inscrire à notre newsletter 100 % gratuite. Pour se faire, c’est très simple. Il
suffit de cliquer sur le lien qui se trouve dans la description sous la vidéo ou sur le lien qui
apparaît en haut à droite de l’écran. Bonjour à tous et bienvenue sur Synapses. Les investisseurs
sont aujourd’hui obsédés par la question de la dette publique, à savoir il y aura-t-il une crise
de la dette publique aux États-Unis, en Europe, au Japon ? Ils oublient peut-être la question
monétaire qui est liée évidemment au comportement des banques centrales. Une question qu’il faut
pas tout même omettre parce que les banques centrales sont des acteurs déterminants pour les
marchés financiers. Et justement, on va se pencher sur la question avec Patrick Artus, conseiller
économique auprès d’Ossiam. Mais avant d’engager la discussion avec Patrick rappel rituel pour nous
soutenir abonnez-vous commenter les émissions, partagez-les et mettez un pouce vers le haut si
vous les appréciez. Patrick, bonjour. Bonjour. Alors, commençons par les États-Unis si vous
le voulez bien. Donald Trump ne rate aucune occasion de taper sur Jerome Powell. Il exhorte
à baisser les taux. Est-ce que vous pensez que Powell va lui donner satisfaction ? Bon, Powell ne
tient aucun compte des conseils de Donald Trump. Je crois qu’il lui mène une politique monétaire
complètement indépendante. Ce sont même pas des conseils. Oui. C’est parfois c’est limite bordé
d’injures. Et donc il va se faire une opinion de la situation américaine. Alors, quelle est
la situation de l’économie américaine ? Pour l’instant, la croissance réelle tient si on
regarde les chiffres de création d’emploi, si on regarde les chiffres de chômage, si on
regarde la remontée de l’activité prévue dans les services dans la dernière enquête ISM, il y a pas
de signe que l’économie craque et pour l’instant il y a pas de signe mais on n’a pas encore les
chiffres du mois de juin que l’inflation accélère et donc Powell est quand même dans l’expectative.
Donc son jugement c’est que les droits de douane c’est inflationniste et que l’inflation c’est
très mauvais pour le consommateur américain et donc il est devant une situation où il anticipe
plus d’inflation et moins de croissance que ce qu’on voit dans la période récente. Alors ça crée
un dilemme. Moi je pense qu’il va baisser enfin d’ici la fin de son mandat au mois de mai, il
va baisser un peu les taux d’intérêt parce que le la croissance va ralentir mais qu’il a pas de
marge de manœuvre pour baisser beaucoup les taux d’intérêt. Et donc je crois comme les comme les
anticipations de marché que le potentiel de de baisse des taux d’intérêt de la réserve fédérale
d’ici au à la fin du premier trimestre de l’année prochaine, c’est une ou deux baisses de 25 points
de base. Ensuite, le successeur de Powell, dont on connaîtra le nom en septembre ou en octobre
sera clairement de l’avis de Donald Trump que les taux d’intérêt sont trop élevés parce que des taux
d’intérêt bas, bah c’est bon pour l’endettement, c’est bon pour les affaires et cetera. Surtout
quand vous êtes dans le monde de l’immobilier hein, les taux d’intérêt bas c’est bon. Comme les
marchés financiers, je crois que ce successeur de Powell même s’il faut qu’il convainque les autres
membres du FOMC, baissera les taux d’intérêt américain jusqu’à 3 % à la fin de 2026. Donc je
crois que les anticipations de marché sont très raisonnables sur les taux d’intérêt à court terme
des États-Unis. Alors quelles implications pour le marché de la dette américaine ? Justement, il
y a deux forces qui s’exercent sur le marché des taux des dettes obligataires américaines parce
qu’ était treasuries. Bah, cette anticipation de baisse des taux d’intérêt à long terme, hein,
qui fait qui qui exerce une influence euh négative sur les taux d’intérêt à long terme. Et puis euh
la politique budgétaire très expansionniste avec le Big Beautiful Bill qui est maintenant qui a été
promulgué et qui va faire passer le déficit public des États-Unis au-dessus de 7 % du PIB dans les
10 prochaines pas pour les 10 prochaines années. Et donc qui ce qui correspondra à une hausse du
taux d’endettement public d’à peu près 4 points chaque année. Et donc il y a il y a ces deux
forces qui on regardent le taux d’intérêt à 2 ans. Il n’incorpore pas toutes les anticipations
que j’ai que je discuter à l’instant de baisse des taux d’intérêt à court terme parce qu’il il est
toujours il est toujours à 2,90 le taux d’intérêt à 2 ans. Et donc bon, il y aura une baisse du taux
d’intérêt à 2 ans. Euh ça va tirer vers le bas les taux d’intérêt à long terme et puis il y aura la
perspective de hausse énorme de l’endettement des États-Unis. Ça va tirer vers le haut. Moi je
pense que l’effet résultant ça sera une petite hausse des taux réels à long terme. Peut-être que
la cible c’est 4 460 à la fin de cette année et 4 au pire 5 à la fin de l’année prochaine.
