Le “chaos géographique” du Japon 🇯🇵
Le Japon est souvent considéré comme un pays à géographie catastrophique, on peut parler de chaos géographique, mais c’est un cas naturel et extrême, plutôt qu’issu de l’histoire ou du découpage politique.
1- Un archipel montagneux et fragmenté
Le Japon est constitué de plus de 6 800 îles, dont 4 principales avec Honshu, Hokkaido, Kyushu et Shikoku, environ 75 % du territoire japonais est montagneux et volcanique, avec de nombreux volcans actifs, et les plaines cultivables sont très limitées, concentrées le long de la côte ou dans quelques vallées.
Conséquence ? La majorité de la population est concentrée sur moins de 30 % du territoire, ainsi qu’une pression sur les villes et infrastructures.
2- Une situation sismique et volcanique extrême
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon subit des séismes fréquents, parfois gigantesques, des tsunamis liés aux séismes sous-marins, des typhons saisonniers et des éruptions volcaniques régulières (Mont Fuji, Sakurajima…).
Conséquence ? Le Japon doit constamment adapter ses villes, routes et ports pour résister aux catastrophes naturelles.
3- Un climat extrême et varié
Nord (l’île de Hokkaido) et ses hivers très froids et neige abondante, tant dis que le Sud (l’île d’Okinawa, ou l’île de Kyushu) subit des typhons fréquents, et de l’humidité intense, période aussi de pluies saisonnières (tsuyu) avec inondations et glissements de terrain.
Conséquence ? Agriculture et infrastructures très exposées.
4- Une densité urbaine extrême dans les zones habitables
Avec peu de plaines, les grandes villes (Tokyo, Kyoto, Osaka, Kobe, Nagoya) sont hyper-concentrées sur des côtes ou vallées, tant dis que les zones résidentielles sont parfois encastrées dans des pentes, représentant un coût énorme pour routes, trains, ponts et tunnels.
Exemple ? Tokyo Bay, Osaka Bay, les terres gagnées sur la mer pour compenser le manque d’espace.
5- Chaos géographique versus chaos historique
Le Japon est un archipel complexe et donc un “chaos spatial”, mais contrairement à la Suisse ou aux Pays-Bas, le Japon n’a pas de découpage politique compliqué (un seul État, frontière stable et archipel), pas d’enclaves ou de micro-États, donc le chaos est naturel, pas humain.
Le Japon combine donc des fragmentations insulaire, un relief extrême et des risques naturels majeurs, c’est un chaos physique, pas administratif.
6- Conséquences pour la société et l’économie japonaise
Urbanisation intense sur les côtes et plaines, les mégapoles verticales (gratte-ciels, tunnels) et une ingénierie extrême avec digues, barrages, ponts suspendus, tunnels sous la mer, gestion du risque constant avec des normes antisismiques, plans d’évacuation, assurance, technologies avancées, ainsi qu’une limitation agricole et dépendance alimentaire, ainsi qu’une haute productivité des terres cultivées.
En résumé : Le Japon est un archipel montagneux, volcanique, sismique et fragmenté, un vrai chaos géographique naturel, mais il a su le maîtriser grâce à l’ingénierie et l’organisation sociale.