Histoire et défis économiques du Japon
Bienvenue pour cette analyse de l’histoire économique japonaise. C’est un parcours assez saisissant, vous ne trouvez pas ? D’une nation euh féodale isolée un géant mondial et aujourd’hui bon face à d’immenses défis. Absolument. Et notre objectif aujourd’hui c’est un peu de décrypter ça, non ? Les étapes clés, les facteurs spécifiques qui expliquent cette trajectoire pour mieux comprendre où on est le Japon maintenant. Exactement. Alors, on commence par le début, la période ? Oui, allons-y. Edo 1603 1868, on pense tout de suite au sacou, l’isolement. Mais attention, c’est pas une période figée, loin de là. Ah non, qu’est-ce qui se passe à l’intérieur ? Alors, ben l’économie interne, elle elle se développe. L’agriculture bien sûr, mais aussi les villes et Osaka devient énorme. Et puis il y a l’émergence d’une classe de marchand hyper dynamique. Les Mitsui, par exemple, ils commencent là. Intéressant ce paradoxe, l’isolement. qui euh qui force un développement interne. Et vous parliez d’infrastructure, les routes du Sanking Cotail, c’est ça ce système où les seigneurs devaient vivre à EDO une partie de l’année, ça a obligé à construire des routes. Ça a créé euh toute une économie de service autour de ses déplacements. Et puis il y a la paix intérieure, un bon niveau d’éducation, ça pose des bases solides, quoi. Une base solide, d’accord, mais avec des failles, j’imagine. Oui, surtout vers la fin. La population stagne, il y a des famines et puis socialement euh ça grince un peu entre les samouraïs qui s’appauvrissent et les marchands qui s’enrichissent. Tout ça plus l’arrivée des Américains avec pay. Disons que ça prépare le terrain pour euh la suite. Et quelle suite ? La restauration Mégie 1868. Là c’est une transformation radicale. Le fameux slogan pays riche armée forte. Fouoku kyohey. L’État prend les choses en main carrément. Ah oui, là l’État est partout. Réforme fiscale, création de la banque centrale, du yen et d’éducation pour tous. Et surtout, il lance l’industrialisation à marche forcée. Le train dès 1872 faire venir des experts étrangers, créer des usines pilotes. Et ces usines pilotes, ensuite l’État les revend au privé. C’est ça. C’est là qu’apparaissent les Ibatsu. Exactement. dans les années 1880, Mitsui, Mitsubishi, ces géants naissent comme ça. L’État a non seulement impulsé, mais il a en quelque sorte créer ses partenaires privés en leur cédant des actifs. C’est un modèle très particulier, une sorte de capitalisme guidé par l’État. Et ça va durer ce modèle. Que oui, cette collaboration est à capital, très étroite et aussi beaucoup de dépenses militaires qui tirent l’industrie lourde, ça forge vraiment le modèle japonais pour des décennies. Ce qui nous mène au miracle d’après-gerre après 1945. Pourtant au départ c’est la dévastation. Les dévastations, oui, mais aussi paradoxalement les réformes imposées par les Américains. La démocratisation, la réforme agrare qui casse le pouvoir des grands propriétaires et réduit les inégalités. La dissolution des AIBASU, ça assaignit les bases économiques en fait. Et il y a aussi ce qu’on appelle le dividende de la paix. Tout à fait. budget militaire limité à moins de 1 % du PIB. Du coup, toutes les ressources ou presque vont à l’économie et là, c’est l’explosion. Une croissance incroyable, presque 10 % par an pendant 20 ans. 2e économie mondiale. Quels sont les ingrédients clés de ce miracle ? Stratégie exportatrice à fond, le rôle du MITI, le ministère de l’industrie qui planifie, qui oriente une épargne nationale très élevée, une main d’œuvre très qualifiée, très loyale aussi avec ce système d’emploi à vie, le Chushin Koyo dans les grands groupes, les Keretsu, les Gio Tokyo en 64, l’expoaka en 70, les