Donc on est à 440 aujourd’hui mais bon il y aura probablement un effet un effet net positif
parce que quand même il y a il y a une grosse inquiétude des investisseurs sur la situation
des finances publiques américaines. Ça veut dire que vous ne voyez plus les taux d’intérêt à
10 ans américains monter à 6 % comme à un moment donné vous le redoutiez lorsque Trump s’est lancé
dans la guerre commerciale. Le problème ce sera le niveau d’équilibre des droits de douane. Alors il
y a un travail un travail de l’université de Yale qui montre qu’aujourd’hui les droits de douanes
moyens applicables à l’ensemble des importations des États-Unis sont de 15 %. Ils étaient 2 % avant
l’arrivée de Trump à la Maison Blanche. Donc on a 13 points de hausse des droits de douane. Ça fait
à peu près 12 points de hausse des prix d’import et les importations, c’est 14 % du PIB et les
hausses du prix d’import, faut les pondérer par le poids des imports dans le PIB, passent à peu
près à moitié dans les prix de la consommation intérieure. Donc ça fait plus de 3/4 de points de
hausse des prix de la consommation des Américains. Donc, normalement, s’il y a la répercussion
historiquement observée des droits de douane sur les prix de la consommation, l’inflation
sous-jacente va passer de 2,8, ce qui est le chiffre depuis plusieurs mois à probablement au
moins 35 à la fin de l’année. Et donc l’effet sur les taux d’intérêt à long terme dépendra de savoir
si les marchés considèrent que c’est une hausse simplement transitoire de l’inflation, auquel cas
les SWAPS d’inflation à long terme bougeront pas, il n’aura pas d’effet positif sur les taux
longs ou si ça peut entraîner une répercussion des salaires, d’autant plus que le marché du
travail va se retendre et que ça devra deviendra de l’inflation additionnelle permanente. Donc on
sait pas encore pour l’instant les l’inflation anticipée à long terme n’a absolument pas bougé
aux États-Unis et donc on est plutôt avec une anticipation de taux longs dans le scénario le
pire à 5 %. Mais s’il y avait passage de cette inflation qui est transitoire, des hausses de
droits de douanes à une inflation permanente par des hausses plus rapides de salaire aidé par
le fait que on expulse les immigrés et cetera et qu’on réduit le marché du travail qu’on et qu’on
tend le marché du travail, on peut envisager pire. Bon 6 c’est peut-être un peu extrême. Probablement
à la fin de l’année prochaine, on sera pas loin de 5 % sur le taux d’intérêt à 10 ans aux
États-Unis. Alors, il y a une autre inconnue, c’est l’attitude des non-résidents comme acheteurs
de dette publique américaine. Il y a quelques pays encore qui achètent qui achètent 1/3 à peu près
de la dette publique émise. C’est l’Europe, le Japon et les Émirats arabes unis essentiellement
les iles caiman mais on sait pas qui est derrière les iles caïmans et c’est pas bon de faux
américain et donc il y a aussi une incertitude sur l’attitude vis-à-vis des treasuries de l’Europe,
des investisseurs européens des investisseurs japonais des investisseurs du Moyen-Orient. En ce
qui concerne le dollar, si on va vers taux là et puis comme vous le conjecturer, on a un successeur
de Powell qui convainc le comité de politique monétaire d’abaisser les taux trois ou quatre fois
en en 2026, la glissade du dollar se poursuivre. Alors, les taux européens, bon sont à deux. J’ai
du mal à m’intéresser à la question de savoir si la BCE va faire encore 25 points de base ou pas.
