Japon : Dette Colossale, Population en Chute. Comment le Géant Fait Face ?
Bienvenue. Aujourd’hui, on se penche sur le Japon. On a souvent cette image d’une économie très high-tech, stable, mais derrière ça, il y a des défis assez profonds. C’est ça. On parle d’une population qui baisse et vieillit, d’une dette publique bah record et puis de nouvelles pressions économiques régionales. Exactement. On va essayer de décortiquer tout ça en s’appuyant sur les analyses qu’on a pu voir notamment dans le monde en carte. L’idée, c’est de comprendre ce qui joue vraiment. Oui, parce que le Japon post-gerre, bon ça a été un essort incroyable, mais le modèle actuel, il montre des signes de fatigue. On va regarder ensemble ces points clés. Démographie d’abord, puis l’économie, ses forces, ses faiblesses et enfin cette fameuse dette. Alors démographie, ça saute aux yeux. Il y a moins de Japonais. La population a quand même perdu 4 millions de personnes depuis le pic de 2010. Oui, on est autour de 124 millions aujourd’hui et surtout le taux de fécondité est très bas 1,14 enfants par femme. On est très très loin du renouvellement des générations. Et en parallèle, le pays vieillit à une vitesse folle. Ah oui, près de 30 % de la population à plus de 65 ans, c’est énorme. Ça met une pression terrible sur les retraites, la sécoute explosent et forcément moins de jeunes, moins d’actifs pour faire tourner l’économie. ces mécaniques. Alors, ils ont bien tenté des choses, hein, les politiques pratalité, les Angel Plants dont on a entendu parler. Oui, lancé des années 90 mais sans grand succès visiblement. L’effet été assez limité et pas durable. Par contre, le travail des femmes lui, y a progressé. Plus de femmes sur le marché du travail, c’est en fait. Mieux vot que jamais, mais ça suffit. Important, autour de 22 % et beaucoup sont à temps partiel, souvent précaires. Donc, il reste l’immigration comme levier potentiel. Mais là, le Japon est connu pour être très réticent, très fermé. Oui. Moins de 3 % d’étrangers fin 2023 et surtout des travailleurs temporaires. C’est un peu paradoxal quand on voit les besoins énormes dans certains secteurs, les soins, le bâtiment et cette démographie qui flanche, ça impacte l’économie, j’imagine. D’ailleurs, à la balance commerciale, biens et services, elle est souvent dans le rouge, non ? Oui. Déficitaire assez régulièrement. Le Japon importe plus qu’il n’exporte en valeur. Pourtant, on n’a pas l’image d’un pays en crise de paiement. Comment ils font ? Ah, c’est là qu’intervient l’autre cassette BI. Les revenus des capitaux investis à l’étranger. Le Japon a d’énormes placements financiers partout dans le monde, des usines. D’accord. Et ces revenus là et bien ils compensent largement le déficit commercial. Du coup, la balance courante globale, elle reste positive. C’est pour ça qu’on parle de pays rentier. C’est intéressant ça. Mais l’industrie alors le fameux made in Japan, l’automobile, l’électronique, ça reste un point fort quand même. Ça reste solide bien sûr avec des géants mondiaux, mais on sent un certain manque de dynamisme, peut-être moins d’innovation de rupture chez certains grands groupes historiques. La concurrence de la Chine, de la Corée, de Taiwan est devenue féroce, surtout sur les nouvelles technos. Et l’autre point noir, c’est l’énergie, je crois. Oui, une dépendance énorme. 94 % des besoins sont importés. Pétrole du golf, gaz et charbon d’Australie principalement. Même si le nucléaire redémarre un peu après Fukushima, ça reste structurel. Un vrai talon d’Achile. Et pour manger, c’est pareil. Tout à fait. L’autosuffisance alimentaire est très faible, autour de 38 % des besoins caloriques seulement. Donc importation massive depuis les US, l’Europe, la Chine. L’agriculture souffre, population vieillissante, terre toute petite, morcelé. Même la pêche qui était un symbole est en déclin. Tout ça nous amène à la dette publique. Le chiffre donne le vertige. 