symboles de cette réussite éclatante. Mais ça crée aussi des tensions non avec les autres pays. Oui, les frictions commerciales commencent à apparaître surtout avec les États-Unis et l’Europe forcément, mais cette machine bien huilée finit par déraper. On arrive à la bulle des années 80. Comment on en est arrivé là ? Ben, c’est un concours de circonstances. D’abord, les accords du Plaza en 85. Le yen monte en flèche. Pour éviter la récession, la Banque du Japon baisse ses taux d’intérêt, mais beaucoup trop bas, trop longtemps. Donc argent quasi gratuit. Voilà, des liquidités partout. Ça plus les dérégulations financières, ça part en spéculation folle sur la bourse et surtout sur tout l’immobilier. C’était le toschi chinois, le mythe que la terre ne pouvait que monter monter monter jusqu’au pop de la bulle en 90-91. Et là, c’est le choc, un choc terrible. Oui, les actifs s’effondrent, les banques sont en crise et surtout on entre dans cette longue période de déflation, de croissance molle, les décennies perdues, l’impact social a été énorme aussi euh le chômage qui monte, la fin du mythe de l’emploi à vie. Ce qui nous amène au défi d’aujourd’hui au 21e siècle. Et là, le défi numéro 1, c’est la démographie. J’ai l’impression c’est le défi majeur, un vieillissement ultra rapide, bientôt 40 % de plus de 65 ans. En même temps, la population baisse et la natalité est très faible. Les conséquences économiques sont directes, j’imagine. Manque de main d’œuvre, pression sur les retraites, la santé et une dette publique habissale. Colossale, oui, plus de 230 % du PIB. Alors, comment il s’adapte ? Il y a eu les abenomix, cette politique de relance monétaire, budgétaire et de réforme. On essaie aussi de mobiliser tout le monde. Les femmes avec les women au mix, garder les seniors au travail, l’immigration, la robotique, l’immigration mais de manière très prudente, très contrôlée. Et oui, beaucoup d’investissements dans la robotique, l’automatisation, ce qu’ils appellent la société 5.0 et puis il faut financer tout ça. Donc la TVA augmenté. Bon, alors si on essaie de synthétiser un peu tout ça, qu’est-ce qu’on retient de cette histoire mouvementée ? Ce qui frappe, c’est cette capacité d’adaptation quasi constante. Face au choc, au changement de contexte, le Japon a toujours su rebondir, se réinventer et malgré tout, il y a des constantes. L’épargne élevé, la qualification de la main d’œuvre, cette relation est à entreprise, l’innovation. Mais la question qui reste, c’est comment le Japon va gérer ce virage démographique ? C’est peut-être son plus grand défi depuis longtemps. C’est la grande question. Est-ce qu’ils vont réussir à transformer cette contrainte énorme en opportunité ? Peut-être en devenant les pionniers de l’économie du vieillissement, la fameuse silver économie ou en utilisant leur avance en robotique pour compenser le manque de bras. Les solutions qu’ils trouveront pourraient peut-être nous inspirer nous aussi face à nos propres défis démographiques qui s’annoncent. Exactement. C’est une expérience à suivre de très très près. Ça laisse matière à réflexion en tout cas. M.
Histoire et défis économiques du Japon
L’histoire économique du Japon est un parcours de transformation et résilience : de l’économie agraire et isolée de l’ère Edo, il a connu une industrialisation rapide et étatique (Meiji, Zaibatsu). Le “miracle” d’après-guerre (MITI, Keiretsu), tiré par l’exportation, a fait du Japon une puissance mondiale avant la bulle spéculative et la stagnation prolongée (“Décennies Perdues”). Au 21e siècle, le pays fait face aux défis démographiques majeurs (vieillissement, déclin) en adaptant ses politiques (Abenomics, Womenomics, robotisation)
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