et les marchés anticipent 25 points de base de plus de baisse de la baissée et qu’elle remonte de
25 points de base l’année prochaine. Donc c’est un peu bizarre et puis il y a des papiers amusants
qui montrent que les banques centrales préfèrent les chiffres ronds. Donc la BCE est presque à
son taux terminal ou est complètement à son taux terminal. Donc deux quoi et donc il y aura plus
de mouvement des taux d’intérêt à court terme européen. Et quand on regarde les déterminants du
dollar, ce qui compte beaucoup c’est l’écart de taux cours États-Unis Europe et États-Unis Japon.
et le la Banque du Japon euh est confrontée à 3 % d’inflation sous-jacente et a il y a des taux
d’intérêt à 0,5 et donc elle va probablement monter les taux d’intérêt dans le futur. Et donc
l’écart de taux d’intérêt entre les États-Unis et l’Europe va se réduire et l’écart de taux
d’intérêt entre le Japon et l’États-Unis et le Japon va se réduire pas mal. Et donc normalement
c’est dans le passé, c’était très robustement associé à une dépréciation du dollar, quoi. Alors
c’est très difficile à chiffrer parce que le les effets quantitatifs sont pas stables. H on peut
penser que le dollar euh peut enfin aujourd’hui il est un 17, il oscille un peu autour de ce
niveau. Bon, il peut penser qu’il va casser 1,20 avant la fin de l’année et qu’il va se stabiliser
à la fin de l’année prochaine entre un 22 et un 25 quoi. Moi, j’envisage pas du tout un scénario
catastrophe comme certains l’envisagent de perte du statut du monnaie de réserve du dollar. Il y a
pas de monnaie de réserve substitue au dollar. Et puis une monnaie de réserve, c’est pas simplement
une monnaie qui est dans les réserves des banques centrales, c’est la monnaie d’émission des dettes,
la monnaie de transaction sur le marché d’échange, la monnaie de facturation du commerce et la
part de marché du dollar ne recule pas du tout sur ces différents usages. Donc il y a aucune
monnaie aujourd’hui qui peut remplacer le dollar. l’euro est segmenté, il y a pas de dette
fédérale en euros, le yen c’est trop petit et le renminbi n’est pas convertible et puis
c’est pas politiquement attrayant d’avoir le renminbi comme mon de réserve. Donc il y aura pas
de recul notoire de du rôle de pas d’effondrement du billet vert, c’est et donc il y aura pas
d’effondrement de l’économie américaine et donc c’est purement un effet du fort resserrement
de l’écart de taux ce que ce que j’anticipe sur le taux de change de dollar. Alors, on va
parler tout de même l’Europe, mais avant euh ce que vous êtes en train de décrire, c’est un
phénomène de pantification de la courbe des taux, c’est-à-dire un abaissement des taux courts et
euh finalement une remontée euh al pas brutale, mais une remontée des une forte pantification de
la courbe des tours aux États-Unis, mais surtout par le compartiment court et une assez forte
pantification de la courbe des taux européennes mais surtout par le compartiment long. On voit
que les marchés euh obligataires européens n’ont pas beaucoup apprécié euh le plan de dépenses
publiques de l’Allemagne et le dérapage très probable des finances publiques françaises. Si