254 % du PIB environ, c’est le record du monde. Comment ça tient ? Alors, ça c’est vraiment la grande particularité japonaise. Cette dette colossale, elle est détenue à plus de 90 % par des Japonais. Ah oui oui. Les banques japonaises, les assurances, les fonds de pension et surtout la Banque du Japon elle-même. Et comme elle est en Yenne, ça la protège beaucoup des crises financières externes et de la spéculation. En gros, l’État s’endettete auprès des siens. Mais concrètement, la Banque du Japon, elle fait quoi en fait ? Elle imprime de l’argent en quelque sorte. Oui, elle maintient les taux d’intérêt hyper bas, proche de zéro pendant longtemps et elle achète massivement les obligations d’état sur le marché. C’est comme si elle finançait directement l’État. Donc une création monétaire massive. Normalement ça devrait faire flander les prix non ? Or le Japon a plutôt connu la déflation. Exactement. C’est contreintuitif. L’inflation est restée très basse voire négative pendant des années. Plusieurs raisons. Une culture de l’épargne est très forte. Les gens attendent parfois que les prix bassent pour acheter. Une population qui vieillit et consomme moins et des salaires qui augmentent très peu. Donc l’argent créé ne circule pas assez vite pour créer de l’inflation. Voilà, en gros, il ne se traduit pas par une surchauffe de la demande, mais attention, ouais, on voit une petite remontée de l’inflation depuis quelques temps, sauf qu’elle est surtout importée. C’est la hausse mondiale des prix de l’énergie, des matières premières qui arrivent au Japon. Et ça, ça change la donne. Ça peut oui. C’est là que ça devient délicat. Si cette inflation importée s’installe, les acteurs privés qui détiennent une partie de la dette pourraient vouloir des taux d’intérêt plus élevés. Et là, la Banque du Japon est coincée. Le dilemme, c’est laisser les taux monter et étrangler le budget de l’État ou continuer à acheter massivement la dette et risquer cette fois une vraie inflation interne. C’est tout à fait ça. L’équilibre est comment dire de plus en plus précaire. D’ailleurs, la Banque du Japon a commencé à bouger un peu en 2024, à assouplir son contrôle des taux, à dire qu’elle achèterait un peu moins. C’est un signal. Donc pour résumer, un Japon qui navigue entre une démographie en Berne, une économie qui doit se réinventer face à ses dépendances et cette dette monstre gérée par un mécanisme financier très spécial. C’est une bonne synthèse et ça laisse une question en suspend, une question assez fascinante, je trouve. Laquelle ? Ce système unique qui a tenu grâce à la faible consommation et à la confiance des Japonais en leur propre système, est-ce qu’il pourrai résister si l’inflation importée devenait vraiment forte et durable ou si pour une raison x ou y les japonais se mettaient à moins épargner, à dépenser plus ? L’onde de choc pourrait être énorme, pas seulement pour le Japan, mais pour l’économie mondiale, vu le poids des capitaux japonais partout ailleurs.
Le Japon, puissance économique mondiale, fait face à des défis internes sans précédent. Découvrez pourquoi le pays lutte contre une population en baisse (passée de 128 millions en 2010 à 124 millions en 2024) et un taux de fécondité très bas (environ 1,14 en 2024), tandis que près de 30% de ses habitants ont plus de 65 ans. Plongez dans le mystère de sa dette publique record, la plus élevée au monde à 253,6% du PIB en 2024, et comprenez comment elle est gérée. Nous aborderons également sa forte dépendance aux importations, que ce soit pour l’énergie (84% de son mix énergétique importé) ou la nourriture (seulement 38% d’auto-suffisance calorique), et ses difficultés d’innovation face à ses voisins. Un regard approfondi sur les enjeux cruciaux qui façonnent l’avenir de la troisième économie mondiale.
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