vous regardiez les taux espagnols ou les taux italiens, vous auriez une autre lecture. Euh mais
si vous regardez les taux allemands, bah ils sont au-dessus de ta 60 aujourd’hui hein. Et il montent
un petit peu tous les jours quoi. Je veux dire, il y a il y a il y a quand même une inquiétude des
marchés devant les prévisions de déficit public de l’Allemagne allant au-dessus de 4 % du PIB en 2027
et restant au-dessus de 4 % du PIB. ce qui fera bon ce qui fera quand même deux points de hausse
du taux d’endettement public de points et demi de hausse du taux d’endettement public de l’Allemagne
chaque année et donc c’est une pantification plutôt par la baisse des taux courts aux
États-Unis et plutôt par la hausse des taux longs en France et en Allemagne. Penons-en un petit peu
à la BCE parce que vous y avez fait allusion tout à l’heure en disant que finalement bah la BCE
elle était quasiment à son taux terminal. Très bien. Mais on regarde peut-être pas attentivement,
en tout cas suffisamment attentivement la manière dont la BCE gère son bilan parce que d’un
côté on a une politique monétaire qui semble expansionniste par la baisse des taux mais quand
on observe justement ce que fait la BCE avec son bilan, elle le contracte et là on est plutôt
dans une politique restrictive. Oui. Alors, c’est très différent des États-Unis quand vous
regardez le bilan de la réserve fédérale. En gros, il a arrêté de de croître au début de 2023,
mais il est stabilisé et il y a pas de il y a pas de quantitative tightening. Il aussi
autour des niveaux haut de la fin de 2022. Alors que on a 2000 milliards de d’euros de moins
sur la taille du bilan de la BCE depuis le je crois que le pic de la taille du bilan, c’est
novembre 2022 et depuis cette date, on a perdu 2000 milliards d’euros de taille du bilan de la
BCE. Et la BCE ne mentionne pas du tout comme une possibilité d’arrêter le quantitative tightening.
Il y a des papiers de recherche de la BCE elle-même qui sont assez précis et qui chiffrent
l’effet du QT du quantitative tightening de la réduction du bilan sur les taux d’intérêt à long
terme à pour 1000 milliards d’euros de réduction de la taille du bilan 35 points de base de hausse
des taux allemands et 40 à 45 points de base de hausse des taux italiens et espagnols. Euh donc
si la BCE a l’objectif de ramener la taille de son bilan au niveau d’avant Covid, il faut qu’elle
le réduise encore de 1500 milliards d’euros. Et donc ça provoquerait une hausse des taux longs
de plus de 50 points de base dans la zone d’euro. Donc c’est pas négligeable aussi comme facteur de
pantification de la politique. Alors, c’est assez bizarre cette politique parce que bon, la Bio nous
dit qu’elle est assez confiante que l’inflation est autour de 2 % en réalité l’inflation
sous-jacente est à 24 et ne baisse plus. Et même, on a eu la mauvaise nouvelle de voir
une réaccélération des prix des services sur les chiffres de juin. Mais bon, au total l’inflation
hors énergie et aliment non transformé, ce qui est la bonne le bon chiffre à regarder ces deux.
Donc c’est quand même un peu au-dessus de deux. Enfin, si la BCE est confiante qu’il y a pas
de risque de dérapage de l’inflation et si elle est inquiète sur la croissance de l’Europe, ce
qui est ce qui est justifié et d’ailleurs elle prévoit une croissance à 0,7 cette année. Donc en
dessous du potentiel, c’est assez bizarre qu’elle garde sa politique de réduction très rapide de la
taille de son bilan. C’est une politique qui est à nouveau elle est expansionniste pour la politique
d’autour et elle est restrictive pour la politique de liquidité. Et alors, qu’est-ce qui peut
motiver justement cette anomalie d’une certaine manière ? Je sais pas si on peut qualifier ça
d’anomalie, mais est-ce que c’est une crainte non avoué de risque de résurgence de l’inflation ? Je
crois que la BCE a fait des travaux sur le besoin de liquidité en Europe qui ont conclu qui avait
pas de hausse massive structurelle du besoin de liquidité par rapport à ce qu’ ce qu’il était en
2019 quoi. Donc je crois qu’elle considère que le QI c’est une politique exceptionnelle et qu’il
faut faire un QT à peu près symétrique du QI et ramener à 3000 milliards d’euros la taille de
son bilan. Bon, c’est bizarre conjoncturellement, c’est bizarre aussi structurellement parce
que la zone euro va enfin l’Europe va avoir besoin d’investir énormément et évidemment une
politique de hausse des taux longs, c’est pas bon pour l’investissement soit des États soit
des entreprises. Donc je trouve cette politique difficile à comprendre et je Est-ce qu’elle
veut se redonner une démarche de manœuvre ? Oui, peut-être, mais c’est une politique assez
bizarre parce que on sait que dans l’idéal, il faudrait si vous si vous appliquez le
rapport Draghi, vous avez besoin de faire 450 milliards d’euros de enfin 4.5 de p 800 milliards
d’euros de dépenses publiques supplémentaires, c’est 450 milliards d’euros, c’est juste pour
la transition énergétique. 800 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires enfin
dépenses publiques et privées supplémentaires chaque année. Ça nécessite normalement une aide
de la banque centrale qui et cette aide prend la forme d’un QI ciblé, c’est-à-dire la banque
centrale finance des émissions de dettes soit privé soit publique qui servent effectivement à
faire la transition de à financer la transition énergétique. Il s’agit pas de financer les
déficits des systèmes de retraite quoi. Il s’agit de financer des émissions par exemple
de dettes communes de lieu ciblé sur la transition énergétique hein. Et euh et ça la BCE ne l’évoque
absolument pas quoi. Bon, en tout état de cause, là encore, on a une pantification si votre
diagnostic est le bon de la courbe des taux qui se met en place. Donc là encore, il
vaut mieux jouer la dette court terme, enfin la dette court terme plutôt que la dette.
Si on anticipe une pantification aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, bah il faut être il faut
être long de dette courte et court de dette longue quoi. Je veux dire hein. Donc il faut voilà il
faut alors je reviens pour conclure cette émission tout même sur le je reviens au sujet de la dette
la dette américaine parce que la question tout de même turlupine plus d’un investisseur. Est-ce
que le risque, on l’a déjà abordé, mais est-ce que finalement le risque ne peut pas venir du
Japon qui est un des gros financeurs de la dette américaine ? Or là bah on a tout de même des taux
qui augmentent au Japon. On a aussi bah une guerre commerciale qui va faire que bah les entreprises
japonaises si en tout cas se voit infliger les droits de douanes de 25 % in fine exporteront sans
doute moins. Donc il y aura moins de d’excédent. et donc moins de dollars qui rentrera. Est-ce que
c’est pas une incitation déjà pour les acteurs japonais, les acteurs domestiques à détenir
davantage de dettes japonaises au détriment de la dette américaine ? Et est-ce que ça ça
pourrait pas gripper un peu la machine ? Il y a peu de 3 % d’inflation sous-jacente au Japon et
c’est de l’inflation salariale. Pour la première fois depuis des décennies, le marché du travail du
Japon qui est très tendu parce que vieillissement démographique et absence d’immigration fait
monter les salaires, y compris maintenant dans les petites entreprises. Donc il y a une hausse
globale des salaires de et donc il y a il y a il y a plus de 3 % d’inflation sous-jacente. La
Banque du Japon a assoupli son contrôle des taux à long terme. On est un peu au-dessus de 1,5.
Rappelez-vous qu’à un moment la cible c’était 0 puis 0,5. Maintenant elle accepte un peu plus
d’ 1,5 mais elle a maintenu un taux d’intérêt à court terme de 0,5. elle devra nécessairement
dans le futur avoir une politique monétaire plus restrictive et laisser rattraper les … enfin les
taux à 10 ans sont nettement inférieurs des taux à 20 ans et à 30 ans puisque c’est uniquement
le taux à 10 ans qui est qui est semi-contrôlé. Et donc effectivement le investir en dans
en, en public japonaise, ça deviendra de plus en plus attrayant pour les grands investisseurs
institutionnels japonais quoi, qui historiquement balance toujours entre des investissements
aux États-Unis et des investissements sur le marché domestique. Et puis on peut poser d’autres
questions qui créeraient vraiment un problème de financement du marché des treasuries publique
américaine. Est-ce que l’Europe va réussir à garder son épargne et à flécher son épargne vers
des emplois qui soient attrayant ? Donc on parle de fléchage de produit vers le produit
européen, vers l’industrie de l’armement, vers la TE et cetera. Et ce qui réduirait
nettement le niveau des transferts d’épargne de l’Europe vers les États-Unis, c’est à peu près
400 milliards de dollars par an. Et puis est-ce que le prix du pétrole ne va pas baisser à cause
de la surproduction qui qui est attendue par la IE par exemple de pétrole et qui euh aujourd’hui le
pétrole ça vaut 58, 68, 69 dollars pour le Brent. 1 % d’excédent d’offre en plus c’est 1
million de barils de jour de production en plus ça fait baisser le prix du pétrole d’à
peu près 4 dollars quoi. C’est très sensible et on s’attend quand même à une surproduction
croissante de pétrole dans jusqu’à la fin de cette décennie. Qui veut dire que les pays du bah
alors les c’est du golf qui sont gros acheteurs de l’Arabie Saoudite a déjà un déficit extérieur
et il reste des Émirats qui ont un niveau… une exigence de de prix du pétrole pour équilibrer
leur commerce extérieur nettement plus basse que l’Arabie Saoudite. Le point mort est plus
bas. Oui, mais à 55 dollars, les excédents des Émirats arabes unis et les excédents extérieurs
disparaissent aussi, hein. Donc il y a un risque le risque catastrophe pour les États-Unis, c’est
l’Europe arrive à garder son épargne. Les pays pétroliers perdent leurs excédents commerciaux et
les investisseurs japonais préfèrent investir dans leur dette nationale qu’aux États-Unis à cause
de la dépréciation du dollar et à cause de la hausse des taux d’intérêt domestique au Japon. A
ce moment-là, il manque 1-3 de la demande de de Treasuries,, puisque c’est les non-résidents fait
à peu près 1/3 des émissions et les domestiques les deux tiers des émissions. Et ça provoquerait
une pentification beaucoup plus massive de la courbe des taux américaines que ce qu’on évoquait
il y a un petit moment parce que parce que si vous avez vraiment un problème de financement
des treasuries et un dernier mot évidemment il y aura une baisse des ratios de fonds propres
d’exigé des banques américaines. On parle de 1.5 5 des actifs vous savez c’est risqué d’assurer des
actifs pondérés par les risques de baisse de il y avait une surcharge qui qui était sur les grandes
banques et les grand les banques systémiques elle serait réduites mais alors certains disent que ça
permettrait à ces banques d’acheter davantage de tr moi je vois pas l’intérêt enfin d’une part
ça c’est pas c’est pas il faut pas employer de conditionnel ça leur permet maintenant est-ce
qu’elles vont le faire ou pas oui mais ces banques n’ont pas des achats de trésorerie ça ne
consomme aucun fond propre. Donc le fait qu’il y ait des exigences de fonds propres élevés n’ont
pas impliqué que les banques ont acheté moins de treasuries. Elles ont fait moins de crédit, elles
ont acheté moins d’action, elles ont fait moins de private equity mais elles ont elles ont ils
ont financé moins les fonds mais elles ont pas elles ont pas réduit leurs achats de treasuries
parce que ça consomme aucun fond propre. Les fonds propres des banques qui sont détenus en treasuries
que je veux dire hein. Donc je vois pas du tout l’argument la pertinence de l’argument qui dit la
baisse des ratios de fonds propres exigées par la réserve fédérale aux banques américaines
va leur permettre d’acheter davantage de treasuries. Il y a pas d’obstacle à la détention
de treasuries aujourd’hui. Non c’est ça c’est pas c’est pas ce que disaient certaines grandes
banques américaines notamment GP Morgan qui se plaignait de ça. Oui mais je comprends pas je
ne comprends pas l’argument. Je comprends pas. B Je pense que GP Morgan essaie d’obtenir une baisse
des rations de fond pour des banques, mais je vois pas GP Morgan investir dans des trésoreries euh à
4 % euh alors qu’ils ils auraient ils auraient les ressources ils auraient des ressources prêtables
ou investissables, moi je ne vois pas le lien entre les ratios de fonds propres exigés par le
système bancaire et leurs achats de treasuries. La conclusion de tout ça, si je synthétise, c’est
que on va avoir une pentification de la courbe des taux tant en Europe qu’aux États-Unis.
Donc si on investit dans l’obligataire, ben il faut privilégier la partie courte justement
du marché de la dette. On a pour le moment pas de catastrophe en vue, mais vous dites qu’il
faut faire tout de même un peu attention à ce qui se passe notamment au Japon. Du côté des pays
pétroliers aussi, si leurs excédents se réduisent comme peau de chagrin, euh ce sont des gros
acheteurs de dette américaine. Donc ça ça pourrait poser un problème. Le Japon, on sait parce que
bah les taux sont appelés à remonter. Donc il y a une forme d’attractivité supplémentaire, de gain
d’attractivité pour les actifs japonais. Donc les acteurs domestiques, les investisseurs domestiques
pourraient privilégier cette dette au détriment de la dette US. Donc c’est à surveiller. Bon le grand
message c’est aujourd’hui rester plutôt sur la partie courte de la courbe des taux si vous êtes
investisseur en obligations. Correctement résumé, Patrick ? Oui absolument. Patrick, merci beaucoup.
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00:00 – Intro
00:36 – Ne pas négliger la question monétaire
03:25 – Jusqu’où la Fed peut-elle baisser ses taux ?
03:59 – Quelle orientation pour le marché obligataire ?
05:37 – U.S. : des taux longs à 6 % est ce toujours envisageable ?
08:33 – Le dollar peut-il vraiment se déprécier durablement et même perdre son rôle ?
11:28 – Une “pentification” de la courbe des taux des deux côté de l’Atlantique
12:47 – BCE : une politique monétaire à double message
15:48 – Réduction du bilan de la BCE : une erreur stratégique ?
17:53 – Quelle stratégie obligataire privilégier dans ce contexte ?
18:35 – Les vrais risques pour la dette U.S.
25:02 – La synthèse de Vincent
Emission enregistrée le 9 juillet 2025
Hausse des taux longs, creusement des déficits, glissade du dollar… Et si les équilibres financiers mondiaux étaient en train de basculer ?
Aux États-Unis, la Réserve fédérale marche sur une ligne de crête : maintenir des taux suffisamment élevés pour lutter contre l’inflation… sans briser la croissance. Mais avec un déficit qui dérape, une pression politique croissante et une économie encore robuste, les tensions sur la courbe des taux pourraient bien s’aggraver.
Et que penser du rôle du dollar ? Face à un euro trop fragmenté, un yen peu attractif et un yuan non convertible, la monnaie américaine reste incontournable. Mais pour combien de temps ?
Patrick Artus, conseiller économique chez Ossiam, analyse les transformations en cours et les enjeux cachés de cette “pentification” des courbes de taux, à la fois aux États-Unis et en Europe. Une dynamique qui pourrait bouleverser les choix d’investissement obligataire… et les grands équilibres économiques mondiaux.
Pour découvrir ce que cachent vraiment les mouvements de taux et la stratégie des banques centrales, regardez cette interview de Patrick Artus dans son intégralité.
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